La sécurité à Marseille : Un éternel recommencement

par cti41
jeudi 1er septembre 2011

Le ministère de l’intérieur aurait dû installer une annexe à Marseille ce qui aurait évité des allées et venues aux ministres à chaque fois qu’une personne perd la vie dans des règlements de comptes par armes à feu. C’est un peu ce qui se fait avec l’installation, le 29 août, de M. Alain Gardère comme Préfet chargé de la sécurité de la cité phocéenne (le troisième en deux ans).

Monsieur Gardère, proche du Président de la République, directeur adjoint du cabinet du ministre de l’Intérieur fut le grand ordonnateur du « grand Paris de la sécurité ». Pourra-t-il arriver à juguler la violence qui ne cesse de ternir l’éclat de la perle méditerranéenne(quand même réputée pour ses traditions de grand banditisme) ? L’augmentation des faits délictueux provoque un certain désordre dans le paysage sécuritaire alors que les ministres sont venus à plusieurs reprises avec des moyens supplémentaires mis à la disposition de la police (sitôt installées sitôt retirées s’agissant des forces mobiles). Malheureusement les résultats attendus ne sont pas au rendez-vous et c’est plutôt de mauvais effet à la veille des campagnes électorales présidentielles et législatives.

Claude Guéant estime que la situation doit être « redressée ». J'ai compris le principe qui consiste à faire sauter les fusibles comme à Grenoble ou Marseille, que ce soit des préfets ou des personnes impliquées dans la sécurité. Il s’agit bien de fusibles dans la mesure où ils sautent avant que le court-circuit n’atteigne le ministre en personne voir les échelons supérieurs.

Mr Alain Gardère s’est distingué dans l’installation du grand Paris de la sécurité, il est l’ancien patron de la tentaculaire DSPAP (Direction de la Sécurité de Proximité de l’Agglomération Parisienne regroupant les départements 75, 92, 93 et 94). Les résultats paraissent mitigés, la direction centralisée entraîne une gestion lourde et compliquée. Il n’est pas prouvé qu’en matière de baisse de la délinquance et de la criminalité ce soit la panacée.

Si monsieur Gardère veut installer un « grand Marseille » comme il a créé le « grand Paris » (ce qui était déjà en projet) il ne disposera pas des structures dont il a bénéficié dans la capitale ne serait-ce qu’avec l’énorme machine que constitue la Préfecture de Police (L’Etat dans l’Etat). On peut toujours annoncer de nouveaux effectifs, qui ne seront pas affectés ailleurs, ceci consiste à déshabiller Paul pour habiller Jacques (ou Jean-Claude). Le siège de la police « l’évêché » n’est pas à géométrie variable pour recevoir les renforts. Caméras et policiers municipaux, payés par le contribuable marseillais avec l’aide de l’Etat, auront peu de chance d’arriver à juguler la délinquance. Elle semble aussi contagieuse que la lèpre et s’étend plus rapidement que l’application du traitement constitué par les effectifs supplémentaires.

Je ne doute pas des compétences de Monsieur Gardère mais disposera-t-il des moyens nécessaires ? S’il échoue, ce sera un fusible trop proche des hauts responsables pour que ces derniers ne soient pas touchés par le court-circuit. Pour l’instant il s’agit principalement de gesticulations médiatiques, aussi bien de la part du ministre de l’Intérieur que de la candidate Martine Aubry avec sa visite surprise, le même jour, à Marseille.

Christian Contini. Président AG&C http://sites.google.com/site/assogendarmesetcitoyens/

D’autres articles dans le magazine de l’association gendarmes et citoyens de septembre (en particulier un dossier sur les suicides en Gendarmerie).

http://issuu.com/agecassociation/docs/agec_magazine_septembre_2011_209


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