Le fait c’est : fessée
par La râleuse
mercredi 16 octobre 2013
Pour mémoire : Suite à la plainte de son épouse dont il est en train de se séparer (de manière conflictuelle précisent certains journaux), un père vient d’être condamné à une amende de 500 € avec sursis, par le tribunal correctionnel de Limoges, au motif qu’il a humilié son fils de 9 ans en le fessant cul nu.
En entendant cette information, je suis tombée des nues sur le... Fondement ; je ne savais même pas qu’on pouvait être condamné par un tribunal pour avoir fessé un enfant, alors qu’en France il n’existe pas de loi interdisant la punition corporelle !
Le motif de la condamnation, lui, me laisse rêveuse. Le père est sanctionné parce que le tribunal a estimé qu’étant ainsi fessé déculotté, l’enfant était victime d’une humiliation.
Du coup, je me suis rappelé le passé tumultueux de mes 10/12 ans de petite campagnarde chef d’une troupe de garçons.
Nous alternions jeux périlleux et bagarres contre des bandes rivales de communes voisines qui nous valaient, les uns et les autres, tout autant d’horions et de vêtements déchirés. Avec un même résultat final récurrent : une énergique correction infligée par nos papas.
Nous sentions-nous humiliés d’être ainsi, fessés pour certains, fouettés avec martinet ou ceinture pour d’autres, dont mon frère et moi faisions partie ?
Jamais de la vie ! C’était à celui qui se vantait avoir reçu la pire correction et la gloire en revenait au père le plus sévère qui devenait automatiquement le papa le plus admiré. Une admiration qui rejaillissait sur son ou ses rejetons.
Ces réminiscences de mon enfance m’amènent à me demander si certains juges et membres du corps médical, - et en particulier les juges et membres du corps médical de sexe féminin -, ne se fondent pas sur leurs sentiments d’adultes pour conjecturer ceux des enfants. Ce faisant, j’en arrive à supposer que, dans le contexte (une correction infligée en toute intimité, sans spectateurs pour se gausser), il se peut bien que l’enfant n’a été que vexé par la fessée reçue.
Mais je doute fort qu’il se soit senti humilié. Une vexation est une blessure morale superficielle passagère ; une humiliation est une blessure morale profonde que l’on remâche longuement et dont on ne guérit pas.
Poursuivant mon raisonnement, je pense qu’une vexation ne se transforme en humiliation que lorsqu’il n’est pas permis à l’offensé de l’oublier.
Or, il parait improbable que, depuis un an, le papa ait eu envie ou motif à rappeler de manière répétée cette fessée à son fils. Donc si le l’enfant a subi une humiliation pour une vexation qu’on ne lui a pas laissé oublier, qui en est responsable ? Qui porte la culpabilité de l’humiliation ?
Pour une plainte déposée, voilà bien des acteurs à plaindre me semble-t-il.
- À plaindre, le père qui peut, lui, se sentir humilié après avoir été traîné devant un tribunal et s’être vu infliger une sanction pour avoir estimé à juste titre que son fils lui devait le respect.
(Rapporté par le journal Le Populaire du Centre « Depuis plusieurs jours mon fils ne me disait plus bonjour, je lui ai demandé pourquoi et il m'a répondu qu'il n'en avait pas envie, a expliqué devant le juge ce père, Je lui ai dit qu'il me devait le respect et oui, je lui ai onné une fessée. »)
- À plaindre l’enfant qui se sentira forcément responsable de l’humiliation infligée à son père et risque de s’en sentir coupable toute sa vie durant.
- À déplorer la relation désormais faussée entre le père qui se sentira à jamais dévalorisé au yeux de son fils et l’enfant à qui on a ôté, par une action de justice brutale et sans concession, le respect pour son père.
Ont-elles réellement mesuré l’impact de leurs interventions sur l’enfant qui désormais n’aura plus l’image du père comme exemple, comme soutien, et même comme émule
- La mère, que je soupçonne fort d’avoir agi par vindicte personnelle ou pour se garantir le droit à la garde de son fils en cas de séparation d’avec son époux,
- La présidente du tribunal, forte de son bon droit et appuyée par la caution morale de la pédiatre Edwige Antier et autres médecins en accord avec ses théories (que moi je juge être des divagations intellectuelles) ?
Ont-elles mesuré qu’elles agissaient contradictoirement avec le principe énoncé par les psys que la présence conjuguée d’une mère et d’un père (même une mère et un père séparés) est nécessaire, voire vitale pour le plein épanouissement d’un enfant ?
La présidente du tribunal s’est-elle seulement arrêtée au fait que le père, cherchant à se faire respecter de son fils et usant d’une correction corporelle comme ultime moyen, se montrait plus responsable que bien des tribunaux qui, de peur d’être jugés pour une correction infligée à des délinquants, ne savent plus faire respecter la loi et par la même déconsidèrent la justice.
Et toutes les parties qui ont jugé cette affaire et prononcé une sanction contre un père qui ne cherchait qu’à se faire légitimement respecter ont-ils mesuré qu’ils accordaient aux enfants mineurs de tous âges la permission de désobéir à leurs parents sans avoir à craindre de représailles.
Qu’on vienne donc ensuite me parler de la démission des parents.