La France championne du monde de la déprime
par kssard
samedi 31 décembre 2011
Concrètement, il y a lieu de s'interroger sur les raisons qui placent la France en situation de championne du monde de la déprime parmi 51 pays. Voici encore un an, la consommation en France se maintenait plutôt mieux que chez nos partenaires européens. L'explication donnée, par notre Président résidait dans « le poids du secteur public français qui amortissait la crise ».
Le moral en France
La France au terme d'une enquête BVA-Gallup conserve son titre de "Championne des déprimés" avec un solde optimistes-pessimistes de -79 (-3 au niveau mondial) soit un recul de plus de 20 points par rapport à 2010,
81% des Français considèrent "que l'année 2012 sera une année de difficultés économiques", ce qui leur plombe complètement le moral.
Ainsi, dans le détail, l'étude montre qu'en France le pessimisme va croissant avec l'âge, le solde allant de -67, pour les moins de trente ans, à -88 pour les 65 ans et plus.
Il n'est, en revanche, pas forcement lié aux revenus. La classe moyenne (foyer perçevant entre 1.800 euros et 2.500 euros nets mensuels) se montrant la plus sombre pour 2012 avec un solde de -86.
Le moral dans le monde
Sur le plan mondial, c'est en Europe que le désespoir économique est le plus marqué, avec : -45 en Europe occidentale et -29 en Europe centrale et orientale.
L'Europe occupe les 9 premières places du top 10 des "pessimistes", l'Irlande et l'Autriche complétant le podium derrière la France. Hong-Kong se glisse à la 10e place. Comme l'an passé, l'Amérique du Nord suit avec un solde de -25.
En revanche, l'Afrique mène le classement des pays les plus optimistes avec +51. Le Nigeria, 3e économie africaine, douzième producteur de pétrole, garde sa place de nation la plus optimiste du monde en termes de perspectives économiques avec un solde de +80 (+10 points).
Les pays d'Amérique Latine et d'Asie sont beaucoup moins optimistes que l'an dernier mais restent tout de même positifs.
Les raisons en France
Voici encore un an, la consommation en France se maintenant plutôt mieux que chez nos partenaires européens. L'explication donnée, par notre Président résidait dans « le poids du secteur public français qui amortissait la crise ».
Dans le même temps, la politique menée visait à détruire le secteur public avec la Révision Générale des Politiques Publiques. Cette politique porte aujourd'hui ses fruits avec moins 30 000 fonctionnaires par an.
- Avec une moitié de la France payée avec un SMIC calibré à 150 € au dessus de seuil de pauvreté,
- Avec un gouvernement qui continue à subventionner les heures supplémentaires alors que le chômage explose ( autour de 8 millions de personnes, le chômage de catégorie A est une escroquerie pour édulcorer la réalité)
- Avec le bouclier fiscal qui a consisté à distribué des chèques de 200 à 300 000 € aux plus aisés, et bien oui on comprend que les Français soient déprimés et ne croient plus en l'avenir.
Pour mémoire, la doxa libérale s'appuie sur les fondamentaux suivants : (politique Reagan, Bush, Sarko), suppression des impôts pour les plus riches, pour relancer l'investissement et priorité l'Etat minimum.
La conséquence de cette politique se traduit par un creusement des déficits. En France, plus 700 milliard en 5 ans et une explosion des déficits publics. Le rapport Seguin de la Cour des Comptes mettait l'accent sur le fait que la crise n'intervenait que pour 30 % dans les déficits de la France.
Ces déficits n'ont d'autres objectifs que de substituer au public, le privé. Pour exemple, le déficit de la sécurité sociale a pour parallèle la montée en puissance de Malakoff-Médéric qui est présidé par (dévinez qui ?) : Guillaume Sarkozy, le frère du président). Nous pourrions aussi parler des Stés d'autoroutes ou des partenariat Public-Privé qui seront bientôt le scandale des années 2010, etc.... Les entreprises du CAC 40 payent en moyenne 11% d'impôts sur les sociétés et le manque à gagner est d'environ 50 milliards par an.
En conclusion de tout cela, oui, ce qui déprime le plus les français, c'est la politique faite pour les 1% (actionnaires, banquiers, CAC40) et l'absence de toute équité dans la distribution des richesses. Ce qui déprime les français, c'est aussi que cette politique est sans issue. Les banques préfèrent spéculer plutôt que de prêter à ceux qui en ont besoin, Aujourd'hui, la consommation s'écroule car le pouvoir d'achat s'effondre avec l'explosion de la précarité, du chômage et la peur du lendemain.
La déprime est aussi à la mesure de ce qui avait été promis : Travailler plus pour gagner plus, avec moi, il n'y aura plus de sans abris dans la rue, etc....