Justice nulle part ?

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lundi 30 avril 2018

Cet article est une exhorte au(x) politique(s) et à tous ceux·lles qui en ont le pouvoir, à faire cesser les omertas, les passe-droits, les dénis : il en va de la crédibilité (pour ce qu'il en reste) des autorités (qui ainsi la retrouveraient progressivement). C'est qu'il ne s'agit pas seulement d'afficher des airs d'assurance et de confiance, pour qu'assurance et confiance règnent : il faut encore que les applications et punitions idoines, adviennent.

 

Les principes du droit ne sont tout simplement pas appliqués

Nous vivons une ère de laxismes qui prête le flanc à toutes les transactions et autres exactions, à tous les niveaux de la hiérarchie et dans tous les domaines, sociaux. Car notre droit valorise essentiellement la propriété privée, depuis des principes républicains - en France, et sans surprise : Liberté, Egalité, Fraternité ou Adelphité, sans parler de la Laïcité que ça suppose. Certes, il faut une propriété civile, mais cela va bien au-delà.

Hélas, à l'heure des realty shows même consentis par leurs protagonistes, ainsi que des possibilités de ponctionner les comptes personnels, sans parler de l'inscription de l'état d'urgence dans la constitution, etc. le droit privé est allègrement bafoué. Nous pourrions d'ailleurs nous interroger profondément sur ces télécrans que sont les ordinateurs et les problématiques quant à la protection des données mais, sans aller si loin, que penser - au fond - de cet élément devenu banal, que la publicité à la télévision et sur les sites Internet consultés depuis chez soi ? N'y at-il pas intrusivité ? ...

Bref, nous ne vivons même plus de libéralisme, ce n'est pas vrai - aussi répandue soit la notion, bien ou mal perçue.

 

Pourquoi ?

Le fait est que les Etats censés garantir la protection des personnes au moins, abusent d'un certain praticisme - les Firmes suivent conséquemment, - et que nous nous y rendons tous sciemment/factivement. Non pas spécialement « en toutes liberté, égalité, fraternité », mais certainement en toutes spontanéité, rapidité, praticité. Il y a profit et abus, sur la logique des masses dont les institutions devraient nous prémunir.

Nous sommes heureux malgré nous, de ce futurisme qui advient (et, ce, jusqu'au fascisme) tout comme dans le Meilleur des mondes de Aldous Huxley. Nous allons massivement insouciants, rassérénés par les idéaux démocratiques et républicains, quittes à censurer. Nous faisons réalité d'un Empire du Bien (qui, pour être « du Bien », n'en est pas moins « Empire »).

C'est que, aussi, et quand même le victimisme et le misérabilisme ont bonne presse - essentiellement quand ils ne concernent pas les clichés de figures « dominantes » (le père blanc virilement hétérosexuel travailleur en tête) toujours suspects d'abus de pouvoir, de populisme et de fainéantise quand au chômage (même si ces suspicions ont tort) ... - eh bien, c'est que tout un chacun a sa fierté, et il est certainement facile de se payer de valorisation ès militantismes autorisés (ceci dit, sans dénier la réalité des conditions défavorisées, ni la réalité des aberrations favorisées).

De cela évidemment, les manoeuvriers font leur pain - à commencer par la grande délinquance financière évidemment (le cas Gérard Depardieu - et réactions autour - en épingle). Aussi continue-t-on comme en '40, par-devers la destruction culturelle, et pas que culturelle ...

 

Quelques exemples

Sur l'égalité salariale homme-femme, la loi est là. Ce qui manque, ce sont moins des militantismes, que de réels moyens à l'inspection du travail. Si les sanctions ne tombent jamais en dehors des coups d'éclat médiatiques, le sentiment d'impunité courra longtemps. De manière générale sur les hommes et les femmes, les principes républicains - avec leur éventuelle adelphité désormais - contiennent tout ce qu'il faut : il s'agit simplement d'être conséquent avec soi-même.

Sur la neutralité des médias, des lois existent selon lesquelles les actionnaires ne devraient pas intervenir. Or nous en sommes là des influenceurs, quoique des petites choses bougent à leur rythme. Et pendant ce temps, le chef de l'Etat croit bon de parler de fake news, comme si les médias alternatifs étaient le problème avec leur faible audience ; on comprend qu'il ne s'agissait que d'un prétexte, évidemment.

Même Sarkozy, ôta des moyens aux policiers, contre tout bon sens durant sa campagne, « en ce temps-là », etc. Auquel compte, c'est le gauchisme qui sur-cultive l'incivilité, en insistant, dupé, sur le fameux « police partout » ... car une police de proximité assurait un service préventif (sans nier le besoin en travailleurs sociaux, eux-mêmes démunis au sein d'une économie sociale et solidaire, symptomatique de l'économie « asociale et égoïste » prégnante).

 

Le déni du droit, de l'Histoire et des responsabiltés, même et surtout au(x) sommet(s)

Nous n'avons pris que des exemples superficiels, simples et courants, pour dire qu'en somme, on ignore, dédaigne et récuse les lois, par quoi les lois ne sont pas appliquées, sur quoi on s'imagine devoir incessamment réinventer des lois, en quoi évidemment les nouvelles lois sont sujettes à toutes les influences du moment - surtout les plus puissantes qui, profitant et abusant de l'urgentisme, ne sont pas les sages.

De manières générale, c'est le principe de la séparation des pouvoirs, qui est en cause, faute de moyens ! et quoiqu'il ne faille pas être dupe sur les abus de certains pouvoirs même judiciaires. C'est-à-dire qu'il n'est que de réinvestir publiquement dans l'existant - pour ce qu'il en reste - au lieu de délirer sur du manquant.

Alors évidemment, ce sont « les petites gens », « les couches populaires », etc. qui vont s'en plaindre, par exemple sur AgoraVox ... parce qu'elles en font les premières les frais. Et pendant ce temps, « les belles gens », « les couches popular » (1, 2, 3, 4, etc.) ne peuvent pas l'admettre parce qu'elles sont (encore) épargnées par le phénomène, dans leurs existences : « Loin des yeux loin du coeur », c'est bien connu ... mais même pendant l'époque féodale, les seigneurs étaient plus soucieux du bien des peuples ! car ils vivaient à proximité, directement interdépendants.

Bon.

C'est avant tout l'esprit de justesse, qui manque au monde, donc. Pendant ce temps, les films de superhéros justiciers font recette : ne vous demandez plus pourquoi (la croissance économique grandit grâce aux carences vécues, règne du charlatanisme sonnant et trébuchant).

Mal' - LibertéPhilo

 


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