Le chômage bat des records : continuons dans la même direction !
par Laurent Herblay
mercredi 3 juin 2015
Lundi, le ministère du travail a annoncé une nouvelle flambée du chômage : 26 200 demandeurs d’emplois de catégorie A de plus, pour un total de 3,536 millions en métropole, soit 641 200 de plus depuis l’élection de François Hollande. La réaction du gouvernement ? Poursuivre sa politique…
L’échec sur toute la ligne
Et dire que François Hollande souhaitait vite inverser la courbe du chômage ! Alors qu’il vient de fêter ses trois ans de mandats, et qu’il a bien imprudemment annoncé qu’il ne pourrait pas se représenter si la courbe du chômage ne baissait pas, le chômage continue de battre record sur record, mois après mois. Pourtant, ce n’est pas faute de s’être demené puisque le gouvernement a mis en place des emplois d’avenir pour les jeunes et les contraits de génération, pour un total de près de 200 000 depuis 2012. Et n’oubliant pas les entreprises, il a mis plus de 6 milliards sur la table pour baisser le prix du travail avec le CICE et va en mettre 40 avec le pacte de compétitivité et il libéralise le droit du travail.
Déjà, devant la baisse continue des investissements, le gouvernement avait bricolé une énième niche fiscale pour pousser les entreprises à investir. Mais la hausse continue du chômage a poussé le ministre du travail à réagir en annonçant la création de 100 000 emplois aidés supplémentaires, une pratique utilisée par tous les gouvernements ou presque depuis 35 ans, avec le succès que l’on sait… Et parallèlement, la baisse du prix du travail se poursuivra, ainsi que l’agenda de libéralisation. La recette de l’échec, à moins que les vents plus porteurs de la conjoncture (euro, pétrole et taux d’intérêts au plus bas) ne permettent une inversion de la courbe, comme cela s’était passé de mai 2005 à février 2008.
Quand le cerveau est éteint
Pourtant, il y a bien d’autres idées. D’abord, la quête de compétitivité est suicidaire étant donnée l’existence de pays, proches, où le coût du travail est dix fois plus bas. Malgré tout, on pourrait baisser le coût du travail sans toucher à la protection sociale, en faisant contribuer les produits importés, avec une TVA sociale. On pourrait aussi protéger nos emplois et aider la relocalisation d’activités par du protectionnisme, comme le font les pays d’Amérique du Sud ou d’Asie. On pourrait desserrer la contrainte budgétaire en remettant la monnaie au service de l’intérêt général. On pourrait remettre en place une poiltique industrielle digne de ce nom. Enfin, pour amorcer la pompe, on pourrait aussi interdire temporairement les destructions inutiles d’emplois, aux caisses de supermarché ou sur les autoroutes.
Il est effarant que l’échec patent de sa politique ne pousse pas le gouvernement à se remettre en cause. Il mène les mêmes politiques qui échouent depuis 40 ans. Et il ne faut rien espérer de plus des Républicains, qui défendent le même agenda, poussé plus loin aujourd’hui alors qu’ils étaient allés moins loin au pouvoir.