Histoires d’eau

par Monolecte
mercredi 5 novembre 2014

En ce moment, de simples citoyens peuvent être mutilés par les forces de l’ordre, juste parce qu’ils s’opposent à une certaine forme de désordre.
Ils peuvent même en mourir.

La vérité ne sort plus du puits

C’est vrai que c’est un peu dérangeant dans une démocratie déclarée qu’il faille se vivre écologiste au péril de sa vie. Et tout ça, pour quoi : comme d’habitude, pour protéger les intérêts bien compris et très particuliers des petits boutiquiers qui prétendent s’approprier nos biens communs pour leur seul profit, comme le démontre implacablement Marc Laimé dans son dernier papier, à lire absolument :

Tous les fonctionnaires en police de l’eau connaissent les cas de collègues qui, ayant refusé d’émettre un « avis favorable » au massacre d’une petite rivière par une Installation classée pour la protection de l’environnement (ICPE), ont été démis de leurs fonctions sur le champ, alors que leurs arguments techniques étaient en béton et qu’ils se sont révélés exacts par la suite, quand l’avis favorable a été émis par des arrivistes sans scrupules sur une étude d’impact bidon.

Et ne parlons pas du scandale énorme des avis « réputés favorables » ! Il suffit à l’État d’affecter de moins en moins d’agents à la police de l’eau, comme c’est le cas depuis la RGPP et la MAP. Ils n’ont pas le temps d’analyser toutes les études d’impacts ICPE, et comme au CDH (CoDERST maintenant), « Sans réponse dans le délai imparti, l’avis est réputé favorable »… Ce n’est pas pour rien que la ressource en eau et la biodiversité sont à présent complètement dégradées et qu’il y a des pollutions accidentelles !

via Les eaux glacées du calcul égoïste — Sivens/Testet : la face cachée de l’iceberg.

Sans réponse dans le délai imparti, l’avis est réputé favorable

Sans réponse dans le délai imparti, l’avis est réputé favorable… voilà une tournure étrange qui n’est pas sans m’en rappeler une autre…

Qui ne dit mot consent

Oui, cette étrange formulation qui a dédouané tant de violeurs de leur crime. Mais aussi pierre angulaire de la nouvelle simplification administrative. Parce que l’administration, c’est cette grosse machine lourde et inutile qu’il convient de faire marcher au pas et de réduire à l’impuissance. Le gros mammouth que l’on dégraisse tout en déplorant que ça marche toujours moins bien, qu’il y a toujours plus de chômeurs… encore de drôles de coïncidences. Quand on supprime de l’emploi, le chômage augmente et la file d’attente devant le guichet itou.

Alors, on supprime le guichet.

Le « silence valant accord » se substitue à la règle du « silence valant rejet », vieille de 150 ans. Désormais, c’est l’absence de réponse de l’administration qui est créatrice de droits. C’est une avancée importante dans les relations entre les Français et leur administration.

Entrée en vigueur du « silence valant accord » : une révolution administrative

J’ai l’impression qu’on nous vend ça comme une avancée majeure pour les petits citoyens lambdas que nous sommes. Comme si on allait avoir de nouveaux droits.

Alors qu’en fait, on va surtout hériter sans autres formes de procès de tas d’autres grands projets inutiles qui font la queue pour sortir de leur carton sans qu’il ne soit plus nécessaire de soudoyer personne !

Pas inutiles pour tout le monde… Mais s’y opposer se fera désormais au péril de notre vie !
Et là, je crois que le message est très bien passé.


Lire l'article complet, et les commentaires