Génération sacrifiée : les jeunes préfèrent l’étranger

par GiseleP
samedi 13 décembre 2014

Malgré le regain d'activité au troisième trimestre, la croissance française reste insuffisante pour créer des emplois. Toutefois, l’institut CSA croit distinguer une légère amélioration du moral des Français au début du mois de novembre. Cependant, Christophe Mazurier (du groupe CIC-Crédit Mutuel) et Pierre Antoine Gailly (CCCI Paris) s’inquiètent d’une situation qui pousse « les forces vives de la Nation » à quitter notre pays. Un constat qui dérange également le député UMP Luc Châtel, alors que le socialiste Yann Galut minore le phénomène…

Dans le baromètre CSA sur le moral des Français pour BFMTV, on affirme que « 28% des Français se déclarent confiants pour l'avenir de la société, soit une progression de 5 points en un mois ». Une bonne nouvelle qui s’accompagne de surcroît d’une petite amélioration de la croissance au troisième trimestre. Ces signes encourageants ne suffisent toutefois pas pour inverser la courbe du chômage qui reste l’une des premières préoccupations des Français selon l’étude de Marek Kubista.

Cette situation n’est de surcroît pas nouvelle, depuis plusieurs décennies le sentiment de déclassement touche la population française, voire européenne. Pour décrire ce contexte les sociologues évoquent le passage de la lutte des classes à la lutte des places. De son côté le banquier Christophe Mazurier met en cause « le poids de l’immobilisme et la force des conservatismes qui nous poussent vers le mur en réduisant en poussière nos espoirs de reprise, laminant la croissance et construisant in fine une machine à fabriquer du chômage ».

La première victime de ce déclin c’est évidemment la jeunesse qui se considère souvent comme une « génération sacrifiée ». D’ailleurs deux récents sondages montrent qu’ils sont de plus en plus nombreux à envisager leur avenir ailleurs. Ainsi, pour Opinion Way, 45% des 18-24 ans pensent à quitter le pays ; Deloitte et la chambre de commerce et d’industrie de Paris ont également réalisé une enquête sur les jeunes diplômés. En 2013, ils étaient 27% à vouloir poursuivre leur avenir professionnel à l’étranger. Pour Pierre-Antoins Gailly, président de la CCI de Paris, l’explication est simple, « ils vont là où il y a de la croissance, autrement dit, du travail ».

Récemment, c’est le parlement qui s’est penché sur la question, notamment lors de la commission d’enquête sur « l’exil des forces vives de France ». Sur ses travaux, les avis étaient partagés. Si pour certains comme le socialiste Yann Galut, ce constat est la simple conséquence de la « dynamique de la mondialisation », d’autres députés tel que Luc Chatel considèrent que « ce qui est particulièrement préoccupant, ce sont les motivations des candidats à l’exil et le risque qu’ils ne reviennent pas »…


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