La grande pauvreté est ŕ nos portes
par CHALOT
jeudi 5 novembre 2015
Le Secours Catholique vient de publier ce jeudi 5 novembre son rapport annuel.
Il est édifiant :
L’analyse qui s’appuie sur l’étude de 90 000 situations parmi les 1 450 000 personnes accueillies en 2014, donne des éléments fiables sur la grande pauvreté.
Cette grande pauvreté, est à notre porte, c’est notre voisin, parfois l’un des nôtres qui est concerné
Ce n’est plus marginal, mais massif.
En 2014, ce sont 2,1 millions de personnes qui ont un niveau de vie inférieure au seuil de pauvreté le plus bas- niveau situé par l’INSEE à 40% du niveau de vie médian des Français-soit un revenu de 667 € mensuels….
Que peuvent faire des familles avec si peu : rien ou presque….. ?
Ce rapport comme le bilan d’activités publié par le Secours Populaire Français montre que la situation s’aggrave.
Les bénévoles d’INFO-DETTES de Seine et Marne, collectif d’accompagnement des personnes surendettées, font la même constatation.
De plus en plus de personnes se trouvent dans une situation financière catastrophique ne dépendant pas du tout de leur volonté ou d’une recherche de crédits à la consommation.
Les bénévoles aident les demandeurs à établir leur dossier de surendettement.
Certaines situations vont s’améliorer grâce à un moratoire, certes, mais combien de familles vont se retrouver dans une situation similaire quelques mois plus tard ?
Que peut faire une femme de 45 ans qui vit avec sa fille de 13 ans et ne dispose que d’un revenu égal à 660 €,
On entend parfois des commentaires désobligeants de la part d’individus qui croient naïvement que les pauvres ne cherchent pas à s’en sortir.
« Ce rapport casse une idée fausse largement ancrée dans l’opinion selon laquelle les personnes inactives de moins de 60 ans se complaisent dans l’"assistanat". Nous constatons au contraire dans notre enquête que les personnes en précarité se battent pour s’en sortir. »
Nous établissons dans nos permanences les mêmes constats.
Les bénévoles associatifs, qu’ils interviennent pour une association caritative ou familiale savent que s’ils ne peuvent pas régler les problèmes, leur actions contribuent à sortir des familles des grandes difficultés et à leur apporter une solidarité salutaire.
La défense individuelle des personnes et leur accompagnement sont nécessaires mais ne suffisent pas.
Il est nécessaire et indispensable d’obtenir des pouvoirs publics des mesures comme le relèvement des minimas sociaux au-dessus du seuil actuel de pauvreté.
La mobilisation des associations permet parfois des avancées.
Le gouvernement ne vient-il pas de mettre fin à son projet de réduction de l’allocation d’adulte handicapé aux personnes disposant d’un livret de caisse d’épargne ?
Jean-François Chalot