L’effarant soutien de l’UNEF au voile islamique

par Laurent Herblay
samedi 26 mai 2018

Cela a été l’une des polémiques médiatiques de la semaine dernière : les réactions à la prise de parole de Maryam Pougetoux, responsable de l’UNEF, vêtue d’un voile très couvrant,. Des échanges assez vifs ont eu lieu entre ceux qui ont dénoncé le choix d’une telle porte-parole et ceux qui l’ont soutenu. Nouvelle épisode du débat entre républicains laïcs et communautaristes relativistes.

 

Ces contradictions que l’UNEF refuse de voir
 
Laurent Bouvet, en première ligne du débat, a bien précisé sa position dans le FigaroVox  : pas de critique du choix de la jeune femme, ni volonté d’extension de la loi de 2004 (qui interdit les signes religieux à l’école) mais remise en cause du choix très politique, de l’UNEF, d’une telle porte-parole, dont le voile affirme fortement les convictions religieuses dans l’espace public. Il s’agit d’un voile très couvrant, et il dit y voir une « incohérence du discours de l’UNEF (…) On ne peut prétendre défendre la contraception, l’IVG, le mariage pour tous, la PMA… et avoir pour représentante et porte-parole une militant qui affiche une expression de l’islam qui dit exactement le contraire, avec virulence  ».
 

 

La gauche, à laquelle est censée appartenir l’UNEF, a toujours dit vouloir défendre la condition féminine. Il est donc plus que légitime de questionner le syndicat sur son choix d’une porte-parole qui affiche une pratique religieuse, qui, outre le fait d’être très éloignée du modèle républicain français depuis 1905, est celle d’une interprétation totalement mysogine d’une religion et contradictoire avec nos valeurs. Bien sûr, Maryam Pougetoux a fini par répondre, affirmant que son voile ne serait pas un symbole politique, qu’elle ne le mettrait pas par volonté politique ou réactionnaire, assurant mettre son voile « par choix (…) il n’y a pas un seul féminisme, il y en a des différents, divers et variés  ». 
 

 

Bref, on retrouve chez elle le discours classique de ceux qui défendent le voile ou le burkini  : le primat des choix individuels, sans considérer une seconde les conséquences que cela peut avoir pour les autres, et une curieuse tolérance pour des comportements pourtant profondément intolérants. Car le voile, c’est aussi le signe que les femmes ne sont pas les égales des hommes, c’est aussi une forme de coupure du reste de la société, et il peut s’imposer à des femmes, pour avoir la paix, une bien mauvaise raison, signe que l’Etat les a abandonnées, comme le rapportait Libération en 2003. Encore une fois, je pense que le voile n’a pas sa place dans une société comme la nôtre, dont il nie les valeurs.
 
 

Heureusement, dans Marianne, Jack Dion fait un sort aux arguments de ceux qui défendent le choix de l’UNEF, en soulignant le caractère totalitaire de ceux qui ont attaqué Laurent Bouvet, demandant carrément son renvoi de l’université où il enseigne, ironisant sur les valeurs que l’UNEF défendait avant, l’émancipation et des valeurs universelles, incompatibles avec ce voile.


Lire l'article complet, et les commentaires