G7 : l’intouchable lobby des taxis qui nuit à la France

par Gerarnimo
mardi 24 mars 2015

La guerre ouverte entre les taxis et les VTC, en particulier la start-up californienne Uber, continue de plus belle malgré les interventions du gouvernement sur le sujet, la plupart du temps en faveur du lobby des taxis. Une guerre sans merci à coups de communication, de décrets, de lois... mais si le gouvernement pense protéger la France et être dans le juste, c'est son propre pays et ses citoyens qui sont les plus pénalisés. Car le seul à en profiter est le lobby des taxis mené de main de fer par le groupe G7.

G7 : l'intouchable empire des taxis et de la famille Rousselet

Créé par André Rousselet en 1960, le groupe G7 a grossi jusqu'à devenir un géant des taxis au chiffre d'affaires de 318 millions d'euros et au bénéfice net de 23 millions d'euros. Dirigée par Nicolas Rousselet, fils du fondateur, l’affaire familiale est rentable. Une rentabilité que la famille Rousselet protège bec et ongles avec des arguments parfois difficilement crédibles mais soutenus par des contacts très hauts placés, proches d’André Rousselet.

Le fondateur de l’entreprise a en effet un carnet d’adresse bien rempli. Tour-à-tour sous-préfet, fondateur de Canal +, député, sa carrière politique culmine avec sa nomination en tant que directeur du cabinet de François Mitterand lors de son élection à la Présidence de la République. Une proximité qui deviendra une forte amitié – Rousselet est l'exécuteur testamentaire de Mitterand – et qui facilite l'ascension de G7 au point que le groupe réussira à racheter en catimini Les Taxis Bleus.

Désormais aux mains du jeune Nicolas, G7 reste très influent, notamment grâce à la position de son PDG : il est le président de l'Union nationale des Industries du Taxi (Unit). Une position étrange alors qu'il gère un groupe qui détient 57 % du parc parisien de taxis mais qui lui permet de peser lourdement dans les discussions avec le gouvernement.

L'arrivée des VTC change la donne

Avec une telle influence et une telle puissance, on se demande pourquoi G7 tient tellement à tuer dans l'œuf les VTC : font-ils vraiment une telle concurrence aux taxis ? Leurs "volent-ils" des clients ? Non.

De fait, les taxis français du groupe G7 et ses concurrents réalisent 80 % de leur chiffre d'affaires avec des courses sur réservation, ce qui laisse un réel "trou" dans le service : seulement 6 000 taxis traînent dans les rues de Paris à la recherche de clients, lorsqu'ils ne sont pas tous en train d'attendre les atterrissages aux aéroports. Les VTC seraient plutôt un complément alors que les Parisiens et les touristes, principal marché des taxis avec ses quelques 47 millions de visiteurs, ont du mal à trouver un véhicule. Sans compter le prix de la course qui est inférieur à celle d'un taxi.

Seul souci : les VTC, Uber en particulier, sont en avance sur les taxis en termes de technologie. Finis les standards téléphoniques, les plateformes... et bonjour les smartphones et les applications. Plus facile, plus pratique, le service VTC a de quoi séduire une génération d'ultra-connectés qui préfère cliquer sur un écran tactile plutôt que de décrocher le téléphone.

C'est cette technologie qui gêne les taxis car ils savent qu'ils ne pourront pas y faire face. Les VTC, le prix, la concurrence... ce n'est pas ça qui fait peur aux taxis. Ils ont peur de ne plus être "dans le coup", de se faire voler la vedette par les smartphones, de ne plus pouvoir suivre. Et ils vont tout faire pour que ça n'arrive pas.


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