L’affaire de l’ophtalmologiste d’Aix, l’antiracisme nouvelle inquisition ?
par Hieronymus
mercredi 13 octobre 2010
Ou comment un médecin installé peut se retrouver du jour au lendemain lynché par des médias « bien pensants » avec l’appui de lobbies communautaristes officiellement « reconnus » !
Il y a quelque chose qui ne tourne plus rond dans notre belle France, un amoncellement de faits divers en témoigne, ainsi la plus que mésaventure survenue il y a moins d’une semaine à un médecin ophtalmologiste installé à Aix en Provence et qui n’est malheureusement pas exactement un cas isolé, la répétition de ce type de dysfonctionnement grave doit au contraire nous amener à nous interroger sur leurs origines et la façon dont il conviendrait de s’en prémunir.
1) le traitement médiatique de l’affaire
L’affaire débute le mercredi 6 octobre quand se présente Mohamed M. accompagné de sa fille de 6 ans pour consultation au cabinet d’ophtalmologie du médecin Jean Christophe P. à Aix en Provence, voici les faits tels qu’ils ont été relatés par les médias à un très large niveau dans un 1er temps :
le vendredi 8 octobre, Rue89 titrait (1èreversion) :
Mohammed X (1) est « cadre sup. » dans les Bouches-du-Rhône, ingénieur dans les composants électroniques high-tech et père d’une fillette âgée de 6 ans. Mercredi 6 octobre 2010, il avait rendez-vous pour elle chez le Dr Jean-Christophe Pinelli, ophtalmologue à Aix-en-Provence. Le médecin est en retard. Mohammed X passe une tête par la porte du cabinet et se fait envoyer sur les roses d’un « sale Arabe, dégage, tu salis mon cabinet ».
Alors que le nom de la « victime » est caviardé, celui du médecin est étalé, en plus aucun conditionnel dans l’article, aucune vérification des faits, c’est prendre pour parole d’évangile la version intégrale de la présumée victime telle que celle-ci l’expose lors de son interview aussi le 8 octobre par RMC :
D’autres journaux ne sont pas en reste, ainsi Paris Match titre :
Il refuse de recevoir son patient qu’il traite de « sale arabe »
avec comme illustration de l’article rien moins qu’un plan précis indiquant la localisation du cabinet de l’ophtalmologiste !
Le même jour 20 minutes fait chorus à cette ambiance d’accusation générale en titrant :
Un médecin refuse une consultation à un patient d’origine marocaine
le Nouvel Obs n’est également pas en reste :
Le Parisien est heureusement plus modéré de même que Le Post qui montrera une intéressante évolution par ses articles des 8, 9 et 10 octobre en même temps que la baudruche commençait à se dégonfler..
par contre celui qui persiste et signe bien qu’ayant quelque peu modifié la rédaction de son article, c’est l’inaliénable Rue 89 dont voici la version modifiée :
D’abord il n’est pas établi que le conseil de l’ordre ait diligenté une enquête, ensuite le propos « sale arabe » n’a jusqu’à présent été confirmé que par la supposée victime ce qui n’empêche pas la journaliste d’ajouter : « les propos ont été confirmés par tous les témoins en présence »
l’article n’a été que peu modifié et ont été porté en mentions :
Mis à jour 08/10/2010, à 15h20 : le nom du médecin a été remplacé par des initiales. A 16h40 : ajout des réponses fournies en milieu d’après-midi par le conseil national de l’ordre des médecins. A 19h20 démenti du médecin.
Mis à jour 09/10/2010, à 17h05 après l’annonce du soutien de SOS Racisme au plaignant.
Mis à jour 12/10/2010, à 11h03 : suppression du patronyme de Mohammed M. à sa demande. 19h47 suppression du prénom du médecin
C’est dire juste de la cosmétique (5 mots juste pour le médecin) on est loin à ce jour d’un vrai rétro pédalage
Tout de même le vent semble avoir tourné durant le week end puisque le lundi le médecin diffamé peut enfin s’exprimer sur RMC :
2) la réalité des faits après examen à froid
Certainement ce qui se passe chaque jour en France des milliers de fois sans que cela n’amène davantage à conséquence ; vive altercation, peut être des noms d’oiseaux, un médecin ne doit pas être dérangé lors d’une consultation, c’est une règle élémentaire de savoir-vivre que certains pensent pourvoir ignorer, toujours est il que celui-ci est sorti fort mécontent et fermement décidé à ne pas en rester là puisqu’il a alerté les médias en fournissant « sa » version de la manière que l’on sait et qui s’est avérée fausse, ainsi :
- le collègue médecin du même cabinet n’a nullement témoigné en faveur de M.
- il n’y a aucun autre témoignage allant dans le sens des allégations de M.
- le médecin n’est nullement raciste, allégation ridicule, il soignait déjà sa fille
Cela n’a pas empêché M. d’aller geindre urbi et orbi (interview de RMC) que ce médecin était proprement inhumain, quasiment un monstre qui l’avait traumatisé lui (en arrêt maladie) et sa fille (qui ne peut plus dormir) en déployant le grand jeu puisqu’il a écrit au président de la république (qui n’a que cela à faire de s’occuper des bleus à l’âme de chaque concitoyen) et bien sur en n’oubliant pas de déclencher la fatale arme de guerre créée sur mesure que sont les inévitables associations anti-racistes, lesquelles faisant montre de la même non-retenue déontologique que les médias sus-cités se sont empressées de sauter à pied joint sur l’événement puisque c’est au fond leur fonds de commerce, ainsi le MRAP et SOS racisme ; question, vont ils maintenant rétro pédaler ?
Il y a tout de même 2 indices qui auraient du plus qu’inciter à la prudence :
- d’abord l’énormité des déclarations
« Sale arabe, tu salis mon cabinet » c’est grotesque, kitsch et caricatural, qu’importe
pour certains « travaillés » en profondeur par l’idéologie, c’est du pain bénit
- ensuite les antécédents de Mr M. qui avait déjà eu une histoire semblable en 2002
(article du Nouvel Obs, voir en bas au § 3)
Et plus généralement sans aller jusqu’au procès Outreau où 13 victimes innocentes ont été lynchées par les médias durant des mois, on peut se rappeler l’affaire du RER B où une mythomane avait prétendu avoir été taguée par des voyous la prenant pour une juive amenant aussitôt les protestations indignées des professionnels de la politique, c’est d’ailleurs ce qui s’est produit dans le cas de ce médecin avec une déclaration (moyennement prudente) le jour même de Roselyne Bachelot..
C’est ce qu’il y a de plus désolant, c’est que les erreurs passées ne servent pas de leçon ou si peu, il est tellement plus facile (et payant en terme médiatique) de se ruer sur le scoop (surtout si c’est dans l’air du temps et participe de l’idéologie que l’on porte) !
Qu’importe ensuite si cela s’avère ensuite totalement bidon et que la vie de personnes entières ait pu être ruinée, on a fait un buzz ou vendu du papier pour le média, on a fait mousser sa cause pour l’asso homologuée, dans l’attente de la prochaine bonne et juteuse affaire donc ?
Et s’il faut par malheur se justifier et bien on trouvera toutes sortes d’autres responsables (c’est pas moi, je n’ai fait que suivre) on noiera le poisson en tergiversant sur le coté « gris » de l’affaire, aussi dans le cas des gros médias ou des assos homologuées dispose-t-on d’une armada d’avocats spécialistes de ce genre d’imbroglios, donc pas trop de souci à se faire pour ceux qui sont du bon coté du manche, point barre.
3) lobby communautariste et/ou idéologie victimaire
Qu’une personne d’origine étrangère, fragile ou mythomane, ou plus simplement opportuniste et flairant la bonne affaire, se laisse aller à des allégations mensongères en agitant simultanément le maximum de médias et d’associations autour de son « cas », c’est fort regrettable mais après tout, il existe partout des individus de la sorte sans scrupule ou déséquilibrés capables de générer de graves troubles si on ne les arrête pas à temps ;
Que par contre, des médias ayant pignon sur rue (sic) depuis longtemps, de surcroît subventionnés, foncent comme l’on dit « tout droit dans le panneau » sans respecter un minimum de précautions déontologiques, risquant par leur précipitation insensée de ruiner la vie entière de citoyens, voilà qui est très étrange et très inquiétant au pays des héritiers de Voltaire, du respect de l’individu et de la liberté d’expression, laquelle ne doit pas être dévoyée ;
Enfin et surtout, devoir constater qu’il existe des associations reconnues d’utilité publique, grassement subventionnées et parées des oripeaux de la vertu, mais dont l’objet principal semble être la prise de position systématique en faveur de certains groupes sociaux tant leur action est toujours à sens unique au profit des « mêmes », si bien qu’on peut légitimement se demander si l’objet principal de ces organisations ne serait pas l’éclatement à terme de la cohésion nationale par une politique consistant à « jeter de l’huile sur le feu » au lieu d’éteindre les incendies ?
Il y a bien quelque chose qui ne tourne plus rond dans notre beau pays, une prise de conscience énergique et un redressement rapide de tendance est nécessaire sinon à force d’encourager pour des raisons idéologiques le « n’importe quoi » comme c’est le cas actuellement, le tissu social va finir par se déchirer entraînant la société tout entière vers un chaos destructeur !