« La Marche » des démagogues... le film à éviter !

par Beauceron
samedi 23 novembre 2013

En 1983 une manifestation dense a rassemblé des milliers de jeunes maghrébins pour attirer l'attention sur leurs conditions de vie en France, un pays où le chômage commençait à sévir. Un pays où ces jeunes affirmaient éprouver des difficultés à s'intégrer, un pays "raciste" disaient certains proches du parti socialiste. A l'époque j'étais gamin à Paris 10ème, dans ma classe Farid, Leila et Salah cotoyaient José, Branko, quelques camarades israelites et moi-même. Nous ne faisions pas de différences entre nous. Ces "différences" ont été introduites au collège par la FIDL (encore le PS) et surtout le satellite mitterrandien SOS racisme afin de récupérer les voix des jeunes issus de l'immigration aux élections. Et le discours de ces gens a fait des dégats, car il nous a imposé des nuances entre "noirs" et "blancs", entre "français" et "arabes"... démagogie irresponsable de bobos bien-pensants. Car Farid, Leila et Salah n'avait pas besoin des officines du PS pour réussir leur vie. Aujourd'hui Farid est cadre commercial (d'après le site "copains d'avant"), Leila est institutrice (comme je l'ai été !) et Salah a repris le restaurant de son père près de la gare de l'est. 

La marche des "beurs" n'était qu'une manipulation (de plus) du PS des années 80 et la date de 1983 n'est pas un hasard. C'est l'année où le pouvoir mitterrandien a lâché son crédeau socialiste pour virer libéral, reniant ses promesses électorales. Il fallait détourner l'attention du populo, le thème du "racisme" a servi à cela... un peu comme le mariage gay aujourd'hui. Harlem Desir (au fait quelle était la profession de ce monsieur ?) a été médiatisé et mis en avant pour monter un "bidule" chargé de récupérer des jeunes contents de faire porter la responsabilité de leurs échecs personnels sur autrui : on me refuse un taf ou un logement ? C'est à cause de mes origines ! L'entreprise SOS Racisme n'a fait que creuser les oppositions entre les gens et disculpabiliser les comportements de certains immigrés qui rejettaient les lois de la république (polygames, extrêmistes religieux...) au lieu de promouvoir l'intégration. Une intégration pourtant réelle, dû moins pour mes ex-camarades de classe comme pour beaucoup d'élèves dont j'ai eu la charge en banlieue.

Mais la politique mitterandienne a eu un autre objectif plus crapuleux : couler définitivement le PCF et gêner la droite républicaine en facilitant le développement du Front National de Jean-Marie. Car l'électorat communiste qui d'après Georges Marchais lui-même commençait à souffrir de la ghéttoisation des quartiers populaires et de la délinquance ne se reconnaissait plus dans la gauche qui défendait désormais les "voyous" à ses yeux. L'électorat de "droite", très "tradi" et conservateur à cette époque était attiré par les sirènes du papa de Marine qui faisait dans l'anti-socialisme primaire... Faire d'une pierre plusieurs coups : créer un repoussoir (le FN) pour gêner l'opposition au PS, récupérer les jeunes issus de l'immigration, donner un vernis humaniste au septennat de Mitterand pour faire oublier le tournant de 1983...

Donc cette "marche des beurs" n'était qu'une mascarade. La France n'a jamais été un pays raciste, au contraire. Nous avons tous autour de nous des amis issus de l'immigration qui ont de bons boulots grâce aux études qu'ils ont suivies. L'école républicaine peut être fière de son succès pour ces gens. Si beaucoup ne s'intégrent pas (chômage, délinquance...) c'est le système économique qui est en cause, rien d'autre. Il y a autant de chômeurs en milieu rural que dans les banlieues, une pauvreté lancinante dans les campagnes comme ailleurs où pourtant il n'y a pas de problèmes de "racisme"... les démagogues responsables de la crise sociale savent s'y prendre pour détourner l'attention.

Le film "la marche" est donc sans intérêt. Hélas il est à craindre qu'une exploitation pédagogique soit recommandée, elle ne fera que renforcer le conformisme et les préjugés des collégiens qui seront emmenés de force visionner ce navet par leurs profs dont les gros syndicats FSU et UNSA brandissent l'étendard "antifasciste". J'ai toujours refusé d'emmener mes classes voir des films "politiques". Quand j'ai débuté à Epinay-sur-Seine ma classe participait au projet "école et cinéma". Un film nous été proposé gratuitement, soit "Anastasia" soit "le gône du Chaaba" de Roshdy Zem avec les bidonvilles de Nanterre en toile de fond. J'ai évidemment choisi pour mes élèves le film sur la princesse russe (pour la découverte d'une culture inconnue à leurs yeux) plutôt que le docu-fiction sur Nanterre qui ne faisait que rappeler la misère des parents de beaucoup d'entre eux, sans perspective et ne pouvant que renforcer le ressentiment de certains d'entre eux contre la république (la scène où la police intervient dans le bidonville était tendancieuse)... le film oubliait d'ailleurs de mentionner que jusque dans les années 60 beaucoup d'ouvriers campaient dans ces bidonvilles, y compris des bretons et des auvergnats ! 

On n'intègre pas les gens en cultivant des ressentiments et des clichés misérabilistes qui ne font que diviser le petit peuple. N'oublions jamais que l'immigration économique a été voulue par un certain patronat autant pour le dumping social que pour briser les syndicats ouvriers. "La marche" ne sort pas par hasard aujourd'hui en salle ; comme SOS racisme en 1983 ce type de propagande a pour but de détourner l'attention des vrais problèmes économiques et sociaux, et surtout de l'absence de réponse des politiciens vendus aux puissances d'argent. "La Marche" véritablement historique sera celle qui verra déferler dans les rues des millions de gens pour reprendre la république aux mains des démagogues... et cet évènement politique, comme les révolutions passées, aura effectivement une utilité pédagogique pour les générations du futur...


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