La catastrophe de l’A320, c’est la folie de qui ?

par Jacques
lundi 30 mars 2015

La catastrophe de l'A320, c'est la folie ultra-libérale, et rien d'autre. Toutes autres causes apparentes sont des effets induits. Ce crash est celui du système en perdition.

Après les juges et les médecins, voici que les experts s'expriment ; au début, on ne demande qu'à les croire...

Le problème est que leur parole est utilisée dans un contexte d'enfumage général, par des professionnels de la désinformation et de la propagande, Canal+ et BFM entre autres, J-M. Apathie en particulier. Dans ces conditions, tout est sujet à caution, même le témoignage de techniciens compétents et sincères. D'où tu parles ? comme disait l'autre...

L'art de la mystification fait appel à plusieurs techniques, dont celle du faux débat : « la version officielle présenterait des incohérences...  ». Ah ! On va en apprendre des choses ! Alors, on appelle un homme du métier pour en « débattre », c'est-à-dire répondre à un jeu de questions truquées par des saltimbanques aux ordres du système ; la pompe à brouillage est amorcée. Pendant le faux débat, on fera semblant d'oublier provisoirement le cas médical du co-pilote, preuve d'une immense ouverture d'esprit... L'essentiel est de ne JAMAIS, au grand jamais, toucher au seul vrai problème : celui des méthodes de gestion capitaliste low-cost. Pour contourner ce sujet, toute diversion est bonne à prendre, qui permettra d'embrouiller les esprits en feignant d'examiner des questions techniques invérifiables, si possible incompréhensibles, qui finiront par s'ajouter à la désignation du coupable officiel.

De toute façon, ce co-pilote énigmatique est déjà devenu un personnage de fiction, un idiot utile, un « dans son tort » idéal ; depuis le début, il est traité comme tel par les médias, les procureurs et enquêteurs, et par l'opinion publique manipulée, qui n'en perd pas une miette. Comme à l'ordinaire, un roman-feuilleton ultra-médiatisé nous est concocté et servi comme biberon officiel. Or, tout est bâti sur des indices cachés (le prétendu « secret de l'enquête », le prétendu « secret médical », le prétendu mystère de la haute technologie, bla bla bla). Avec de l'invérifiable et de la trouille, on nous fait penser ce qu'il est utile que nous pensions. Car depuis le début, il s'agit de faire accroire, de faire avaler, tout cela dans un but qui n'est jamais désintéressé.

Dans quel but ?

Se poser la question c'est déjà y répondre.

Il est évident que deux interprétations de ce drame seraient nuisibles aux dominants :

  • 1) l'acte terroriste (engageant théoriquement la responsabilité du pouvoir politique)

  • 2) l'abus outrancier du « low cost » (engageant à coup sûr la responsabilité du système marchand)

De ces deux interprétations, la plus redoutée par le système n'est pas celle du terrorisme. Le pouvoir politique nous a montré récemment qu'il savait très bien exploiter la sidération populaire face aux crimes dits terroristes. Qu'est-ce qui reste ? Faites la déduction vous-même.

Le système marchand ultra-libéral mondialisé développe cyniquement sous nos yeux sa machine à sous de dernière génération : le transport low cost. Il s'agit de transporter des pauvres en exploitant des travailleurs précaires, et en affichant un mépris ricaneur pour toutes les législations du travail et de la sécurité. Quant aux transportés, n'en parlons pas : rien n'est compris dans le prix du billet, à part le mouvement de l'avion ; on a vu jusqu'où... Ces compagnies outlaw sont fières de gagner beaucoup d'argent de cette façon, et elles ont des raisons de l'être, vu qu'elles sont l'emblème du système global qui veut que le grand nombre (les pauvres) enrichisse perpétuellement le petit nombre (les riches) grâce au trucage des échanges appelé « commerce ».

Cet accident de l'A320 allemand est un scandale, oui. Mais ce n'est pas la faute d'un co-pilote endormi ou dépressif. En truquant le jeu, des compagnies-voyous ont réussi à ce que leurs pilotes apparaissent comme travailleurs indépendants ! Quand ils ne sont pas en vol, ils ne gagnent rien. Leur temps de repos n'est pas rémunéré, ni leur hôtel payé. Pour leur formation, ils ont d'abord dû payer 30.000 euros. N'étant pas des salariés, ils n'ont aucune protection sociale. Leur santé est à leur charge. L'arrêt-maladie ne donne droit à aucune indemnité, sauf s'ils ont cotisé à une assurance privée entièrement à leur charge. Ils n'ont aucune garantie d'emploi ni espoir de carrière, étant « indépenadants », c'est-à-dire endettés. Ce traitement négrier génère une ambiance détestable dans le travail, qui peut pousser les plus fragiles au désespoir, comme à La Poste, par exemple, ou ailleurs dans le joli monde de la marchandise.

Dans ces conditions, pour ne pas perdre son pseudo-emploi, le pilote (comme les autres « employés ») va au bout de ses forces. Même fatigué ou malade, il va au travail. Et s'il s'endort sur son siège, on sait pourquoi. Et si son souffle de dormeur est enregistré dans la boîte noire, on n'a pas à s'en étonner. Et si ce souffle est inaudible, comme dit l'expert, on s'en moque complètement, car ce n'est pas le sujet !

Un dernier mot sur le coupable officiellement désigné : ce qui est certain, c'est qu'une grande saleté est passée sur ce pilote pauvre, une grosse broyeuse mécanique, qui s'appelle le libéralisme avancé.

Voilà le vrai coupable !


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