L’utopie au vert

par CHALOT
mardi 11 août 2015

 Dans les années qui ont suivi la grande grève de mai juin 68 et la révolte étudiante, si décriée à tort aujourd’hui, des milliers de personnes ont voulu vivre autrement.

Beaucoup sont parties à la campagne pour constituer des centaines de communautés de vie.

Il leur fallait vivre autrement en mettant tout en commun ….

Le travail était partagé, les revenus aussi, parfois…..

Après plusieurs années quelques communautés ont survécu, même si les relations étaient parfois difficiles, d’autres ont mené le combat avec les paysans, au Larzac et ailleurs, beaucoup de ces communautés ont éclaté….

Quarante ans après cet exode choisi et assumé, de nouvelles générations ont repris le flambeau.

Ces générations ont à la fois suivi la voie tracée et à la fois modifié les modalités comme si elles avaient effectué une évaluation des erreurs pour ne pas les reproduire.

Je viens de passer une dizaine de jours, non dans une communauté-le terme et la philosophie ne conviennent pas mais dans une micro commune dans l’ouest de la France.

Les initiateurs du projet : huit personnes, seules ou en couples ont décidé un jour d’acheter en commun une ancienne ferme, dotée de bâtis et de 50 000 M2 de terrain…..

Aucun aurait pu seul ou en couple « s’établir », ce sont pour la plupart des anciens punks, toujours adeptes du hardcore, peu argentés qui voulaient trouver un lieu pour vivre, pour y travailler, pratiquer leur musique et se retrouver.

Ils ont constitué une SCI et chacun ou chaque couple a aménagé son logement

Ce n’est pas une communauté mais des logements séparés et des communs : grande salle de convivialité et une salle de concert.

Ils s’y retrouvent quand ils en ont envie

Do it yourself = fais-le toi même, c’est leur devise.

La deuxième non écrite pourrait être celle-ci : « ensemble ou séparés quand on veut »

Tous les mois, les huit personnes se retrouvent pour faire un bilan comptable et envisager des investissements communs comme ce four à pains qui vient d’être inauguré.

Combien de temps ce projet tiendra-t-il ?

Longtemps puisque chacun a son indépendance, un peu comme dans un village.

Un couple, végétalien a installé, sur le site une mini exploitation agricole produisant des légumes biologiques vendus sur le marché.

ET LES VOISINS DU CRU ?

Les relations ont été nouées dès le départ : les porteurs du projet ont invité les voisins plusieurs fois à venir casse la croûte et participent à la vie du village dont dépend leur lieu-dit….

Un vendeur de viande ami avec un producteur végétalien devenant amis ? Il fallait le faire, ils l’ont fait.

Comme quoi, des gens que tout semble séparer peuvent vivre ensemble.

L’hospitalité est de mise… Des femmes et des hommes peuvent y trouver le gîte et le couvert pour quelques jours….Il y a suffisamment de place dans le corps de ferme.

La solidarité et la convivialité règnent sur ce lieu-dit.

Jean-François Chalot


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