L’expérimentation animale sur la voie de garage dans une vingtaine d’années

par Comité scientifique Pro Anima
jeudi 6 août 2009

Des scientifiques avancent que l’expérimentation animale pourrait être définitivement remplacée par la recherche sur des êtres humains virtuels et sur des banques de cellules vivantes d’ ici deux décennies si la société a effectivement la volonté d’encourager l’innovation et le développement de la recherche scientifique avec pour priorité le bien de la santé publique. 
Grâces aux progrès scientifiques, les modèles informatiques et les innovations en biologie cellulaire permettront aux chercheurs d’évaluer de nouveaux médicaments de façon plus précise et sans l’utilisation d’animaux. Une innovation particulière est le développement de « micro-poumons » - cellules pulmonaires extraites de tissus transplantés, cultivées en culture de laboratoire et ensuite testées avec des extraits de poisons, tels que des cosmétiques afin d’évaluer les résultats.

Les scientifiques assistant au Times Cheltenham Science Festival ont décrit comment de tels outils pouvaient potentiellement remplacer l’utilisation de nombreux animaux.
 
Kelly Bérubé, biologiste cellulaire de l’université de Cardiff, nous informe que ces progrès avancent à grands pas et offrent la perspective de données quantitatives suffisantes pour permettre l’utilisation de tests virtuels dans les dix prochaines années :
"Ces modèles sont beaucoup plus précis. Quelquefois, je pense que c’est juste l’habitude – ce sentiment que si c’est sans danger pour l’animal, c’est sans danger pour l’être humain – ce qui explique pourquoi l’on continue à faire autant d’expériences sur les animaux. En recréant des environnements tissulaires, nous pourrons mieux comprendre le comportement cellulaire tels que la guérison de blessures et les réactions aux médicaments sans utiliser les animaux."

 
Steven Manos, un scientifique bio-informaticien à l’université de Londres, déclare qu’une importante base de données de simulations informatiques – le Projet d’Humain Physiologique Virtuel – pourrait conduire vers des traitements plus efficaces. Mais il ajoute que même le modèle informatique le plus sophistiqué ne représente " qu’une infime fraction de la complexité animale". Il ajoute qu’"une vraie réduction est donc un but à long terme et non à court terme."
Il y a une eu une diminution du nombre des expériences utilisant les animaux depuis 30 ans, entre 2 et 3 millions par an, bien que récemment, ce chiffre ait recommencé à croître. Cette augmentation est due principalement à l’utilisation croissante des souris transgéniques que les scientifiques utilisent pour copier des maladies humaines telles que la mucoviscidose.
Les rongeurs sont utilisés pour la grande majorité des expériences, car relativement faciles à reproduire et élever et ils partagent la même biologie et chimie de base que les êtres humains. Les chiens et les chats sont utilisés beaucoup moins fréquemment, les beagles étant la race de chiens la plus utilisée. En 1997, le gouvernement a décidé qu’aucune autorisation ne serait désormais accordée pour l’utilisation des grands singes – gorilles, orangs-outans et chimpanzés – dans l’expérimentation animale.
 
Le débat sur "Après l’expérimentation animale ", soutenu par le Centre National pour le Remplacement, l’Amélioration et la Diminution [du nombre] des Animaux dans la Recherche, en collaboration avec le New Scientist, a également bénéficié de la contribution de l’auteur de science-fiction Paul McAuley, un biologiste qui a publié des articles sur les progrès en biotechnologies et nanotechnologie. Les thérapies à venir impliqueraient "des médicaments qui seraient comme des tueurs d’élite expérimentés, ciblant les cellules affectées sans toucher les autres, et le monde considérerait les médicaments d’aujourd’hui comme le « Lung Kuro », le remède du début du 20ème siècle pour tous les problèmes de poumons, lequel était plutôt un palliatif antidouleur contenant de l’alcool, du chloroforme et de l’héroïne. Dans le monde de nos petits-enfants, les médicaments " cibleurs", rendus possible par des tests sur des cultures de micro-tissus et des modèles informatiques, signifieront que tester sur les animaux n’est plus nécessaire."
 
Le Centre National pour le Remplacement, l’Amélioration et la Diminution [du nombre] des Animaux dans la Recherche fonde et développe des alternatives non-animales et, lorsque les animaux sont utilisés, veille à réduire leur nombre et leur souffrance.
Le concept, lequel fait partie d’une loi Britannique et européenne, avait été décrit par des chercheurs pour la première fois dans Les principes de techniques expérimentales humaines, une publication commandée en 1959 pour célébrer le centenaire de Concernant "l’origine des espèces" par Darwin.
 

Lire l'article complet, et les commentaires