Le retour à la féodalité !

par CHALOT
mercredi 26 janvier 2011

Il y a bien longtemps les potentats locaux pouvaient obtenir le déplacement d’un instituteur récalcitrant ou n’entrant pas dans le moule...
Il y a plus de 100 ans les instituteurs s’organisaient pour préserver leur indépendance dans le cadre du respect des programmes nationaux.
En 2011, un syndicat qui se réclame de l’héritage des premiers pionniers du syndicalisme enseignant accepte le salaire au « mérite » !?

Autrefois les instituteurs étaient corvéables à merci et devaient allégeance à Mr le Curé et à Monsieur le Maire.

Il y a plus d'un siècle les instituteurs et institutrices se sont syndiqués malgré l'interdiction qui leur était faite, ils ont voulu adhérer aux bourses du travail.

Leurs premières revendications consistaient à ne plus dépendre des potentats locaux et à disposer d'un traitement unique pour tous.

Pendant toute la période qui s'est déroulée depuis cet acte de naissance, les instituteurs puis tout le personnel enseignant ont obtenu des garanties statutaires et l'abandon de tous les projets instituant le salaire aux mérites.

Aujourd'hui, le projet de la bourgeoisie et de certains féodaux locaux est en passe d'être mis en oeuvre.

Il s'agit d'individualiser les salaires et de les faire évoluer en fonction du « mérite » ou du niveau d'obéissance.

Un premier pas est franchi avec l'annonce faite par Luc Chatel, ministre de l'ex Education Nationale : les proviseurs des lycées et les principaux de collèges pourront disposer d'une rémunération supplémentaire pouvant aller jusqu'à 6000 € sur trois ans.

Cette prime ne sera délivrée au chef d'établissement « méritant » que si le résultat est bon....

Nous voici là revenu au temps de la rétribution à la tête du client.

« C'est une prime qui peut aller jusqu'à 6 000 euros tous les trois ans, il s'agit d'une prime de fonction et de résultats qui se développe partout dans la fonction publique, explique sur RTL Philippe Tournier, responsable du SNPDEN. »

Comment un syndicat aussi éclairé que cette puissante organisation affiliée à l'UNSA

peut signer un accord remettant en cause les principes même que les dirigeants syndicaux, toutes tendances confondues ont défenduq pendant des décennies.

C'est un banc d'essai qui doit permettre pour le pouvoir de tester la résistance syndicale avant d'aller plus loin et de casser le statut général des fonctionnaires.

Daniel Robin, dirigeant du SNES (FSU) explique clairement que cette prime, qui ressemble à celle que viennent de reçevoir les recteurs d'académie, encourage les chefs d'établissement à mieux faire passer les suppressions d'emplois dans leurs établissement : « On est dans une logique de perte de pouvoir d'achat des fonctionnaires, c'est une rémunération à la servilité. »

Les parents et les élèves n'ont rien à gagner par cette mesure...

D'un côté le ministre distribue des récompenses et de l'autre supprime 16 000 postes dans l'éducation nationale.

Jean-François Chalot


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