Le « binge drinking » ou la soûlographie de l’extrême

par ÇaDérange
lundi 12 novembre 2007

Les modes de vie changent et l’extrême est devenu une notion valorisée par la société au point que, après le saut à l’élastique, on verra bientôt des vols en chute libre en escadrilles introduits dans des "formations" pour les cadres supérieurs ! Comme s’il était utile de savoir sauter sans parachute pour gérer une société.

Cette mode de l’extrême s’est glissée, par l’intermédiaire du monde anglo-saxon, dans les manières de boire ou plutôt de s’alcooliser que l’on rencontre dans les milieux étudiants, traditionnellement assez portés sur la bouteille dans cette période-là de leurs vies. C’est ce que l’on appelle le "binge drinking", qui consiste à boire de l’alcool à hautes doses et le plus vite possible pour atteindre rapidement l’état d’ivresse. Or le danger de cette manière de boire, c’est carrément le coma éthylique car l’éthanol, qui est l’alcool présent dans tous les vins (à 10/15%) et les alcools et brandies (à 40/50%), est un produit chimique toxique qui à hautes doses peut être mortel.

L’Académie de médecine qui s’est émue de ce nouveau mode de consommation de l’alcool a fait une enquête en 2005 qui a montré que 2,3% des jeunes de 17 ans avaient eu recours au binge drinking un jour sur trois (! !!) dans les trente jours avant l’enquête. Autant dire qu’ils ont été soûls sans discontinuer pendant le mois avant l’enquête.Dans les consommateurs plus raisonables, ce sont 18% des garçons et 6% des filles qui, à 17ans, déclarent consommer de l’alcool régulièrement.

Seule consolation, c’est loin du rythme des Britanniques chez qui le binge drinking concerne 23% (10 fois plus qu’en France) des adolescents de 16 ans et plus, et les filles encore plus que les garçons ! Sans compter que s’ajoute dans 35% des cas la prise de cannabis ou de médicaments en même temps ; je vous rassure, toujours chez nos amis britanniques.

Le risque, en particulier chez les jeunes adolescents, c’est le coma éthylique pour les absorptions massives, qui est la première cause de mortalité évitable chez les jeunes. C’est ensuite une diminution à terme de la matière grise dans certaines zones du cerveau.

Que font leurs parents est la première question que l’on devrait se poser avant de s’en prendre à l’Etat ? Pas grand-chose apparemment. Le "il faut bien que jeunesse se passe" a toujours cours et la sous-estimation du danger également. On peut même dire qu’ils ont une forme de complicité puisque c’est eux qui financent !

L’Etat s’en tient aux interdictions traditionnelles, l’interdiction de vente aux mineurs de moins de 16 ans. L’Academie de médecine suggère une batterie de mesures pour enrayer le phénomène comme l’interdiction du sponsoring des soirées d’étudiants et surtout l’amélioration de l’éducation dans ce domaine. Mais ça ne semble pas faire partie des priorités actuelles.

Pas très encourageant...


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