Le mariage pour tous, parce qu’un débat ça s’argumente
par Macaque
jeudi 17 janvier 2013
Les médias parlent beaucoup de cela en ce moment, le mariage entre homosexuels pour ou contre ?
Et la plupart du temps les arguments se perdent aux milieux de sondages quotidiens donnés pour chaque tranche de population, de l'énumération des personnes pour ou contre, du nombre de personne dans chaque manifestation...
On ne cherche plus à confronter des idées, on fait le récit d'une guerre de tranchées.
Pourtant ce sujet là ne paraît pas si complexe qu'il faille se réfugier derrière des arguments d'autorités et non simplement se forger sa propre opinion.
Alors quels sont les arguments et contre arguments ?
L'argument pour me paraît simple : nous vivons dans un pays revendiquant la liberté et l'égalité. Si l'on admet cet égalité entre une personne homo et une personne hétéro, la revendication d'une personne homo de pouvoir se marier avec la personne qu'il aime tout comme le peut la personne hétéro semble naturel.
Et les arguments contre alors ?
Le principal argument qui me semble avancé est l'intérêt de l'enfant. Le mariage entre homosexuels va étendre le droit à l'adoption à des couples homosexuels. Jusqu'ici ils pouvaient adopter en tant que personne seul mais pas en tant que couple.
Selon un a priori partagé par beaucoup, cela nuirait au développement de l'enfant. Je dis a priori car c'est le terme qui me paraît adéquat pour un jugement qui ne repose que sur des suppositions. Cela ne signifie pas nécessairement qu'il est faut, mais l'on peut également avoir un a priori contraire et dire par exemple qu'un enfant sera plus heureux dans élevés par un couple lesbien et donc que dans son intérêt il faut faire évoluer la loi et autoriser l'adoption en priorité aux couples lesbiens et seulement après au couple hétéro. Si l'on veut pas juste se baser sur un apriori il faut des faits. Et si l'on regarde les études scientifiques qui existent pour le moment, elles estiment globalement qu'il n'y a pas de différence pour l'enfant qu'il soit élevé dans un couple hétéro ou homo.
Dans tous les cas refuser l'adoption à un coparent qui élève déjà l'enfant, ce qui offrirait justement une meilleure protection à l'enfant, ne me semble pas se justifier.
Et même s'il était montré qu'il est moins bon pour l'enfant d'être adopté par un couple homosexuel, cela ne justifierait pas l'interdiction du mariage entre homos. Cela justifierait simplement la prise en compte de ce critère comme un des critères étudiés dans le cadre des demandes d'adoption. Tout comme le sont déjà les revenus du foyer, la réputation, la santé et l'équilibre psychologique.
Et la procréation médicalement assistée alors ? Commençons par revenir sur la réglementation actuelle. De ce que j'ai compris le couple doit être hétérosexuel, en âge de procréer, pas forcément mariés et justifier de 2 ans de vie commune. Donc déjà c'est une question différente de celle du mariage homo et elle en rejoint d'autres sur la PMA. Je ne vais pas creuser trop le sujet, je note juste un point : il me semble pas qu'il y ait d'enquête sur le couple comme pour une adoption, or certains couples hétéro précis sont sans doute moins favorable au développement de l'enfant que ne le peut être une personne seule précise ou un couple homo précis.
Donc que reste t-il ?
Il reste un mixte l'argument culturel, traditionnel. Essayons donc de faire un peu le tri la dedans.
L'argument pur du "cela a toujours été comme ça" est facile à écarter. C'est pas parce que cela a toujours été comme cela que c'est bien, on ne progresse pas en restant immobile. Il y a toujours eu des hommes qui exploitent d'autres hommes, il y a toujours eu des guerres. Il est encore des pays où cet argument peut servir à refuser le droit de vote aux femmes.
Cela étant je pense que le fait qu'une grande partie de la population ne veut pas que la société qu'elle connaît ne change, que ses traditions et sa culture soient conservées est un vrai argument qu'il ne faut pas balayer d'un revers de main.
Jusqu'où peut-il tenir face une revendication basée sur le principe fondateur de l'égalité ? je vous laisse juge.