La démocratie : un système qui organise la fragmentation et dans lequel la bêtise est ainsi mécaniquement majoritaire

par Abolab
jeudi 31 octobre 2019

La bêtise étant la fragmentation de la réalité et de l'esprit humain, tout système de mesure comme la mesure d'une majorité implique nécessairement l'organisation d'une société fragmentée et donc d'une société basée sur la bêtise et non l'intelligence, qui est non fragmentée.

Ainsi, face à l'imposition souvent brutale d'un fragment sur tous les autres que représentent les dictatures, la démocratie entend quant à elle organiser la fragmentation par un système de majorité absolue, qui n'est plus en fait aujourd'hui, qu'une majorité relative, du fait de la majorité de l'abstention lors des scrutins électoraux, qui est elle-même ignorée afin de maintenir l'illusion d'un système qui fonctionne.

Aux démocrates relativistes qui dominent actuellement le marché politique, et qui assurent par cet artifice leur maintien au pouvoir, viennent donc s'opposer les démocrates absolus qui réclament une démocratie totale dont l'issue est l'inévitable ingouvernabilité du fait de l'abstention majoritaire.

Dans les deux cas, l'organisation de la bêtise est donc devenue le credo et la raison d'être des sociétés modernes, avec, pour faire illusion, la mise en avant de fragments se croyant pour un temps différents et séparés de la bêtise, du fait qu'ils soient pour un temps établis comme majoritaires, mesure de légitimité, alors que tout fragment, majoritaire ou non, est en fait expression de la fragmentation et donc de la bêtise.

Les technocrates de la fragmentation se prennent ainsi pour l'intelligence, alors qu'ils ne sont qu'une forme de bêtise glorifiée par la complexité technique des moyens aujourd'hui nécessaires pour organiser la fragmentation qui fonde nos sociétés modernes, technocrates légitimés par la mesure illusoire d'une majorité, elle-même relative.

Le dogme moderne de la majorité autour duquel s'organisent les démocraties, avec le suffrage universel, ou encore un média comme Agoravox, ne peut ainsi refléter que la bêtise générale, qui aime pourtant bien croire au concept d'"intelligence collective", lui donnant une raison d'être ou d'espérer au coeur même de la fragmentation généralisée, espoir qui n'est pourtant qu'une illusion.

En effet, la population étant elle-même conditionnée et donc non intelligente, les systèmes majoritaires ne peuvent ainsi amener au pouvoir ou mettre en avant que ce qui existe déjà, ou ne créer que des médias, comme Agoravox, qui ne sont que le reflet de ce conditionnement, et qui disposent également d'une force de renouvellement ou d'un réservoir infini.

Tous les individus, de par leur conditionnement, sont ainsi une main d'oeuvre gratuite pour les systèmes idéologiques qui impressionnent les esprits, et qui aussi, les contrôlent à leur insu, quand bien même ces esprits croient à l'illusion, très convaincante pour beaucoup, du "libre-arbitre", mais qui ne trompe pas l'esprit réellement intelligent et conscient qu'il s'agit d'un artifice de la fragmentation, qui est créé par la fragmentation et donc par la bêtise.

L'intelligence, qui n'appartient à personne, étant rare et minoritaire, jamais elle ne peut donc être mise en valeur par des moyens de suffrage majoritaire, étant donné qu'une population non intelligente ne peut reconnaître que la non intelligence, car percevoir l'intelligence, c'est déjà être soi-même intelligent, ce que n'est pas la population, conditionnée par l'éducation nationale, communautaire et l'environnement fragmenté dans lequel elle naît, vit et meurt.

C'est pourquoi les concepts et les idéologies, ainsi que leurs représentants ou porte-paroles, dominent aujourd'hui l'espace public de la société, et c'est aussi pourquoi l'autorité est elle-même mise en avant, justement, par les autorités, car une société non intelligente est nécessairement basée sur l'autorité, qui est la domination d'une partie ou d'un fragment sur tous les autres fragments, selon des règles établies par la société non intelligente.

L'établissement de règles pour organiser le chaos de la fragmentation s'inscrit elle-même comme un mouvement de la fragmentation et participe ainsi de ce chaos, qui nécessite alors l'établissement d'autorités. L'autorité de la majorité assure ainsi la perpétuation des idéologies et des concepts majoritaires et s'inscrit donc dans un moment long, contrairement à la spontanéité de l'intelligence qui est atemporelle.

Les idéologies et concepts se modifiant et se transformant sur de longues périodes, elles assurent alors leur continuité et stabilité dans le temps et l'absence de changement véritable, tout en faisant croire en l'illusion de changement par la permutation des fragments représentant l'autorité issue du chaos de la fragmentation.

Face aux "dictatures dures", la "dictature molle" de la majorité, dont l'expression politique aujourd'hui se nomme "démocratie" permet ainsi l'illusion que la population est en contrôle de la situation, alors qu'en fait, il s'agit de la situation elle-même qui contrôle la population, sans que celle-ci même ne s'en aperçoive.


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