Gilets Jaunes : entre imposture et espoir

par Yann Esteveny
mardi 26 mars 2019

Le mouvement français des Gilets Jaunes a démarré par sa première action nationale le 17 novembre 2018. L'étincelle du mouvement semble être une nouvelle augmentation du prix du carburant automobile. La population française dans un premier temps s’est reconnu dans ce mouvement et l’a largement soutenu. Le petit peuple a exprimé ses difficultés financières pour vivre. Le mode d'expression direct de ce mouvement par une présence visible sur les ronds-points du pays et son discours franc a rendu le mouvement populaire. L'ampleur et la durée du mouvement des Gilets Jaunes est un élément remarquable de détermination de ses participants.

Le mouvement a déjà permis de mieux éclairer les français sur le fonctionnement du pays :

- le syndicalisme s'est démarqué de ce mouvement tout en se démasquant comme serviteur du pouvoir,

- les black bocks et autoproclamés antifas ont accompagnés les casseurs/provocateurs policiers pour délégitimer le mouvement et justifier une répression globale,

- les grands-medias aux mains des financiers ont montré leurs servitudes dans le mensonge en écrivant les faits conformément à leurs intérêts,

- la gendarmerie et la police aux ordres ont réprimé durement les manifestants tout en épargnant les casseurs,

- la magistrature aux ordres a condamné durement les manifestants selon les modes d’une justice d’exception,

- le régime en place s'est maintenu dans son arrogance et son mépris, drapant sa répression de la protection des valeurs de la République.

Trouver la source du mouvement des Gilets Jaunes est délicat car le mouvement se veut sans tête et créé par les "réseaux sociaux". Evoquer les sources risque de représenter au final plus nos propres projections du monde que la réalité. Néanmoins, la production de "révolutions colorées" de ces dernières années en Europe a montré que leurs origines provenaient de milliardaires dont Mr Soros. Malgré cela, il est bien que le peuple individuellement et collectivement saisisse l'occasion de s'intéresser à son sort. Mais lorsque des chimères peuplent ses rêves, et qu'il n’exprime qu'une revendication particulière, l'espoir est nul. Lorsqu’il se revendique des mêmes valeurs que le gouvernement, l’espoir devient imposture.

Le mouvement des Gilets Jaunes se veut sans chefs, apolitique et sans religion. Les revendications des Gilets Jaunes se sont construites progressivement : hausse du pouvoir d'achat, Référendum d'Initiative Populaire/Citoyenne, démission du président de la République, VIème république, réécriture de la Constitution, cahiers de doléances, création d'assemblée décisionnelle, participation du peuple à toutes les décisions pour établir une démocratie directe, grand débat national...

Au bout de quelques semaines se pose sérieusement au sein du mouvement les questions des objectifs communs aux Gilets Jaunes et de la légitimité des cadres du mouvement. L'apolitisme du mouvement prend finalement la voie d'un mouvement qui promeut la démocratie tout en refusant sa politisation. Voici pour l'aspect des faits actuels.

 

Un homme qui ignore la politique, la religion, l'Histoire et la Culture et qui revendique le pouvoir est un irresponsable dangereux. Il ne considère pas son action avec ses semblables, avec une spiritualité et des valeurs, dans le temps avec des références au passé, et dans son environnement global.

L'apolitisme qui se veut hors des partis politiques présente ses limites et révèle de plus en plus une ignorance politique de ce qui se passe en France. Prétendre faire un autre monde sans maîtriser quelques aspects fondamentaux du fonctionnement actuel de celui-ci va décrédibiliser et essouffler rapidement le mouvement. Le gouvernement en place le sait et laisse agir ainsi.

Par conséquent, l'apolitisme ou la révolution de faire de la politique sans en faire est aussi creux que cette fausse démocratie revendiquée. Le mot "Démocratie" (pouvoir au peuple) que leurs maîtres leur ont mis dans la tête revient sans cesse. Cela fait deux cents ans que le pouvoir leur faire courir après ce rêve et qu'ils y croient...

S'il n'y a qu'une seule chose à savoir pour démarrer en politique c'est que la Démocratie est un mensonge : vous vivez dans un monde dans lequel vous n'avez pas le pouvoir et il faut accepter cela. Pour autant, il faut vous préoccuper de savoir qui détient le pouvoir, dans quel mesure il impacte positivement ou négativement votre vie, connaître ses finalités, vérifier s’il est respectable et s’il permet de vivre dignement dans votre pays...La "Démocratie" est à la politique ce que la pomme est au Jardin d'Eden. Commencer par revendiquer le pouvoir est un bien mauvais départ en politique...

La prétention à l'a-reliogisité et à l'apolitisme tout en espérant améliorer sa situation est le discours vide, creux, égoïste, sans respect pour les hommes et ce pays. Cette prétention est le fruit et le prolongement complet de la propagande actuelle qui détruit les hommes et les femmes et construit des bobos éco-citoyens non genrés préoccupés du réchauffement climatique, de la parité homme-femme-transgenre, du sort des LGBT, du sort des animaux, de l'accueil du "migrant" qui n’en est pas, de la peur des patriotes nommé fascistes, des antisionistes nommé antisémites, de la peur des personnes intègres nommés intégristes...Il est inutile de prétendre combattre l'esprit et la politique du gouvernement si vous en êtes le produit de la propagande.

 

Qui détient le pouvoir en France aujourd'hui ?

L'omnipotence de l'argent déifié, le matérialiste marxiste et capitalistique triomphant montre les causes profondes du problème de notre société. Le mensonge journalistique est une production conforme à l'intérêt des actionnaires. Le mensonge politique est une production conforme à l'intérêt de son réel employeur. La fausseté de démocratie est alimentée par les affabulations rabâchées au peuple qui croit détenir un quelconque pouvoir. Le pouvoir est à l'argent et le système politique en cours est une ploutocratie dont l'origine remonte à la Révolution française.

Les ennemis sont précisément ceux qui ont vendu leur âme pour des plaisirs matériels et servent l'oligarchie dans cette religion. C'est assez simple, cela se perd dans la nuit des temps mais c'est de plus en plus ignoré...surtout quand on prétend à ne faire ni politique ni religion ! Chaque Gilet Jaune qui souhaite avant tout sa hausse de revenu ressemble précisément au président de la République Française et à ses électeurs. Il participe à l'effacement de l'humain dans la noblesse du terme et devient un consommateur-jouisseur amorphe.

 

A qui doit revenir le pouvoir ?

Le pouvoir est à mettre entre les mains d'hommes de qualité et humbles et dont le respect réciproque du peuple permet le maintien au pouvoir : ces hommes mériteront le terme d'élite de la nation. Si le peuple ne reconnaît rien du tout et veut simplement le pouvoir pour lui-même, qu'il se rêve plus égaux que l'élite, il aura une dictature du peuple : des gens qui obtiendront le pouvoir par capitaux et manipulations diverses, puis qui le confisqueront tout en prétendant que le pouvoir est toujours au peuple. Il suffit de lire l'histoire de la Russie du vingtième siècle. Démocratie de spectacle et communisme font très bien cela. Le pouvoir collectif global passe par un indispensable savoir être avec ses semblables. Reconnaître et accepter de donner du pouvoir à quelques-uns pour qu'ils l'exercent dans le sens du Bien commun est une première étape. Le slogan "Ni Dieu, ni maître" laisse place de facto le pouvoir entre les grands financiers et conduira à votre marginalisation et/ou à votre esclavage. C’est le programme en cours.

Le peuple n'a pas à avoir le pouvoir mais doit disposer de sa destinée. Le pouvoir en place doit lui accorder afin de permettre sa dignité et rendre possible son salut. Cela implique sa participation locale politique non pas en terme de revendication personnel mais de service au Bien commun. Cela implique également sa consultation sur les grandes questions qui concerne sa destinée en tant que peuple. Mais un référendum n'a de sens que s'il est respecté...

Savoir combattre est un art difficile et un mouvement de revendication pour la dignité dans les années soixante aux Etats-Unis n'aurait pu réussir sans la dimension du pasteur Martin Luther King.

 

Il n'est pas raisonnable de demander une démocratie, de l'argent, du social mais promouvoir un régime accordant une dignité de l'homme par son travail et un respect quant à sa destinée individuelle... Souhaiter la dignité dans son travail, la non-surtaxe, la fin de l'endettement perpétuel et la dignité dans son pays n'est pas un programme progressiste nouveau.

Permettre aux hommes de travailler dignement et gagner le pain à la sueur de leur front se trouve dans la Genèse (Ch. 3, V. 19). Les questions de dettes et d'exploitation par la dette émaille toute la Bible et interroge sur le devoir du débiteur comme sur celui du créancier. Voir Deutéronome (Ch. 23, V. 19), Evangile selon Matthieu (Ch. 18, V. 23 à 35). De même pour les taxes, avant de suivre le Christ le collecteur d'impôt des romains Lévi est haï parce qu'il participe à l'exploitation indirecte du peuple.

Quant à la dignité d'un pays, elle dépend de la hauteur d'âme de son peuple et non l'inverse : au temps de la vie de Jésus en Judée une partie des juifs l'a alors compris, l'autre partie court toujours après un troisième Temple, l'empire Romain l'a compris mais après sa chute, et la France malgré deux milles ans de chrétienté renie simultanément sa foi, son histoire, ses racines et sa culture.

 

La Révolution Française a mis dans le pays une dictature libérale d'exploitation humaine avec une exploitation industrielle des hommes, femmes et enfants qui n'auraient pas eu lieu sous l'ancien régime. La révolution industrielle place maintenant l'exploitation à un niveau mondial... Cela a été rendu facile en aveuglant le peuple de "Démocratie". Promouvoir la République Française c'est promouvoir la ploutocratie qui a été initié qui comporte une dimension religieuse dont le laïcisme est le sous-produit de loges maçonniques.

La Révolution Française a mis fin à la dignité dans le travail par la loi Le Chapelier de 1791 pour passer à l'exploitation du "ravitaillement humain" sans frontière dont le "migrant" est la dernière denrée d'exploitation sous prétexte d'humanitarisme. Elle a mis fin à la dignité dans le pays pour promouvoir une idéologie de république universelle qui préfigure le nouvel ordre mondial actuellement mis en place avec la fin des villages et des pays. Elle multiplie les taxes et les orientent sur le petit peuple plutôt que les utiliser pour le Bien commun. Elle organise un endettement individuel et collectif pour le profit de banques qui masquent les vrais financiers promoteurs de marionnettes politiques auquel le peuple accorde régulièrement sa confiance dans une mascarade démocratique. Voici ce qu’est votre République Française symbole de la Démocratie.

 

Le monde n'est pas comme il est. Il est comme nous le faisons. Vos choix de courir après l'argent dans un monde où tout devient achetable et objet d'envie ou de plaisir fait de vous des hommes et des femmes déresponsabilisés. Ainsi vous participez à la construction de cet enfer par votre course de consommateurs aux achats de biens matériels (automobiles, écrans,...) et demain les enfants s'achèteront exclusivement par la PMA. Cette appropriation de biens matériels terrestres n'a pas de sens et montre votre consentement réel au pouvoir. Il n'y a aucun espoir pour un Gilet Jaune qui ambitionne que la festivité dans le délire consumérisme et la place de ses maîtres.

Pourtant, Dieu vous a pourtant donné la vie en permettant à vos parents de se montrer digne de son don et vous devez faire de même. Il faut réapprendre dans ce pays à vivre en famille, en peuple et en frères et savoir entretenir une attitude respectueusement sur nos inégalités. Il faut réapprendre à tout le peuple à savoir en quoi croire, en quoi œuvrer et en quoi espérer.

Bonne chance aux Gilets Jaunes qui profiteront de ce mouvement pour décider d'élever leur âme pour le bien de tous.


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