Hors les règles et règle d’or

par NewsofMarseille
mercredi 21 septembre 2011

La règle d’or, la règle d’or mon seignor…

De tous côtés, on n’entend plus que ça, un air nouveau qui nous vient de l’Etat… La dette publique dépasse 82 % de toute la richesse produite par la France en une année… La règle d’or.

Le service de la dette dépasse le produit de l’impôt sur le revenu… La règle d’or.

Le déficit annuel en 2011 sera d’au moins 7 % du produit intérieur brut… La règle d’or.

Trente-sept années successives de déficit budgétaire depuis 1974 sans une interruption, droite ou gauche… La règle d’or. Bonnes gens et chers lecteurs, dormez tranquilles, la règle d’or arrive !

En quoi consiste-t-elle ? Il s’agit d’un projet de loi qui vise à inscrire dans la Constitution le retour à l’équilibre des comptes publics sous trois ans.

Comme nul n’imagine que l’Etat tiendra sa parole (souvenons-nous des fameux critères du traité de Maastricht) écrivons-le tout net : il s’agit d’un piège tendu à l’opposition.



Bien sûr que cette règle est bonne. Évidemment, elle est de bon sens. Imagine-t-on un ménage ou une entreprise pendant 37 ans avoir plus de dépenses que de recettes ? Mais au-delà même de l’absence de crédibilité des hommes de l’Etat, dont l’horizon est logiquement la prochaine échéance électorale, il faut comprendre que derrière cette politique il y a la certitude de la part de nos gouvernants, depuis plus de 30 ans, que c’est par la dépense publique, même au prix de déficit, qu’on relance l’économie et qu’on maintient un bon niveau de croissance.

Même Jacques Attali l’a compris lorsqu’il déclare dans un entretien à notre confrère Le Monde à la mi-août : « Le maître à penser des Etats c’est Madoff et sa capacité à construire des pyramides de dettes ».

Il est dommage qu’en 1981… Bien sûr, comme il faut trouver des boucs émissaires, les marchés feront l’affaire, les spéculateurs doivent être immolés, et les agences de dotation étant privées, elles ne sont pas objectives. On imagine sans peine que si elles étaient dépendantes des Etats, elles les critiqueraient alors qu’elles en dépendraient !!!

Un peu de sérieux, la dette publique, le déficit budgétaire ont pour responsables les Etats, les gouvernements et les parlements. Quant à la crise de 2008, dite des subprimes, qui a aggravé les choses, la responsabilité de la banque centrale américaine est écrasante.

Une banque centrale peuplée de fonctionnaires, est-ce le marché ?

Quant aux folles imprudences des banques, elles n’ont été commises que parce qu’elles savaient que l’Etat les sauverait, ce que la suite a du reste validé !!!

Il faudra bien aussi dénoncer l’immoralité entraînée par cette dette de l’Etat de 1 600 milliards qui fait qu’aujourd’hui une famille avec deux enfants devra rembourser plus de 100 000 d’euros. Merveilleux cadeau pour les générations qui suivent. Il est vrai qu’on pourra toujours faire payer les riches…

Faut-il se résigner ? Bien sûr que non. Il faut revenir à l’équilibre budgétaire et le plus important n’est pas de l’écrire dans un texte car les gouvernements ont montré tant de fois qu’ils se croyaient au-dessus des lois. Que sous prétexte de crises… ou de tsunamis… ou d’années bissextiles… ils violeront la règle. Il n’y a pas pour équilibrer un budget que la solution d’augmenter les impôts. Viendra-t-il un jour à l’esprit de nos gouvernants que la réduction des dépenses publiques est une autre solution ?

Ce qui est vrai pour un ménage ou une entreprise c’est-à-dire l’équilibre à terme des dépenses et des recettes serait-il faux pour l’Etat ? Mais pour cela il faut du courage, ne pas hésiter à mécontenter ceux qui vivent de l’Etat. Et le drame c’est que mécontenter sa clientèle c’est perdre ses électeurs. Plutôt que d’hypothétiques règles d’or, il faut deux vertus : le courage et le bon sens.

Pour voir tous les article de Serge Schweitzer

Serge Schweitzer - News of Marseille

PS : le gouvernement promet en 2013 que le déficit sera de 3 % du PIB. Je prends les paris avec nos lecteurs qu’il s’agit une fois de plus de poudre aux yeux. Notre rédac chef fera office de bookmaker.


Lire l'article complet, et les commentaires