Incendie d’une mosquée : un acte honteux à caractère raciste. Oui, mais les autres ?

par RogerTroutman
vendredi 26 décembre 2008

 Alors que la semaine dernière, suite à la destruction partielle de la porte d’une des mosquées de Saint Priest et à la profanation de tombes musulmanes près d’Arras, les représentants de l’Islam en France dénonçaient une « montée de l’islamophobie », Le Figaro annonçait le 24 décembre avoir pris connaissance d’un rapport parlementaire qui risque de ne pas plaire aux chantres (pardonnez la connotation catholique) de la victimisation des musulmans. Ce document intitulé « Du respect des morts à la mort du respect » nous apprend qu’en France un cimetière est profané tous les trois jours.

 Le quotidien résume le rapport en s’appuyant sur quelques chiffres clés et jette un pavé dans la marre en donnant la citation suivante : « En 2007, 9 cimetières musulmans ont été touchés et 5 lieux de sépultures israélites. Malgré un traitement médiatique qui donne une impression inverse, la grande majorité des profanations concerne des sépultures chrétiennes… ». En effet, un rapide calcul nous permet de comprendre qu’un cimetière profané tous les trois jours cela fait un total d’environ 120 cimetières profanés par an –en fait 144 pour l’année 2007 et 110 entre janvier et aout 2008-, dont neuf musulmans, cinq israélites, et donc… (144-14=) 130 chrétiens.

Le rapport précise ensuite que 10 à 15% des profanations sont motivées par le satanisme ; si on prend un total de 120 cimetières cela fait une vingtaine de profanations sataniques, et si on considère que seuls les chrétiens sont victimes de satanisme cela fait une quinzaine profanations tombant sous ce mobile.

Il est ensuite indiqué que le motif crapuleux (vol de métaux) est en nette augmentation mais aucun chiffre n’est donné. Ceci dit, même en considérant que la moitié des profanations sont motivées par le vol, cela fait la bagatelle d’une cinquantaine de profanations qui tombent dans la catégorie…quelle catégorie au fait ? Pour répondre à cette question, il faut indiquer que quatre types de mobiles sont recensés : vandalisme, satanisme, racisme-antisémitisme, et vol de métaux. Le rapport précise que les cas de « racisme-antisémitisme » concernent 1 cas sur 8, c’est-à-dire 14 cas si on se base sur les 110 faits recensés entre janvier et aout. Pour ceux qui auraient oublié les chiffres cités plus haut, je rappelle que 9+5=14, ce qui permet de conclure que les profanations non-crapuleuses de cimetières chrétiens sont classées « vandalisme », pas « racisme » comme le principe d’égalité si cher à notre République aurait pu le laisser penser. En effet, même ivre ou drogué, le fait de s’attaquer de façon gratuite (non crapuleuse) à un cimetière est très lourd de sens, et on peut douter que les « jeunes » (80 % des interpellés ont moins de 18 ans) prennent leur scooters pour aller taguer des tombes juste comme ils auraient tagué les sièges d’un bus ou les boites aux lettres du hall de leur immeuble.


C’est dans cette réalité qu’un responsable du « collectif des Musulmans de France » a fait part de son souhait de voir déposé un projet de loi contre l’islamophobie « à l’image des lois contre l’antisémitisme et le révisionnisme », que le président du Conseil régional du culte musulman a appelé à une « manifestation nationale contre le racisme, l’antisémitisme et l’islamophobie », que le maire de Lyon Gérard Collomb a déclaré que « c’est un acte odieux qui nous rassemble aujourd’hui », et que Nicolas Sarkozy a condamné « avec la plus grande fermeté » un « acte honteux à caractère raciste ». Nous comprendrons bien que tous ces gens sont très occupés et qu’ils ne peuvent pas se déplacer ou faire une déclaration à chaque profanation de cimetière ou à chaque incendie d’édifice religieux, ce qui explique leur silence total dans la centaine d’autres cas. De plus, les cas d’incendie criminel d’édifices religieux catholiques n’étant pas le fait de « racistes » (normal puisque le Christianisme n’est pas une race…contrairement à l’Islam si j’ai bien compris) mais bien de « vandales », le silence assourdissant des médias nationaux ainsi que des responsables politiques dans les quelques cas listés ci-dessous n’est pas le résultat lamentable d’une égalité plus égalitaire envers certains mais bien d’un traitement juste des maux de cette société :


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