Il est trop facile de justifier sa lâcheté et sa résignation en faisant porter le poids de sa soumission par d’autres

par Robert GIL
samedi 23 janvier 2016

 Alors que le patronat et le capitalisme industriel et financier globalisent les activités et les profits, délocalisent les productions, spéculent sur les dettes nationales, pillent les pays et entretiennent la soumission des populations sur toute la planète, l’on fait croire aux travailleurs qu’ils doivent s’enfermer dans un état nation et servir les intérêts des capitalistes nationaux. En fait il s’agit d’isoler les individus en leur laissant croire que l’ennemi c’est l’autre, l’ouvrier étranger, alors que l’ennemi c’est le capitalisme, et qu’il n’a pas de frontière !

A travers toute la planète, les patrons se rencontrent, débattent, et organisent l’exploitation des mains d’œuvre locales. En distillant un discours nationaliste ils espèrent interdire aux ouvriers de faire de même, et d’accepter toutes les régressions sociales pour la grandeur de la nation et le portefeuille de ses élites. Souvenez-vous, le discours patronal a toujours été le même : la menace du chômage, de la fuite des capitaux et des délocalisations. « La France, tu l’aimes ou tu la quittes ! », mais déjà dans les années 1900, le patronat menaçait de la quitter si les ouvriers osaient demander de meilleurs salaires ou de meilleures conditions de travail. Eux, la France ils n’en ont rien à « fouttre », ce n’est qu’une chimère pour maintenir leur domination sur la population, alors des frontières, oui, mais pour contrôler les capitaux et les flux financiers.

Depuis les grandes révolutions industrielles, le patronat n’a toujours eu qu’une seule idée, payer la main d’œuvre le moins cher possible afin de faire le plus de profit possible : c’est une constante ! Ce n’est pas l’immigration qui tire les salaires à la baisse, c’est la capitulation des salariés devant le discours patronal, car toutes les conquêtes sociales ont toujours été obtenues par des luttes. Il est trop facile de justifier sa lâcheté et sa résignation en faisant porter le poids de sa soumission par d’autres ! Si demain il n’y avait plus d’immigrés, ne croyez pas que le patronat vous augmenterait automatiquement, vous n’aurez que ce que vous prendrez ! Cela s’appelle la lutte des classes, elle n’a pas de frontière ni de préférence nationale !

Qui embauche des travailleurs sans papiers ? Qui vend ses usines à des investisseurs étrangers ? Pour le Medef, l’internationalisme, c’est vouloir que les patrons français soient payés comme les patrons américains et les ouvriers français comme les ouvriers chinois ! Alors, doit-on se sentir plus proche de monsieur Bouygues, de Gattaz, , de Lagardére ou du travailleur italien, du pécheur grec, ou de l’agriculteur espagnol ? Avec qui partageons nous le plus de points communs, de réalités communes ? Parce qu’au final, le combat est toujours le même, c’est celui de l’exploitation salariale, le combat du capital contre le travail, de la rente privée contre les intérêts collectifs ; Sur les chantiers, dans les entreprises, on est tous des étrangers face au patron. Il y a deux camps, celui des exploiteurs, et celui des exploités. C’est vrai qu’il y a aussi une troisième catégorie, ceux qui collaborent, mais ça c’est encore une autre histoire …

Pour obtenir les avancées sociales dont nous avons profité jusqu’à aujourd’hui, nos anciens ont lutté main dans la main, travailleurs nationaux et travailleurs immigrés, unis contre le patronat. Si nos conditions de travail et nos salaires sont remis en cause, ce n’est pas à cause des immigrés, mais parce que nous avons abandonné le combat.

Si la mondialisation peut permettre le rapprochement des peuples, elle ne doit pas être anti-écologique, c’est pourquoi il faut réfléchir à un développement des circuits courts afin de favoriser la « consommation » des marchandises le plus prés possible de leur lieu de production. Ces décisions auraient comme conséquence une répartition plus homogène des zones de fabrication et de consommation, de manière que ceux qui veulent vivre au « Pays » puissent le faire. Cela aurait également pour effet d’empêcher le capital de mettre sans cesse en concurrence les ouvriers et leurs salaires. Alors, ne nous trompons pas de combat, ne nous trompons pas de colère !

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