La remise en question des notes, la nouvelle folie du PS

par Laurent Herblay
vendredi 27 juin 2014

Il y a quelques jours, Benoît Hamon a précisé ce qu’il compte apporter au ministère qu’il occupe : la remise en question des notes ! Encore une idée complètement fumeuse et absurde qui révèle la pensée mais aussi les contradictions profondes de ce gouvernement.

Cohérence et incohérences


L’idée de remettre en question les notes n’est malheureusement pas nouvelle. En effet, elle est assez cohérente avec la dialectique des associations de parents d’élèves (qui se sont pressées d’applaudir l’idée) pour laquelle les élèves seraient de pauvres petits êtres opprimés par tous les cadres de l’école et pour qui cette dernière ne devrait être qu’une gigantesque garderie où ils devraient pouvoir faire tout ce qu’ils souhaitent pour permettre à leur personnalité de s’épanouir. Le tout, naturellement, sans la moindre sanction, que ce soit disciplinaire, ou finalement académique. Supprimer les notes représenterait l’aboutissement logique de décennies de mauvaises réformes qui feraient de l’école un espace qui serait l’héritier sans nuance de l’esprit de mai 1968.


Ce faisant, cela illustre peut-être une fois de plus le biais libéral du PS. Mais critiquer les « notes sanctions » est tout de même culotté étant donné le grand relâchement dans la notation depuis 20 ans : en 1990, il y avait 0,8% de mention très bien au baccalauréat, elles sont 7% en 2010, plus que les mentions bien 20 ans avant. Malheureusement, il ne semble pas vraiment que le niveau des élèves explique cela… Ensuite, il est curieux que le PS construise en même temps une école de plus en plus Bisounours alors qu’il souscrit à la logique économique la plus guerrière en faisant de la compétitivité son cheval de bataille. Curieux avenir que nous dessine le PS avec une enfance et une adolescence dans une bulle ouatée avant d’affronter un monde adulte digne de la pire jungle, avec chômage et concurrence des chinois ou des indiens.


Une mauvaise réforme


Cette remise en question des notes, exécutée par un professeur de banlieue dans le Figarovox, n’est pas une réponse à nos problèmes, pointés par le classement Pisa. Cela fait des années que les standards de notation sont abaissés au collège et au lycée pour éviter le phénomène de « notes sanctions » dénoncé par le ministre. Et malgré un assouplissement significatif, il n’y a strictement aucune amélioration dans le niveau, au contraire même. Bref, il y a quand même quelque chose d’extravagant à dénoncer le caractère contre-productif des notes alors même que leur assouplissement continu depuis trois décennies est concomitant à une baisse de niveau.

Tout ceci donne furieusement l’impression que, devant une incapacité à défendre les standards de notre système éducatif, Benoît Hamon cherche à casser le thermomètre, ce qui risque d’aggraver encore la situation. En effet, rien ne démontre qu’une telle réforme pourrait améliorer le niveau des élèves. Comme le rapporte le Figarovox, la notation par note semble quand même plus claire pour évaluer l’apprentissage de la lecture, de l’écriture et du calcul que les effarantes évaluations de compétences de type professionnelles qui sont déjà réalisées sur des élèves du primaire, pour lesquels on devrait plutôt se focaliser sur l’apprentissage des bases.
 
La remise en question des notes est une idée simpliste qui relève sans doute d’un libertarisme assez extrême et d’un refus du cadre que représente pourtant la société. Ce faisant, Benoît Hamon révèle son logiciel, qui n’a pas fait ses preuves et qui semble complètement fou aujourd’hui.

 


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