La laïcité en France : entre valeurs et paradoxe

par Tommy
mercredi 12 août 2009

La laïcité est une des valeurs de notre république Française et bien qu’elle ne soit pas au fondement de la révolution de 1789, elle a imprégné sa marque dans nos moeurs et même notre système de redistribution des richesses, incarné par la sécurité sociale, est à son image. Elle est la représentation de la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Mais aujourd’hui, elle tente de survivre avec plusieurs paradoxes et beaucoup d’hypocrisie car la laïcité en ce moment c’est interdire pour plus de liberté tout en affirmant les origines chrétiennes de notre Pays. La laïcité est elle en perte de vitesse par rapport au monde contemporain ? Analyse sur ce qui risque de devenir une valeur plus qu’une norme.

La laïcité imparfaite et paradoxale :
 
On trouve dans toute institution le signe de sa laïcité, et l’institution où l’on y lie la notion de laïcité le plus souvent est généralement l’école. Depuis Jules Ferry et particulièrement depuis 1905 et la lois de séparation de l’Eglise et de l’Etat, l’instruction civique ne doit pas être au service des lois canoniques. Or, nul n’est censé ignorer la présence d’école privée de tradition catholique où l’on y propose des cours de catéchisme et où sur les murs sont ornés des croix de Jésus. Pourtant, notre pays est représenté par un grand nombre de Musulmans qui n’ont aucune école de tradition islamique. Il y a donc un signe d’intolérance certes, mais surtout de retard de la part de la laïcité qui empêche à certains de profiter de leur croyance comme tout catholique peut le faire.
 
La sur-représentation de cette croyance arrive jusqu’aux médias qui ne parlent que du Pape Benoît XVI et du Vatican ; or, chez les orthodoxes il existe le Pope, et l’on en entend jamais parler, il représente pourtant cette branche de la chrétienté. Autre exemple : lors de la mort du Pape, Jean Paul II, toutes les chaînes de télévisions y compris celle du service publique, ont retranscrit en direct le décès de leur saint-père. Où se place donc la neutralité dans les médias ? Apparemment nulle part ; à croire que le monde entier est catholique.
 
Il n’y a pas que des excès de la part du service publique. En effet, même la souveraineté nationale des musulmans, des juifs, des orthodoxes est plombée par les représentants du pouvoir publique. Petite anecdote : alors qu’il était encore dans le gouvernement sous la présidence de monsieur Chirac, Sarkozy fit un signe de croix lors d’une cérémonie et devant les caméras de télévision. C’est lui même qui quelque temps plus tard s’opposera à la burqa... De nouveaux, la laïcité montre son manque de neutralité.
 
De la laïcité positive à la burqa :
 
Revenons en septembre dernier, lors de la visite du Pape Benoît XVI en France. Se fut un évènement très retransmis à la TV, dans les journaux et en direct. Mais il n’y eut pas que cette visite du Pape, mais aussi un discours de Nicolas Sarkozy sur "la laïcité positive". Dans ce discours, le président appelé à reconnaître les racines catholique de la France qui était selon ses dires : "Fille aînée de l’Eglise". Cette reconnaissance, c’est l’oubli de la neutralité de l’Etat sur les questions religieuses. Il y eut aussi une énorme hypocrisie de la part du chef de l’exécutif qui disait que la laïcité positive ne devait pas être anti-religieux : on a du mal à le voir avec la polémique de la burqa...
 
Que l’on soit pour ou contre la burqa, cela engage chacun d’entre nous, mais n’empêche qu’elle subsiste sur un paradoxe, car interdire la burqa c’est enlever une liberté pour en donner une autre. Avouons-le : c’est un problème assez ambiguë entre droit de la femme et liberté religieuse, car même si cela peut nous paraître insensé, certaines femmes choisissent la burqa et n’y sont pas obligées. Je ne tente pas de poser le pour et le contre sur la question de ce voile, mais à l’opposée de cela, nous avons des jeunes filles de 13 ans habillées comme des Britney Spears avec décolleté plongeant et string bien mis en évidence. Autant dire que cette question de société nous amène à trancher sur une autre forme de laïcité.
 
La laïcité devient presque un instrument politique vivant sur des paradoxes bien visibles : en clair elle est en perte de vitesse et doit trouver son évolution pour être en rapport avec le monde contemporain.
 
Pour d’autres formes de laïcité :
 
A ces problèmes de mises en pagaille des valeurs de la laïcité, existent deux choix, deux autres forme de laïcité diamétralement opposées : une laïcité dite "totale" et une laïcité dite "de la tolérance" :
 
En fin de compte, le problème de la laïcité est surtout l’intolérance de chacun envers l’autre et à sa façon de croire, de penser. La laïcité d’aujourd’hui doit permettre à chacun de devenir, plus tolérant.
 

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