L’enfant pour tous ou le meilleur des mondes

par Jacques-Michel Lacroix
mardi 11 décembre 2012

L’enfant pour tous ou le meilleur des mondes

 On nous recommande de rédiger des C.V. « anonymes » afin de ne pas être victime de ségrégation raciste ou sexiste à l’embauche. On se refuse à mentionner la religion et la couleur de la peau dans certaines études statistiques, (considérant par là même que certaines options pourraient être meilleures que d’autres), mais on nous incite à accepter de dévoiler toute notre intimité dans un dossier médical partagé (D.M.P.). Ce dossier informatisé et centralisé, ne présente aucun intérêt direct pour l’individu, mais semble en présenter pour une société dont le centralisme normalisateur la pousse à piétiner allégrement le secret médical et l’intimité du patient, afin de satisfaire, sous des prétextes vaguement argumentés sur le plan économique, des objectifs dont la finalité réelle nous échappe.

Drole de société, où même en médecine on tend à favoriser l'intéret du groupe au depend de l'intimité du patient.

 Par contre dans d’autres domaines, la mouvance idéologique n’hésite pas à envisager de supprimer purement et simplement des règles héritées de plusieurs dizaines de siècles de civilisation, pour satisfaire les intérêts individuels que revendique une petite minorité de la population, quitte à déstabiliser durablement le reste de la société. 

 Ainsi en est-il du « droit à l’enfant » revendiqué par certains homosexuels pour satisfaire davantage un phénomène de mode, semble-t-il, qu’une légitime égalité de droits entre couples homos et hétéros.

Un couple homosexuel est par nature stérile, à l’inverse du couple hétérosexuel seul susceptible de perpétrer l’espèce, et d’assurer la survie d’une société.

On peut le regretter, mais c’est ainsi !

Il n’existe nulle part dans la nature, en tout cas pas chez les mammifères que nous sommes, d’exemple de reproduction à partir d’un couple mâle-mâle ou femelle-femelle. C’est une loi naturelle à laquelle l’homme se soumet depuis la nuit des temps, lui permettant ainsi de perpétrer son espèce.

Nous pouvons chercher à aménager cette loi, à l’améliorer ou à en assouplir son fonctionnement (comme avec l’utilisation des moyens contraceptifs pour ne citer que cet exemple), afin de l’adapter à l’évolution de nos mœurs sociales, mais vouloir s ‘en affranchir au nom de pseudo principes égalitaires est une démarche non seulement vaniteuse mais suicidaire

Le couple hétérosexuel est, à priori fertile, et le couple homosexuel est, de fait, stérile.

On peut, au nom d’idéaux qui se veulent novateurs, refuser d’assumer cette stérilité, et considérer que l’enfant doit être un droit pour tous. Dans ce cas pourquoi le couple hétéro serait-il le seul à pouvoir facilement engendrer et bénéficier d’enfants ?

Si l’on veut pousser le raisonnement jusqu’à l’absurde, la solution la plus équitable serait d’interdire aux couples hétérosexuels de procréer, afin de rétablir un équilibre de droits entre homos et hétéros, obligeant ainsi le couple hétéro à recourir à l’adoption pour bénéficier de ce droit à l’enfant.

Mais si tous les couples ne peuvent plus qu’adopter, n’ayant plus de production nationale, nous serons obligés d’avoir recours à l’importation.

Cependant les ressources naturelles des pays exportateurs ne sont pas infinies, et viendra un moment où nous ne pourrons plus importer sans appauvrir considérablement les sociétés de ces pays, qui très vraisemblablement préféreront alors conserver pour eux leur production locale. 

Même limités à deux par foyer pour ne pas déstabiliser la planète, et désignés sous le terme d’enfant un, et d’enfant deux, au sein du couple adoptif, afin d’éviter toute discrimination pouvant exister entre ainé et cadet, ces adoptions risquent créer à terme, de graves tensions politiques au niveau international, et accentuer le déséquilibre Nord-Sud…..

Alors si l’importation d’êtres nouveaux devenait impossible, pour éviter qu’une telle pénurie d’éléments renouvelants ne s’instaure, et pour éviter un effondrement de la société, il suffirait d’obliger la population en âge de procréer, à alimenter en gamètes, mâles ou femelles, des banques de sperme et d’ovules.

La conception des embryons pourrait être dévolue à un organisme spécialisé, qui après tri génétique et élimination des œufs ayant des tares reconnues, confierait les fœtus à des mères porteuses, reproductrices diplômées, sélectionnées pour leur qualité de génitrice, afin de disposer neuf mois plus tard d’enfants prêts à être adoptés.

Toute filiation génétique serait ainsi abolie entre parents et enfants, mettant toutes les familles sur un pied d’égalité, et on créerait en même temps plusieurs milliers d’emplois de mères porteuses.

On peut penser que de telles solutions ne sont pas envisageables, et que de toute façon elles sont irréalisables.

Erreur ! Les moyens existent. La technique médicale nous permettrait aujourd’hui de réaliser tous ces fantasmes, même les plus farfelus comme ceux que nous venons de décrire.

Tout est possible ! En faisant des raisonnements absurdes et en les poussant à l’extrême on peut trouver des solutions à tout, et n’étant plus limité par des contraintes techniques, nous sommes à la merci des premiers idéologues venus et des petits penseurs aux grandes influences médiatiques.

 Vouloir changer la société pour satisfaire le désir des uns, même minoritaires, peut s’avérer légitime et bienvenu s’il ne bouleverse pas les conditions de vie du reste de la société. Mais la reconnaissance du droit à l’enfant pour tous, va bien au-delà de la simple satisfaction du désir égoïste de certains couples, et impose des modifications profondes au sein de toutes les familles, en modifiant la relation parents-enfant, et l’apport du déterminisme génétique dans cette relation.

Ce problème concerne l’ensemble de la population et non uniquement ceux qui réclament ce changement.

Il importe plus que jamais de réfléchir sur les conséquences et la finalité de ces parcours idéologiques, maintenant techniquement possibles, pour inspirer notre réflexion sur le devenir de notre société.

Dr. J-M Lacroix


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