La théorie du genre et l’homme nouveau

par CLAIRVAUX
lundi 31 juillet 2017

Qu'on arrête de prendre les Français pour des imbéciles. La "théorie du genre" ou les "études sur le genre" qui sont à la véritable philosophie humaniste ce que MacDo est à une cuisine digne de ce nom existent bel et bien, importées des Etats-Unis où elles sont considérées dorénavant comme obsolètes.

"L'ABCD de l'égalité" n'en est qu'une déclinaison habile faite au nom de l'égalité au sein du milieu scolaire. Comme le disait Mme Rolland des crimes commis "au nom de la liberté", que de réformes stupides ne met-on pas en oeuvre au nom de l'égalité.

Evidemment, il faut voir un peu plus loin que le bout de son nez et déterminer derrière des apparences trompeuses les véritables motivations d'un projet doucement mais sûrement totalitaire.

Car, il ne s'agit nullement d'une rumeur : on étudie bien, à l'école primaire, textes officiels à l'appui, une théorie ou plutôt une idéologie consacrée au genre.

La théorie du genre

C’est d’abord à l’école que se sculpte l’homme nouveau. C’est pourquoi le Snuipp, principal syndicat d’enseignants du premier degré, a remis aux enseignants un rapport préconisant l’étude de la théorie du genre. De quoi s’agit-il ? Le jargon sociologique est plutôt rébarbatif. Qu’on en juge : « Le genre n’est pas seulement un rapport de domination des hommes sur les femmes. Il est aussi un ordre normatif qui sanctionne les transgressions (par exemple les hommes dits « efféminés », les femmes dites « masculines », les personnes transgenres). Pas question donc de s’adresser régulièrement à l’école de manière collective « aux filles » et « aux garçons ».

C’est, par exemple, cet ordre normatif qui enjoint aux garçons de devenir pompiers et aux filles infirmières.

A l’origine, cette déconstruction des représentations traditionnelles jugées dorénavant archaïques est censée permettre de lutter contre l’homophobie. C’est pourquoi elle est mise en avant par les associations homosexuelles et, notamment, l’association LGBT (lesbiennes, gay, bi et transsexuels) qui milite en faveur de cette théorie (qui n’est qu’une théorie née aux Etats-Unis dans les années 50) sous couvert d’une lutte légitime contre l’homophobie .

C’est une traduction sociologique de la fameuse phrase de Simone de Beauvoir : « On ne naît pas femme, on le devient. »

Le militantisme en faveur de la théorie du genre s’inscrit dans le droit fil du combat pour la reconnaissance du mariage pour tous. Grosso modo, il s’agit de substituer à l’inné biologique de la différence des sexes, l’acquis du genre qui se construit socialement afin de montrer que « les différences entre les hommes et les femmes ne sont pas fondées sur la nature mais sont historiquement construites et socialement reproduites ». Ceci afin de promouvoir l’égalité entre les filles et les garçons.

En clair, la théorie du genre est une théorie sociologique qui critique l’idée reçue selon laquelle l’orientation sexuelle serait déterminée génétiquement. Pour elle, la sexualité mais aussi le genre social (masculin ou féminin) d’un individu n’est pas déterminé uniquement par son sexe biologique (mâle ou femelle), mais aussi par un environnement socio-culturel normatif qui influe sur la construction identitaire de l’individu.

En d’autres termes encore, c’est à partir de la différence physiologique entre les sexes qu’ont été élaborées le partage social des tâches ainsi que les représentations culturelles et sociales propres à chacun d’eux.

Evidemment, il ne s’agit que d’une théorie, c’est-à-dire d’une construction intellectuelle n’ayant aucun fondement scientifique. Elle n’a pas plus de validité aujourd’hui que la théorie créationniste. Elle fait partie des sciences sociales et, à ce titre, n’a pas à être enseignée en sciences biologiques, mais dans le cadre d’une classe de philosophie par exemple. Elle n’est que théorie et nullement vérité scientifique démontrée.

Mais les associations de défense des homosexuels s’en servent indûment pour faire prospérer leur cause militante devant des enfants encore malléables, parce que non dotés de l’esprit critique nécessaire. Nous tombons dans la manipulation pure et simple et une atteinte intolérable à la liberté de conscience.

Le totalitarisme et l’éradication du passé

Les sociétés totalitaires, afin de modeler un homme nouveau à leur guise, doivent éradiquer toute trace du passé et convaincre leurs adeptes que tout ce qui a précédé était marqué de sceau de l’injustice et de la décadence. C’est ce que Orwell montre fort bien dans 1984  ; la nouvelle société a détruit systématiquement toute trace du passé : « On considérait que les siècles du capitalisme n’avaient rien produit qui eût quelque valeur. On ne pouvait pas plus étudier l’histoire par l’architecture que par les livres. Les statues, les inscriptions, les pierres commémoratives, les noms des rues, tout ce qui aurait pu jeter une lumière sur le passé, avait été systématiquement changé. »

Pour cela, il suffit d’extirper les souvenirs des mémoires, mais aussi de changer le sens des mots : ce qui était ennemi devient ami, ce qui était blanc est changé en noir, et le tour est joué. Tout est, au fond, une question de langage. Les expressions, les mots nouveaux se substituent aux vocables anciens tombés en désuétude. L’expression « mariage pour tous » permet l’indifférenciation généralisée par la perte de sens. A un moment, on ne se souviendra plus, qu’à l’origine, mariage signifiait l’union d’un homme et d’une femme.

C’est le but du novlangue qui, selon Orwell, devient la langue officielle des temps nouveaux. Elle permet de « rendre impossible tout autre mode de pensée », rendant caduques et hérétiques les expressions de l’ancien langage. Il est possible que, dans l’avenir, le mot « sexe » disparaisse du vocabulaire.

La création de l’homme nouveau

Comme le montre Robert Redeker (« L’homme nouveau ou la société contre le peuple », Le Figaro, 03/06/2013), la théorie du genre peut devenir « une sorte de pensée officielle obligatoire », une nouvelle doxa. Les institutions, par le biais du langage, par la police de la pensée veillant au « politiquement correct », changent de sens. Ainsi est créé l’homme nouveau, ayant fait table rase du passé et tout frais émoulu du présent par la seule force du Verbe officiel : un homme sans racines, débarrassé de la gangue de la culture et de l’histoire. Tout ce qui était avant lui n’a, pour ainsi dire, jamais existé. Tout juste une période d’injustice et d’ignorance dont nul ne se souvient.

Cet homme existe ainsi par génération spontanée sans parents reconnus, sorti de la terre par le seul souffle du Verbe, libéré des contraintes de la nature, indifféremment masculin ou féminin au gré des fluctuations sociales.

Bien sûr, ce nouveau projet anthropologique et politique doit mettre la biologie, la physiologie entre parenthèses, c’est-à-dire la Nature. On ne sait ce qu’en pensent les écologistes, si peu anthropologues quand il s’agit des humains. Pour cet homme neuf fabriqué par les docteurs Faust dans les laboratoires des sciences humaines, toute hérédité, toute filiation, est interdite. Il est vraiment devenu l’homme du genre indifférencié que la société modèle au gré de son utopie.

La biologie et la génétique contre la théorie du genre

La théorie du genre, née aux Etats-Unis dans les années 50, a été reprise en France dans la décennie 80 par les philosophes « déconstructivistes » Derrida et Foucault et vulgarisée par l’Américaine Judith Butler qui publie en 1990 Le Trouble dans le genre.

Cette théorie n’a rien de scientifique, car elle est soutenue par des sociologues, des philosophes et des psychologues, mais jamais validée par des biologistes, des généticiens ou des endocrinologues. Or, la biologie démontre une différence génétique entre l’embryon fille (XX) et garçon (XY).

Par ailleurs, des études de l’imagerie du cerveau ont démontré qu’il existe en fonction des flux hormonaux des différences comportementales. La testostérone, hormone mâle, influe sur la pilosité, la voix, la musculature, mais aussi l’agressivité et la libido. Les femmes ne possèdent pas de testostérone (ou très peu), par contre elles sont sous l’influence des oestrogènes et de la progestérone modelant leur féminité.

Certains scientifiques ne vont-ils pas jusqu’à déclarer que le comportement amoureux trouve son explication dans un simple choc hormonal ?

Il faut laisser la théorie du genre à ce qu’elle est, une simple construction intellectuelle qui n’est nullement validée par les données de la science.


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