Le 18 février ou le dîner de cons
par ddacoudre
mercredi 18 février 2009
Le 18 février va se tenir la réunion des cons, mais là ce ne sera pas notre inestimable et défunt acteur Jacques Villeret, mais les organisations syndicales de salariés.
Ce serait une nouveauté que les organisations syndicales aient vocation à suggérer des propositions pour diriger le pays, leurs fonctions n’étant pas celle-la, comment se fait-il que notre président attende d’elles des propositions. Simplement parce que en bon communiquant cela lui écorcherait le langage d’utiliser le terme qui est approprié et caractérise l’activité des groupements d’intérêts catégoriels, donc de classe, la revendication.
C’est là leur vocation, veiller aux intérêts moraux et financiers de la classe sociale qu’ils représentent, et porter les réclamations qu’ils recueillent.
Que l’on discute leur efficacité, leur impartialité, leur probité, cela a toujours plus ou moins existé avec intensité et il faut bien reconnaître que ces dernières années ne leurs sont pas favorables en ce sens.
J’en pense qu’en marchant aveuglément sur cette voie que trace leurs opposants, les salariés se séparent se coupent, se privent de la seule voie de recours qui leur est propre et exclusive.
Ainsi le 29 janvier ils en ont fait l’usage exclusif et ont clamé leurs revendications.
La réponse du pouvoir économique et politique auxquels elles étaient destinés n’a pas tardé à s’exprimer par le discours de notre président et de toutes les émissions publiques auxquelles furent invités les membres du gouvernement.
Chacun d’eux a entonné, ce n’est pas la rue qui commande, le gouvernement qui est pour la concertation recevra les organisations syndicales pour connaître leur proposition sachant bien entendu qu’il poursuivra les réformes obligatoires entreprises et n’envisage aucune augmentation générale des salaires qui irait à l’encontre du redressement souhaitable et indispensable pour sortir au mieux de la crise.
Entre temps chacune des organisations syndicales serareçue séparément. Dans de telles circonstances il faut comprendre que le pouvoir va durant ces entretiens rechercher le maillons faibles de cette unité syndicale, et je vous parie mon billet que ce sera la CFDT, que ses militants m’en excusent, et fasse que je me trompe, suivie éventuellement par une surprenante CGT si ce n’est pas le bon courant qui l’emporte. Seul curieusement FO travaille à la solidité de cette unité, car il à déjà compris que le 18 février ils sont invités à un « diner de cons ».
Peut-il en être autrement alors que tout le gouvernement dans toutes ses interventions ne cesse de le dire, avec la courtoisie des meilleurs communicants qu’ils n’ont rien à faire des revendications des salariés, si ce n’est s’ils ont des idées pour se répartir la pauvreté.
Voilà bien une chose qui me semble avoir échappé à nos faiseurs d’opinions patentés.
D’abord le choix de Martin Hirsch au gouvernement comme haut commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté était une indication. Son passé de directeur des centres d’Emmaüs plaide pour lui, et il va donc être chargé de mettre sur pied le micro crédit pour les pauvres dont l’état se portera garant des risques d’insolvabilités.
En un mot la pauvreté devient donc une condition sociale reconnue avec son ministère, et sa banque.
Il se comprend dans la logique très présidentielle que les banques ne peuvent plus s’offrir le luxe de prendre des risques sur endettement, dans ce cas il faut pareillement en tirer la conséquence qu’elles ne peuvent plus êtres les seules à émettre de la monnaie.
Dans sa logique cette réunion du 18 devrait en être le couronnement, où ceux dont le mandat est de sauvegarder les intérêts moraux et financiers des salariés, se feraient les répartiteurs de la pauvreté et du démantèlement des services publics.
Où notre président est fou ou il se sent sûr de lui, sûr de posséder des alliés capables de briser l’union syndicale et de renvoyer au calendes grecques une recomposition de ce type qui annihilerait pour des « siècles » la confiance des salariés dans leurs organisations syndicales.
Ce dîner de cons est un piège dangereux, est-ce que l’apprêté du combat des DOM aura un élan favorable, rien n’est moins sûr, est-ce que les salariés auront compris qu’il y a un sacrifice égoïste à faire pour réussir ce qu’ils ont commencé, rien n’est moins sûr avec l’unité syndicale, encore moins sans.
Certains vont porter une lourde responsabilité pour l’avenir, et il y a de grande chance qu’ils y jouent même celui de leur centrale syndicale, malheur à celui qui s’en retirera. En politique certains ont connu ce sort.
Si à l’heure où les salariés ont besoin d’eux pour se regrouper et ne pas plier sous la rigueur de la pauvreté, ils se défilent, alors même là, nous aurons droit à un changement de paradigme.