La Poste en grève contre l’exploitation et l’euro privatisation ! #laposte #grève

par PRCF
vendredi 9 décembre 2016

 8 décembre 2016 La Poste en grève : à l’appel des trois principaux syndicats de ce service public (CGT, SUD PTT et UNSA) les postiers sont massivement en grève. Alors que les conditions de travail continuent de se dégrader pour permettre de gonfler la rentabilité d’un service public transformé en entreprise de service et en banque en passe d’être privatisées, les postiers dénonce les coupes sombre dans l’emploi et les violentes réorganisations qui maltraitent les travailleurs. A son habitude, la CFDT a refusé de se joindre au mouvement.

 

Suppressions massive d’emplois, réorganisation  : l’exploitation tue les Postiers à la tache pour préparer la privatisation

Il y a quelques mois des lettres ouvertes d’experts en sécurité du travail alertaient sur les risques psychosociaux engendrant une vague de suicides à La Poste. Sans aucune réaction du gouvernement.

En cause, le bouleversement des métiers et de l’organisation du travail afin de mener une vague de suppressions d’emplois massives et régulières. Comme ce qui avait été fait à France Telecom pour préparer la privatisation de ce service public ordonnées par l’Union Européenne. Avec les mêmes conséquences tragiques.

A lire :

2004 – 2015 : 57 000 suppressions d’emplois, une hausse de la plus value de 105%

De 310 000 en 2004 les effectifs de La Poste ont fondu à 253 000 en 2015 dont environ 90 000 facteurs et factrices. Soit une suppression nette de 57 000 emplois. Soit une moyenne de 14 suppressions de facteurs ou de guichetiers par jours ! Rappelons que La Poste dessert chaque jours

Sur la même période, le résultat d’exploitation (bénéfice) a lui bondi de 523 millions d’euros à 875 millions d’euros. Une augmentation de 67% alors que le chiffre d’affaire lui progressé de 23%. Rapporté à l’effectif, chaque travailleurs de La Poste rapportait en 2004 un bénéfice de 1687€. en 2015, chaque postier générait un bénéfice de 3458 €. Une augmentation de la plus value de 105% ! Démontrant la formidable augmentation de la profitabilité obtenu sur le dos des travailleurs de La Poste.

Rapporté aux capitaux propres de La Poste (9,7 milliards d’euros), le résultat net (635 millions d’euros) 2015 représentait un taux de rentabilité de minimum 6.5%. Tordant tout à fait le coup à l’idée d’une société non rentable. D’autant qu’entre 2004 et 2015 la dette du groupe – malgré la crise bancaire – a été réduite de plus de 22% à moins de 3,7 milliards d’euros.

Sous prétexte de faire face à la concurrence, la direction de La Poste entend « devenir le premier opérateur de services à la personne ».
S’éloignant du service public des communications et de la banque publique qu’est historiquement La Poste. C’est ainsi que les bureaux de poste qui ne sont pas fermés sont transformés en des agences commerciales. Et pour masquer la disparition massives notamment en zones rurales ou dans les banlieues des bureaux de Poste, ou la réduction drastique de leurs horaires d’ouvertures, La Poste se réfugient derrière la labellisation de « points de contact » qui ne sont rien moins que la privatisation du service public. Rappelons que le Code des postes a désigné La Poste comme entreprise prestataire du « service universel postal » pour une durée de 15 ans à compter du 1er janvier 2011, fixant obligation d’assurer la présence de « point de contact » à moins de 10 km (et non de bureau de poste) pour 99% de la population nationale et 95% de la population de chaque département.

Résultat de cette course à la rentabilité pour être « concurrentiel » c’est en dire en fait « profitable » et « privatisable », les postiers subissent des réorganisations permanentes, qui servent à masquer les coupes sombres dans les effectifs, à précariser et casser les conditions de travail. Une mutation « à marche forcée » dénoncée par les syndicats au conséquences funestes pour les travailleurs et les usagers. Face au scandale causé par la mise sur la place publique des suicides provoqués par les réorganisations, la direction de la Poste a fait mine d’ouvrir des négociations. Une première réunion le 21 novembre dernier a tournée à la mascarade explique Valérie Mannevy de la CGT :  « La direction a reçu la CGT en bilatéral le mercredi à 18 heures et, le lendemain, son projet d’accord [détaillé en 58 pages] était déjà prêt. Elle ne nous a pas écoutés. La Poste n’écoute pas ses salariés. C’est en train de prendre le même chemin qu’à France Télécom »

La privatisation et l’ouverture du courrier à la concurrence : un diktat de l’Union Européenne

En application des premières directives de libéralisation des télécommunications, Les Postes Télégraphes et Téléphones (PTT) administrations relevant des deux administrations instituées par le Conseil National de la Résistance en 1946 (la direction générale des Télécommunications DGT et la direction générale de la Poste DGP) sont séparées en 1988 avec la création de France Télécom puis la transformation des deux administration en des entreprises publiques en 1990. C’est là le résultat de l’Acte Unique européen et de la préparation du Traité de Maastricht. En 1992, la commission européenne publie un « livre vert sur le développement du marché unique des services postaux », ordonnant la mise en œuvre de la libéralisation du secteur annonçant la privatisation des services publics du secteurs des postes et télécoms.

En 1994, le Conseil Européen adopte une résolution sur le développement des services postaux qui se traduit en 1997 par la première directive postale. le « secteur réservé » protégé par cette première directive est réduit en 199 et en 2002 l’UE impose la 2e directive postale avec en 2003 la seconde réduction du secteur réservé. En 2005 la directive postale est transposée en droit français et en 2006 le secteur réservé à nouveau réduit. En 2008 la troisième directive postale supprime le secteur réservée, suppression effective en 2009 alors qu’en 2010 le marché du courrier est totalement ouvert dans les 17 état membres.

Depuis le 1er janvier 2011, la totalité de l’activité du Courrier est soumise à la concurrence en application de la 3e directive postale de l’Union Européenne. Une votation citoyenne organisée en 2009 dans près de 10 000 bureaux de vote avec plus de 2 millions de votants avait pourtant rejeté la libéralisation de La Poste.

En mars 2010, pour transposer la directive européenne, le gouvernement Sarkozy a fait voter une loi transformant La Poste en une société anonyme. Détenue pour le moment à 100% par l’Etat. Sa privatisation a été repoussée en raison de la crise financière. C’est selon se processus que GDF a été totalement privatisée ainsi que France Telecom et EDF partiellement. Là aussi en application de directives européennes.

La course à la rentabilité, l’abandon des missions de services publics résulte directement de la libéralisation des communications postales imposée par l’Union Européenne, et de la privatisation de La Poste qui en résulte. Entre les services publics et l’Union Européenne, il faut choisir. Pour défendre et étendre les services publics, il est impératif de sortir de l’Union Européenne et de l’euro. C’est bien ce que propose le programme candidat du PRCF pour ces élections présidentielles 2016.

Sortir de l’UE, de l’Euro et de l’OTAN pour faire place aux travailleurs

4.3. Reconstituer de vrais services publics d’Etat et/ou territoriaux en favorisant l’égalité des citoyens ; retour au monopole public pour l’énergie, le rail, la poste, les Télécoms, etc.

JBC pour www.initiative-communiste.fr

http://www.initiative-communiste.fr/articles/luttes/la-poste-en-greve-contre-lexploitation-et-leuro-privatisation/


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