Immigration et intégration : la France serait-elle amnésique ?

par Aslem Smida
vendredi 26 mai 2006

On parle beaucoup en ce moment, positionnement électoral oblige, de l’immigration. Subie ? Choisie ? Un faux débat, ne servant qu’à chasser des voix sans pour autant parler du vrai problème : la place des immigrés dans la société française.

Je comprends que la France, pas plus que n’importe quel autre pays au monde d’ailleurs, n’ait envie de subir la fronde des étrangers qui oublient parfois que leur présence sur le territoire français n’est pas un droit en soi, même s’il en donne quelques-uns.

Mais qu’en est-il des étrangers en situation régulière, respectueux des lois françaises, qui ne demandent rien de plus que s’intégrer dans la société française, et dont certains iront jusqu’à demander la nationalité française ? Ce sont ceux-là qui constituent la majorité des étrangers ; pas les autres.
Mais de ceux-là, on ne parle jamais. Pire, on les associe aux premiers, on crée un amalgame, on les stigmatise, et lors des élections, on les sert en plat de résistance... Cela règle-t-il le problème ? Absolument pas.

Et comme ça fait plus de quarante ans que ça dure, on en mesure aujourd’hui cruellement les conséquences. Les étrangers devenus français ont, pour la plupart, fini par occuper la place qu’on voulait bien leur laisser : le strapontin.

La France les regarde depuis tantôt comme des parias, tantôt comme la preuve incontestable de son humanisme, de sa générosité et donc de sa solidarité à l’égard des pays sous-développés dont elle allège ainsi le fardeau... Elle oublie seulement de les prendre pour ce qu’ils sont : des gens honnêtes, qui travaillent durement pour mériter leur place et garder leur travail et qui, par la valeur ajoutée qu’ils créent, contribuent, eux aussi, au développement de la France... comme n’importe quel autre Français.

Voilà maintenant que l’on nous parle de "l’immigration choisie". Voilà donc la panacée que tout le monde attendait depuis tout ce temps ! Heureusement qu’il y a Nicolas, parce que sans lui personne n’y aurait pensé. Et c’est ainsi que l’on nous explique -pour rassurer ceux qui ont besoin de l’être- que la France va choisir de favoriser l’arrivée en France d’étudiants, d’ouvriers dans le BTP, de personnel pour la restauration...

Mais finalement, quelle différence cela fait-il avec la politique de l’immigration menée il y a quarante ans, et dont tout le monde semble dire que les conséquences ont été désastreuses pour la France ? En gros, ce sont les mêmes profils qui vont venir, parce que les autres (avec un niveau universitaire élevé) continueront de préférer émigrer vers le pays de l’Oncle Sam ou au Canada, là où les moyens ne manquent pas.

Alors les questions que je me pose maintenant sont les suivantes : - Qu’attend la France de ses étrangers ? - Les faire venir est une chose, mais que prévoit-elle pour les accueillir (si tant est qu’elle ait prévu quelque chose) ? - Comment envisage-t-elle leur intégration ? Et enfin, si elle a des réponses à apporter à toutes ces questions, pourquoi, alors, ne pas les avoir utilisées pour ceux qui sont déjà sur son sol, ainsi que pour ceux, parmi les Français issus de l’immigration, qui rêvent de quitter leurs cités-ghettos... ?


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