Le RSA, une solution de Surface

par Eski Lasa
vendredi 27 mai 2011

Les écarts sociaux se creusent, les caisses de l’Etat sont toujours de plus en plus vidées par un système libéral actif qui gouverne notre pays mais aussi l’ordre mondial dans sa globalité. L’argent est mal redistribué c’est une certitude, certain vive avec opulence et, ô combien savons-nous comme ils sont peu nombreux face à une large part de la majorité qui survit à peine. Comment pallier à cette étouffante réalité ?

Le RSA (Revenu Solidaire Actif) est-il une mesure adéquate ? Voici le témoignage d’un panel de parisiens actifs abordés dans ses rues, les avis, loin d’êtres divergents, sont révélateurs d’une idée unique  : cessons les complaisances et commençons par aborder les problèmes à la source !

Laurent Wauquiez, le ministre français des Affaires européennes, a proposé dimanche dernier au rendez-vous politique BFM TV-RMC un consensus aux « chanceux » bénéficiaires de minima sociaux. Pour « marquer l’écart avec celui qui travaille », la solution serait de les astreindre à des travaux d’intérêt général afin de réguler l’inactivisme et l’aporie des « chômeurs-fraudeurs » qui se reposent sur les aides de l’Etat pour vivre tout en ayant leur business implicite.

Michel, 57 ans est de celles qui vivent dans la précarité, plus précisément à Pierrefitte. Elle jongle entre nombre de petits boulots substantiels pour réussir à payer son loyer, les casses de sa voiture incessamment vandalisée et ses parties de Black Jack au casino. Elle ne touche pas le RSA, mais le chômage. Pour elle sincèrement, ce service aide une population dans une nécessité profonde effectivement, mais de là à parler de solution « faut pas nous prendre pour des zozos ». La somme du RSA est de à peu près 400 euros, s’agit-il de contrer la misère ou de la conserver en lui donnant à la becqué à peine de quoi subsister ? Pour elle, clairement « c’est un faux débat » qui cristallise toujours plus le fossé de richesse et les écarts sociaux. En attendant, c’est déjà mieux que rien mais il s’agit d’une « solution intermédiaire » à laquelle il ne faut pas se conforter, autant proposer de nouveaux emplois stables dans les secteurs publics au lieu de les vider de ses fonds !

Jàmon, 28 ans est un étudiant Erasmus Brésilien qui passe son doctorat en neuroscience, une tête. Il avoue ne pas être véritablement informé sur la question, mais, d’un point de vue étranger, aucun doute la France met en place des contrats tacites dignes de ceux effectuer au Brésil avec les pauvres. Il explique que dans son pays le système de recyclage des ordures n’est pas pris en charge par l’Etat, ce sont les gens de la rue qui s’en occupent et organisent leur propre redistribution par quartier défavorisé. Il ne s’agit pas d’un revenu moyen offert en échange, mais d’un prix fixe par tonne de déchet et matière recyclée. Ainsi, me dit-il, « tout le monde est content » la ville est propre, les plus démunis s’occupent et « croyez-moi il y a de quoi faire ». C’est si simple que ça... ? De ce point de vue-là ok, mais alors peut-on réellement parler de protection sociale ? N’oublions pas que la France possède des acquis sociaux qui font la grandeur et le prestige de sa nation, ne seraient ils plus qu’un leurre en cette ère irascible où même notre démocratie n’a plus raison d’être ?

Alexandre, 42 ans, est désillusionné. « Pourquoi ne pas commencer par creuser les problèmes à la racine, au lieu de s’évertuer à rabibocher le système en surface ? », il affirme l’incohérence de ces réformes qui s’évertuent à vouloir « soi disant » redynamiser le marché du travail alors que des millions de postes sont supprimés dans l’éducation et la santé. Pourtant, ces deux secteurs sont privés de ressources alors qu’ils sont censés êtres le privilège même de toute nation « soi disant » providentielle.

Laurent Wauquier s’insurge « des dérives de l’assistanat considérées comme le cancer de la société », mais qui a dit que le citoyen voulait être assisté ? Si déjà il pouvait être pleinement éduqué et jouir de son potentiel d’Homme au lieu d’être contraint à la survie, enfin nous pourrions parler de SOLIDARITE ACTIVE.

Le RSA, c’est pour qui ?

Les chômeurs qui ont épuisé leurs droits aux allocations de chômage et qui n’ont pas encore atteint l’âge légal de départ à la retraite. Ils sont inscrits comme demandeurs d’emploi et recherchent un poste, qui justifie de cinq ans d’activité salariée dans les dix ans qui précède la fin de leur contrat de travail.


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