Grasse, pas une bavure selon le préfet
par Rébus
mardi 13 mai 2008
Une interpellation musclée, des témoins qui contredisent la thèse policière, mais le préfet nie la bavure. Qu’est-ce qui peut entraîner une mort si soudaine chez un jeune homme de 22 ans ?
Il va même plus loin ce brave préfet étant donné qu’il justifie tout à fait l’action des policiers, ne trouvant rien à leur reprocher. Ce n’est donc ni une bavure ni un acte de brutalité policière selon la thèse officielle alors en cours.
Afin de se prémunir totalement, on n’a pas hésité à dire que le jeune homme mort était connu des services de police pour conduite sous l’emprise de stupéfiants et usage de cannabis, ainsi que pour avoir subi trois internements. C’est vrai, ça peut mériter la mort, ça, non ? Justice immanente, un concept qui tombe à pic, ça disculpe de tout et, dans ces temps de renouveau de la religiosité...
Pour revenir sur les faits (à voir aussi chez les Enfants de Priam), tout commence par une altercation entre Abdelakim Adjimi, 22 ans, et des conseillers du Crédit agricole. Devant le refus des employés d’accéder à sa demande (retrait pas hold-up, je précise pour certains), le jeune homme s’énerve et la direction de l’agence verte appelle la police, qui s’empare d’Abdelakim et le traîne à l’écart, dans une ruelle adjacente.
Abdelakim aurait apparemment résisté à son interpellation, deux policiers seraient blessés et un aurait la clavicule démise. Pas de bavure donc, résistance à l’interpellation, bousculade et, euh, pof, désolé, pas fait exprès, si on comprend bien...
En tout cas, l’IGPN est sur le coup et il ne va pas être simple de convaincre d’une conduite policière normale quoi qu’en disent les intéressés.
On parle d’un tabassage en règle avant le "jettage" d’Abdelakim dans le coffre de la voiture de police. Un autre témoin, maître chien de son état, précise que les trois fonctionnaires s’acharnaient sur le jeune homme à terre, l’un d’eux l’aurait étranglé pendant une vingtaine de minutes. Abdelakim ne se défendait pas.
Il aurait frappé le sol de sa paume comme lorsque l’on veut interrompre un combat, en lutte ou en judo. Rien n’y a fait. Quand on l’a jeté dans le coffre le jeune homme était (d’après les descriptions) "mou comme de la guimauve" et arborait une teinte entre le violet et l’aubergine foncée.
Pas de bavure, vraiment, on peut en douter. Bon, comme je suis toujours prêt à rendre service aux autorités de mon pays, j’ai une idée qui sera plus originale que leurs dénégations et absences d’explications.