Gilets Jaunes : Avesnois – Cabale Préfectorale et harcèlement judiciaire
par Darius Fawkes
lundi 24 février 2020
Voici plusieurs mois que nous suivons de près les Gilets Jaunes de l’Avesnois, dans les Hauts-de-France (59).
Dans le cadre de ce dossier nous avons déjà publié plusieurs articles dans lesquels une certaine forme de harcèlement judiciaire a pu être dénoncée par les Gilets Jaunes, ainsi que le mépris total dont faisait montre l’ancien Sous-Préfet, Monsieur Alexander Grimaud, mépris que nous avons pu nous même constater sur place, lors d’un reportage devant la Sous-Préfecture d’Avesnes-sur-Helpe.
Ce faisant nous avons au fil du temps appris à connaitre un peu mieux certains intervenants gilets jaunes dans la région, notamment Emmanuel Evrard, jeune Maubeugeois de 41 ans.
Cabale Préfectorale et harcèlement judiciaire.
Dépeint par le Préfet du Nord comme un personnage ambigu, déversant sa haine du système sur les réseaux sociaux et semant le trouble à l’ordre public, Emmanuel Evrard est depuis son arrivée dans le mouvement des Gilets Jaunes, le 16 novembre 2018, désigné par le Préfet comme un des « Leaders » des gilets jaunes de l’Avesnois, depuis il subit une réelle « cabale » de la part des pouvoirs judiciaires et des forces de l’ordre, lesquels ne se cacheraient pas, selon les dires de plusieurs gilets jaunes ayant été auditionnés et questionnés à son sujet, de « vouloir sa tête à tout prix ».
« Manu » comme l’appelle ses amis, a déjà été dans le cadre du mouvement, inculpé pour attroupement, violence aggravée, rébellion, occupation illégal d’un terrain (camps de Bettignies), entrave à la circulation, mise en danger de la vie d’autrui, outrage et rébellion, plusieurs de ces accusations n’ont jamais eu de suite faute de dossier à charge consistant.
Ayant déjà subi à quatre reprises, des comparutions immédiates ainsi que de nombreuses « garde à vue » (notamment une à Paris) dont la majorité furent classées sans suite, c’est en février 2019 que le Préfet des Hauts de France publie un arrêté préfectoral à son encontre et lui retire sa carte professionnelle d’agent de sécurité. Depuis lors, Emmanuel Evrard, atteste être sans cesse surveillé tant à son domicile que dans ses déplacements lors desquels il est fréquemment arrêté et contrôlé, sous des prétextes fallacieux.
« Manu » Evrard, le Mesrine de l’Avesnois ?
Contre toute attente et au vu du tableau qu’en dépeint le Préfet des Hauts de France, ce n’est pas un nouveau « Jacques Mesrine » qu’il nous a été donné de rencontrer, mais au contraire, un homme effacé et discret, bien que charismatique, et avant tout, altruiste et engagé. Emmanuel Evrard est né et a toujours vécu à Maubeuge, où il exerçait la profession d’agent privé de sécurité (Agglomération Maubeuge-Valenciennes) jusqu’en décembre 2018, date à laquelle il fut licencié pour abandon de poste, abandon qu’il reconnait et justifie par son désir de démontrer que dans une lutte il faut savoir faire des sacrifices, prouvant ainsi sa détermination et son engagement auprès des gilets jaunes.
Emmanuel Evrard, un homme très impliqué !
Nous avons surtout découvert au fil des conversations avec ses proches et connaissances, qu’Emmanuel Evrard malgré sa « gueule tatouée » est avant tout une personne au grand cœur.
Depuis 8 ans, Président fondateur d’une association qui s’occupe d’enfants de moins de 10 ans atteints de maladies graves, qu’il accompagne parfois jusqu’au décès, montrant un soutien indéfectible aux parents et à leurs proches. Emmanuel Evrard participe également à la distribution de colis alimentaires aux A.P.E (Association des Parents d’Élèves) et aux personnes en difficultés dans la région de Bettignies, ainsi qu’à certaines associations caritatives.
Il est indéniable que depuis le début du mouvement des gilets jaunes, « Manu » a effectivement donné de sa personne et surtout été victime de sa détermination, même au sein du mouvement, il est effectivement à nouveau convoqué pour confrontation quant aux dires du Préfet sur son leadership.
Actuellement sans emploi et dans la difficulté à en retrouver un, en cause principalement de ce harcèlement judiciaire débouchant sur la constitution d’un casier judiciaire, mais aussi , du retrait de sa carte professionnelle et d’une certaine discrimination du fait de sa « médiatisation » et de ses tatouages, sans compter la notoriété de son appartenance au mouvement des gilets jaunes.
Emmanuel Evrard traverse à présent de grandes difficultés financières (frais de justice, amendes, etc..) auxquelles il tente, tant bien que mal, de faire face en vendant le peu de bien qu’il possède, comme notamment son véhicule.
Nous clôturerons simplement cet article en regrettant que dans une démocratie comme est supposée l’être la France, de telles « cabales’ soient menées contre des individus lambda, ne représentant clairement aucun danger et ayant pour seuls désirs, une justice sociale, vivre mieux et surtout le droit de s’exprimer librement.
Par Darius Fawkes pour TVPC et WPA.