La chrétienté en danger

par Geneste
lundi 3 janvier 2011

Ces derniers temps, la presse foisonne d’informations faisant état du sort peu enviable fait aux chrétiens de par le monde, notamment dans le monde musulman. Ainsi, les chrétiens d’Irak sont-ils les victimes récurrentes d’attentats ces derniers temps ou ceux du Nigeria dont on parle moins, mais qui n’est pas moins dangereux. A tel point d’ailleurs que le pape a demandé à ce que les chrétiens du monde soient protégés. Il nous faut aborder ici ce thème sous plusieurs aspects.

1- On pourrait penser dans un premier temps que la guerre des Occidentaux, notamment en Afghanistan, prend un tour nouveau, la nébuleuse Al-Qaïda étendant son dispositif de combat préféré, le terrorisme, dans des pays qu’elle contrôle en partie. Ses cibles chrétiennes sont choisies pour perpétrer ce qu’en d’autres temps et d’autres lieux on aurait qualifié d’épuration ethnoreligieuse. Le silence des autorités occidentales sur le sujet est non seulement étonnant, mais il montre bien la couardise de nos dirigeants qui n’osent clairement condamner les coupables (Al-Qaïda bien sûr, mais aussi les gouvernants des pays dans lesquels se perpètrent les attentats et il faudrait aussi ajouter la religion en cause, celle qui permet à un bon croyant de tuer ses congénères).

2- Une autre réflexion pourrait nous conduire à faire un parallèle historique avec l’époque des croisades. En effet, rappelons, si besoin était, que les chrétiens initialement n’avaient pas d’intention de faire les croisades, ils avaient assez de mal à contenir les Maures ou Sarrazins qui occupaient encore une partie de l’Europe, la péninsule ibérique en particulier. Mais c’est bien l’occupation des lieux de cultes, et peut-être, déjà, quelques attentats antichrétiens à l’époque qui avaient déclenché les hostilités. Le soulèvement, en Europe chrétienne, avait été spontané et massif.

Que penser de ces deux points de vue ? Concernant le premier, il nous semble ici que les attentats actuels visant spécifiquement des chrétiens sont le prolongement des guerres d’Irak et d’Afghanistan. En frappant les chrétiens, Al-Qaïda amène la guerre sur un terrain que cette organisation croit sensible pour l’occident, mais elle se trompe comme nous le verrons dans l’analyse du deuxième point un peu plus loin. Il n’empêche, c’est une forme de guerre de religion à sens unique qui est en train de se perpétrer et l’Occident est empêtré dans une forme de néo-colonisation sur laquelle il faudra bien, à terme, qu’il s’explique. Que va-t-il faire dans ces contrées ? Clairement, l’excuse de la lutte contre le terrorisme ferait rire si elle ne faisait en réalité pleurer, nos soldats se faisant tuer pour rien et, hélas, en nombre. Rappelons que le peuple français, lors de la constitution de la cinquième république, a massivement approuvé la création d’un ministère de la défense et non un ministère de la guerre. On ne fera croire à personne que la défense du territoire français passe par l’Afghanistan. Par ailleurs, notre occupation d’un territoire étranger permet à l’ennemi de justifier sa lutte contre nous. Cette histoire ne peut finir que tristement et piteusement pour l’Occident. Par ailleurs, ce dernier, non content de faire tuer ses soldats favorise, semble-t-il, le trafic de drogue mondial en refaisant fleurir dans les plaines afghanes les champs de pavot qui avaient disparu sous l’ère des talibans. Bref ! Le bourbier afghano-anti-terroriste risque de coûter fort cher à notre civilisation.

Passons au deuxième point de vue qui voit dans la situation actuelle une situation similaire à celle qui a prévalu et fut à l’origine des croisades. Bien des points sont en fait communs. Aller dans certains lieux de cultes devient difficile si l’on veut éviter les attentats et les pogroms antichrétiens sont légion même si, encore une fois, les médias occidentaux jettent un voile pudique sur ce sujet, sans parler des persécutions dont sont victimes, encore une fois, les chrétiens d’orient tant en Chine  qu’en Inde. On aimerait bien que lorsqu’ils sont rappelés, les Droits de l’Homme le soient aussi pour les chrétiens martyrs de ces pays et non pour quelques opposants politiques sans doute opportunistes. Car il nous faut relever ici le terme de martyrs. Ceux qui souffrent des persécutions n’auraient qu’à abandonner leur religion pour que celles-là cessent. On s’étonnera aussi du fait de la persécution de personnes appartenant à une religion dont la doctrine essentielle est le pardon accompagné de l’amour du prochain. On s’étonnera enfin de l’immobilité des autorités occidentales à lever le petit doigt en faveur de ces communautés qui nous sont culturellement très proches et objet d’espoirs de bon voisinage avec les autres états de la planète.

Sur ce dernier étonnement, la sécularisation de notre société a amené, de notre avis, l’Occident à la décadence. Les repères d’antan, fussent-ils religieux, étaient partagés par l’essentiel de la population. Cela ne semble plus être le cas aujourd’hui. La vraie compassion disparaît, la construction d’une société cohérente où chacun a sa place est remplacée par la course à l’argent et à la compétitivité. Le mérite n’est pas reconnu et le pouvoir est confisqué par une caste en grande partie elle-même décadente et inculte. La notion même de nation, dans le sens où les gouvernants du pays sont dans la même barque que le peuple a disparu. Bref ! Nous n’allons nulle part et Al-Qaïda peut bien casser du chrétien, qu’est-ce que cela peut bien faire ?

La démission, celle des élites en particulier, dans toute société, dans l’Histoire, a été la source de l’effondrement des civilisations. Nous y sommes ! Et les signes d’effondrement des racines de notre civilisation sont légion. On trouvera un exemple récent d’interdiction, en France, de faire une crèche de Noël, et , la complicité des autorités européennes de Bruxelles (avec Al-Qaïda ?) dans la lutte antichrétienne. Alexandre Del Valle l’avait bien dit dans son ouvrage « Guerre contre l’Europe  ». Nous, le peuple européen, sommes mal barrés ! Nos dirigeants nous passent par pertes et profits sans cesse ; eux vivent, le pensent-ils, à l’abri du mondialisme et se délectent de ses écuelles d’or (données par qui et contre quoi ?). Le peuple, lui, à l’instar de ce qui se passe dans beaucoup de pays africains, est mis en coupe réglée. Or, socialement, une seule région du monde a eu un système digne de ce nom et on ne m’ôtera pas de l’idée que ce système social a été l’aboutissement des racines chrétiennes de l’Europe. En mettant ces racines en danger, c’est notre système social même que nous mettons en danger, c’est le mode de vie de nos enfants que nous voyons d’ailleurs chaque jour un peu plus entamé. Il faut réagir, c’est urgent !


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