L’égalité des chances...

par hetset
vendredi 2 novembre 2007

Chaque élève naît dans des milieux différents et a des parents plus ou moins "cultivés". D’après Agnès Van Zanten (dans Sociologie de l’école), le parcours scolaire de l’enfant dépend plus du niveau d’instruction des parents que du niveau économique ou matériel. D’ailleurs, toujours d’après la même source, c’est le niveau d’instruction de la mère qui compte le plus.

Entre 1998 et 1999, un million d’enfants vivaient dans des familles disposant de moins de 552 euros par mois et la moitié de ces enfants avaient des parents sans emplois.

Pour les jeunes sortant sans qualification, c’est l’absence d’emploi des parents qui distingue l’environnement familial de ces jeunes comparés à des élèves diplômés. Les familles à "bas salaires" sont aussi plus représentées chez les jeunes en grande difficulté, de même que les habitants des HLM. 

68% des non-qualifiés sont des enfants d’ouvriers, de personnels de services ou d’inactifs et près d’un sortant sur trois appartient à une famille dont les parents n’ont aucun diplôme et 84% vivent dans des foyers où père et mère ont au maximum le CAP ou le Brevet.

L’instruction des parents est capitale, mais la forme familiale aussi. Le risque de sortie est encore accru pour les familles recomposées ou monoparentales. Près d’un quart de ces sortants vit avec un seul des parents, le plus souvent la mère. Et la probabilité d’interruption d’études atteint 45% dans les cas de familles recomposées. Donc la structure familiale est, après le diplôme de la mère, la caractéristique familiale qui pèse le plus sur le risque de sortie sans qualification.

De plus la taille de la famille entre en compte. En effet, un élève qui vit dans une fratrie de cinq enfants ou plus a quatre fois plus de chances d’interrompre sa scolarité avant un diplôme que s’il vit dans une famille de deux enfants (cela concerne plus les cadets que les aînés).

Les élèves ne vivant plus avec leurs parents se trouvent dans des situations encore plus fragiles. Ils quittent le système scolaire sans qualification trois fois plus souvent que les collégiens qui vivent avec leurs deux parents.

Les conditions matérielles entrent aussi en jeu, il est prouvé que le fait d’être plusieurs dans une même chambre accroît le risque d’échec scolaire. 18% des moins de 15 ans vivent à plusieurs dans une même chambre, et les statistiques montrent que plus de 60% de ces jeunes sont en retard au collège.

Il faut aussi savoir que pour les générations nées entre 1974 et 1977, 91% des enfants de cadres sont bacheliers contre 45 % des enfants d’ouvriers. Les premiers ont douze fois plus de chance d’obtenir un bac que les seconds.

Les conditions dans lesquelles vit l’élève se révèlent d’une importance capitale en ce qui concerne le parcours scolaire de celui-ci. Il sera plus ou moins favorisé en fonction de la profession de ses parents, leurs revenus, le lieu d’habitation, la forme familiale, le niveau d’instruction de ses parents... Cela prouve que l’exclusion sociale des parents peut déteindre sur le cursus scolaire de l’enfant, puisque quand les parents sont exclus socialement ils ont, généralement, une instruction "faible", avec de bas revenus, vivant dans de grands ensembles (qui renforce la ségrégation spatiale entre les plus riches et les plus pauvres).

Il y a donc une relation entre l’exclusion sociale des parents et l’exclusion scolaire des enfants, qui peut paraître suprenente dans la mesure où l’école se doit de garantir l’égalité des chances.

Il n’y a pas d’égalité des chances mais est-ce que l’Etat a les moyens d’y remédier, lui qui nous en parle si souvent ? Il peut, à l’aide de bourses, intervenir dans le domaine économique de la famille, mais dans le domaine social de celle-ci ou le domaine culturel son champ d’action reste extêmement limité.

Sources principales :

-www.insee.fr

- www.unesco.org

- www.education.gouv.fr


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