La réforme du Code du Travail, permettez-moi d’en rire !

par lorizon
jeudi 18 février 2016

Myriam El Khomri, ministre du travail ayant réchappé au remaniement (ouf !) souhaite présenter son ambitieux projet de loi de réforme du Code du travail lors du Conseil des ministres du 9 mars 2016. Interrogée par Les Echos, jeudi 18 février, elle n'exclut pas de déclencher une seconde procédure de 49-3, si jamais les parlementaires ne tombaient pas tous d'accord. Ba bien sûr ! Why not !? Revenons sur ce projet de loi oh combien révolutionnaire parce que mieux vaut en rire croyez moi...

Bien évidemment, comme tout ce qui a trait au Code du travail et aux textes juridiques en général, tant le volume que la forme rebutent bien souvent la plupart des gens. C'est dés lors d'autant plus tentant de faire dire tout et n'importe quoi à un projet de loi en fonction des intérêts particuliers de l'interviewé quand on sait que peu de personnes l'ont lu. On se souvient du référendum sur le traité établissant une consitution européenne de 2005 qui avait déchaîné des passions aussi virulentes qu'infondées. Voici donc les grands points de ce projet de loi : 

Parce qu'évidemment tous les matins en allant chercher ses croissants, Jean-Mi se fait une petite saisine aux prud'hommes au PMU du coin, il gratte, il gagne, il perd, le jeu quoi. C'est tellement facile ! (Autant dire que peu de salariés iront contester des accords qu'ils ont au préalable signés).

Autant dire que l'aspect dissuasif de cette majoration qui était à l’origine une incitation à l'embauche perd toute efficacité (ce qui, vraisemblablement, ne constitue pas une mesure contradictoire dans un projet de loi visant à faire baisser le chômage...)

"Apporte-moi mes cachets, Serre bien ma camisole ..."

Bosser à crédit, les banques en rêvaient : le PS la fait !

Ca suffit à la fin ! Comme dit précédemment on en a marre de parlementer avec des CGTistes hargneux !

C'est bien connu une personne lambda pressentie à l'embauche (et même si cadre), connaît le droit du travail jusqu'au bout de ses orteils, est familière avec toutes les subtilités juridiques de ce dernier, a le temps de préparer la négociation d' une convention et (oh bien sûr) a la liberté de le faire en toute objectivité ! Come On !!

Allez les mecs, Généralisation de la micro-sieste comme seul cycle de sommeil pour tout le monde yeah !!

Et qu'on ne vienne pas me dire que ce gouvernement ne s'occupe pas de la jeunesse, hein !!! Je transpire de magnanimité par tous les pores, moi, monsieur ! Sans moi ils seraient au RSA ou en train de dealer de la drogue ces petits gars ! Moi je vous le dit !
Alors oui, ils bossent plus pour gagner moins, mais je suis pas Sarkozyste moi !

Kesako ?! Pourquoi, comment, quelle différence ? Entends-je ?

Et bien voyez-vous, toute personne étant un tant soit peu familière avec le Droit, sait pertinemment qu'en matière juridique le diable est VRAIMENT dans les détails.


Raison entre autres pour laquelle la lecture d'un texte juridique dans son entier nécessite généralement deux aspirines et pour laquelle le métier de magistrat et si prisé dans nos sociétés.

C'est très vague, flou, abscons, sans queue ni tête et oui, c'est fait pour !

Du coup, si on change les mots discretos, on peut leur faire dire ce qu'on veut, ma petite dame !

Préservation et maintien, il y a une nuance quand même ! Pascal Lokiec (professeur en droit du travail, s'il vous plait !) lui, il sent bien que ça sent pas bon ça : "Si l’on pousse l’analyse à son terme, on pourra même négocier la mise à l’écart du licenciement économique en inscrivant dans le préambule que l’accord est conclu pour l’emploi".

C'est à dire que petit à petit ces accords pourraient ne plus avoir pour objectif le plan social per se et donc d'éviter le licenciement pour raisons économiques (Suffit ! Quand y'a plus d'argent, y'a plus d'argent, Michel !! Merde ! J'avais pas une réunion avec les actionnaires à 10 heures moi...) mais bien un préalable à l'embauche qui, s'il est refusé par le salarié, pourra constitué un motif de licenciement non pas pour raison économique MAIS pour « cause réelle et sérieuse » et DONC ! Moins d’indemnités... Vous pigez ?!

Mouais... je sais pas... je le sens pas celui-là de référendum...

Est-ce parce que la direction d'une entreprise détient un avantage certain sur ses employés et donc des moyens de pression sur ces derniers, qui pris à titre individuel peuvent être éventuellement sommés de bien réfléchir aux conséquences de leur vote ? A la situation de leur entreprise, aux dures lois du marché, aux petits chinois ou aux petits éthiopiens, au crédit de la voiture, à Kevin le petit dernier qui a gravement besoin d'un appareil dentaire et à la machine à laver tombée en rade la semaine dernière. Nooon.....

Petit message de la direction : Encore une fois y' en a marre de ces CGTistes ! Merde !!

En cas de licenciement sans cause réelle et sérieuse ce sera trois mois de salaire pour deux ans d’ancienneté, six mois pour quatre ans, neuf mois entre cinq et neuf ans, douze mois pour 10 à 19 ans. Et....quinze mois de salaire à partir de 20 ans !

Ce qui veut dire que si Jean-Mi a bossé toute sa vie dans la même boite et ce, depuis ses 16 ans et qu'à l'aube de ses 50 balais, la direction en a soudainement ras le bol de ses élans Marxistes et de ses odes à la Gloire des Castro à la machine à café le matin et qu'elle le vire parce qu'il a pas jeté sa touillette dans la bonne poubelle, Jean-Mi gagnera 43 000 de dommages et c'est tout (calculé sur le salaire moyen) !
Parce que bon ! Les chinois, eux, ils en n'ont pas d'indemnités de licenciement ! Merde à la fin !

On pourra désormais vous licencier pour cause de « réorganisation nécessaire à la sauvegarde de l'entreprise » woooo... c'est quoi ??? Nous esbaudirons-nous à l'unissons (si si ça existe et sans circonflexe en plus !).
La réorganisation nécessaire à la sauvegarde de l'entreprise est entendue comme étant une baisse des commandes, du chiffre d'affaires sur plusieurs trimestres, de pertes d'exploitations ou... une importante dégradation de la trésorerie !!! Soit TOUT élément de nature à justifier de difficultés économiques !

En gros :

- Micheline vient voir, l'expert comptable ne comprend pas, il est tout vert ! Y'a plein d'argent qui sort des caisses mystérieusement depuis deux mois, ça commence à sentir le roussi !

- Mmmm...Je me demande si y'aurait pas un rapport avec les commandes de sono Dolby Suround pour le dernier meeting de Sarkozy...
Et BAM !

- Jean-Mi t'es viré ! Ba oui tu comprends les temps sont durs, les commandes baissent, le cours de l'aigrette cendrée à tête blanche dégringole, les actionnaires nous ont réclamé tout notre CICE et nos aides publiques ces salops... !
Mais eh regarde le bon côté des choses Jean-Mi avec tes 43000€ pourquoi ne pas te payer un petit voyage à Cuba aux frais de la princesse !? T'as l'air tout pâle ! Et j'ai vu Raul l'autre jour à l'Elysée il-est-très-sym-pa !Ah ba non chu con, maintenant j'ai le droit, bon ba va pointer chez Pôle Emploi Jean-Mi mais t'inquiète ils veulent réformer la formation au gouvernement, et 50 ans c'est pas si vieux tu vas te refaire ! Gratte un bingo plutôt on sait jamais...

C'est le MEDEF qui va être content !

Et ben évidemment qu'on va pas lésiner sur un petit 49-3 en plus ! Si jamais les 30 députés de l'hémicycle font trop bien semblant de se castagner. Parce qu'après tout on n' a plus qu'un an, un mois et deux jours avant de fermer boutique alors ce serait trop bête de ne pas mettre un petit coup de canif dans le contrat une dernière fois. On aura tout le temps de se goinfrer de pop-corn en grognant des onomatopées inintelligibles à l'Assemblée quand on sera de nouveau dans l’opposition.Et faut pas croire mais revenir sur les avancées sociales défendues par son propre parti tout en accusant les gens d'être responsables des conséquences d'une ouverture économique incontrôlée qu'on a signé, crier haro sur le terroriste tout en coupant les budgets et revenir dans sa circonscription pour fustiger les baisses de financement qu'on a nous même voté, eh ba c'est fatiguant !

Ça mérite bien plusieurs mandats et une retraite à vie, non...

"Apporte-moi mes cachets...
Serre bien ma camisole...
Accélère encore le son de ta voix..."


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