L’écologie ? Un truc de bobos !

par cmvg1971
mercredi 23 mai 2018

J’ai lu il y a quelque temps un article sur le site Terra Eco, intitulé « Faut-il abolir la pollution ? ».

Dans cet article, son auteur évoquait l’urgence dans le changement du modèle économique actuel, ainsi que les freins à ce changement, qui seraient, selon lui, psychologiques et pas financiers ou techniques.

Or, quand je regarde autour de moi, je me demande si ces freins sont vraiment psychologiques. Prenons le cas d'un smicard qui roule dans une voiture d'occasion pourrie (car il ne peut pas s'acheter une autre), qui vit dans un endroit où les services de transport en commun sont déplorables, voire inexistants, qui est logé dans un immeuble construit dans les années 60/70/80 (donc, il ne peut pas s’offrir le luxe – car c’est un luxe ! - de faire des travaux de rénovation thermique malgré les aides - qui existent, oui, mais sont-elles suffisantes ?) et qui ne mange pas bio, car le bio c'est inabordable pour un smicard. Dites-moi honnêtement : qu'est-ce qu'il peut faire pour protéger la planète ?

Cela m’amène à poser cette question : le changement des comportements est-il suffisant ? On a beau faire le tri sélectif des déchets, manger bio, se passer de la voiture, utiliser les énergies renouvelables et faire des économies d’énergie (pour ceux qui le peuvent vraiment !), mais on ne va pas loin sans une véritable volonté politique. Or, que se passe-t-il actuellement ? Qui peut vraiment faire tout cela ? Qui peut acheter des voitures non-polluantes et électriques ? Qui peut installer des panneaux photovoltaïques à la maison ? Qui peut manger de vrais produits bio ? Est-ce que tout cela est vraiment à la portée du citoyen lambda ? Eh bien, non ! Pourquoi ? Parce qu’il faut un bon pouvoir d’achat pour faire tout cela, ce qui n’est pas le cas de Monsieur et Madame Tout-le-monde.

Pendant ce temps, que font les gouvernements ? Pas grand-chose. Quelques crédits d’impôt par ci par là, des initiatives contestables comme la taxe sur le chauffage au fioul et au gaz, que l’ex-président Sarkozy voudrait mettre en place en France (mais qui n’a pas eu lieu à cause de la contestation généralisée) et surtout beaucoup de discours vides de sens et en totale contradiction avec leurs politiques énergétiques, établies en fonction des différents lobbies économiques (comme le lobby nucléaire, entre autres).

Tant que les choses ne changent pas de ce côté, tant que le pouvoir politique ne fait rien pour que la transition énergétique et la préservation de la planète deviennent vraiment une réalité pour toutes les classes sociales, rien ne sert de marteler le discours du changement des comportements. Or, il me semble que certaines organisations écologistes n’ont rien compris et quand certains écologistes ne font que tenir des discours culpabilisants qui ne servent à rien (à part provoquer le sentiment d’impuissance et d’exaspération) et prendre des initiatives contestables comme un référendum en Suisse il y a quelques années pour ou contre l’augmentation de l’immigration - les immigrés étaient déjà accusés de voler le travail des autres, de vivre des allocations et, ensuite, on les accusait de polluer ! - il y a du souci à se faire.

Je me pose ainsi une autre question : à quand une écologie qui ne méprise pas l'humain, qui tient compte des problèmes socio-économiques des populations les plus défavorisées ? Pourquoi ne pas s’inspirer des initiatives de certaines ONG en Afrique, qui fournissent des outils écologiques low-cost aux populations les plus pauvres qui leur permettent un accès facile à l’électricité, à l’eau et à l’assainissement dans leurs logements ? Il ne faut pas oublier la pauvreté dans les sociétés occidentales, qui non seulement est un véritable fléau économique, social et humain… mais aussi un frein à la transition énergétique et au développement durable.

Je n’adhère absolument pas à un certain type d’écologie culpabilisatrice et déconnectée de la réalité économique et sociale vécue par le commun des mortels, car l’écologie doit être aussi humaine et elle ne doit en aucun cas oublier l’humain.

Ceci dit, la transition énergétique se fera avec les êtres humains… ou ne se fera pas.

 


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