Le violon n’est pas bon pour le moral

par T.REX
mardi 28 octobre 2008

Contrairement à ce que naïvement nous pensions, l’univers carcéral n’est pas une sinécure ! Un endroit sympathique où l’on ne fait rien qu’à s’amuser dans une ambiance de franche camaraderie aux frais de la princesse Marianne. Un peu comme des jolies colonies de vacances. Un lieu de villégiature où l’on passe son temps à se reposer en regardant la télé, écrire ses mémoires de futur ex-taulard, voire où l’on étudie et travaille pour le plaisir. 

Eh bien, non ! Car, si la musique adoucit les mœurs, l’instrument essentiel de la Justice pénale déprime les condamnés. J’en veux pour preuve, le nombre inquiétant de suicides dans nos prisons de l’Est de la France. Les psychologues pensent que ces dépressions à caractère suicidaire signifient que la sanction de la société n’est pas acceptée par les prisonniers.

L’esprit de sacrifice, c’est bon pour les monastères. Nos coupables sont des impénitents.


A cela s’ajoutent les conditions de vie pénitentiaire qui s’aggravent avec une surpopulation carcérale à faire envier le sort des SDF qui campent désormais tous les hivers sur les bords du canal Saint-Martin.


Nos prisonniers VIP, s’ils sont mieux logés, ne sont pas mieux lotis question distractions. En effet, ils ne bénéficient pas d’une joyeuse chambrée pour se divertir les longues soirées d’hiver. Ils survivent dans la solitude de leur morne et froide cellule. Pas de parties de cartes, ni batailles de polochons pour se remonter le moral. La dépression les menace, mine leur santé que le manque d’activité ne permet pas de conserver.


Dès lors, la justice est contrainte de les libérer avant que l’irréparable ne se produise, bien qu’ils n’aient pas purgé leur peine, ni même la moitié, minimum incompressible.

C’est ainsi que Marina Petrella a dû être remise en liberté pour raison sanitaire.

C’est une question de salut public. Elle ne supportait plus la prison, néfaste à son moral fragilisé par une grave dépression, La pauvre ! Désormais, elle se remet doucement auprès de son mari et son état de santé devrait s’améliorer. 


Cela me rappelle un article du Parisien qui se demandait, l’année dernière, ce qu’était devenu Loïk Le Floch Prigent condamné à cinq ans de prison ferme dans l’affaire ELF.

Celui-ci, gravement malade, avait dû être transféré dans un hôpital pour être soigné, mais n’a jamais regagné sa cellule après sa guérison pour la simple raison que la prison était jugée néfaste à son état de santé, mauvaise pour son moral déclinant et qu’il risquait de sombrer dans un état dépressif suicidaire. Une allergie à la prison peut-être ?

Mais le journaliste du Parisien avait retrouvé sa trace : Le Floch Prigent suivait une thérapie par le travail. En effet, il était consultant aux Etats-Unis dans le domaine de l’Industrie pétrolière alors même que sa liberté conditionnelle lui interdisait de quitter le territoire et le contraignait à exercer une activité salariée ! 


En conclusion, je pense qu’au lieu de construire de nouvelles prisons nous serions plus avisés d’ouvrir des sanatoriums spécialisés dans le traitement de la dépression.


Il semble que la prison ne soit pas la solution idéale, n’en déplaise à Mme Dati. Elle n’est pas bonne pour le moral et les prisonniers y sont allergiques. Dans ces conditions, on devra sûrement plafonner les peines planchers pour les récidivistes.

Quand on pense que les moins chanceux doivent purger au minimum la moitié de leur peine, on se demande comment ils font pour ne pas déprimer. Peut-être, comme le disent les psychologues, acceptent-ils leur peine et font acte de pénitence. Ils reconnaissent leurs pêchés et acceptent humblement ce pèlerinage vers la rédemption.

Mais encore faut-il avoir un tant soit peu de « moralité » pour comprendre la faute commise et garder le moral dans cette épreuve. Ce qui n’est pas le cas, par exemple de Jean-Marc Rouillan, d’Action directe, qui, alors qu’il est en semi-liberté, a insinué, lors d’une interview à L’Express, ne pas regretter l’assassinat du PDG de Renault, Georges Besse en 1986, remettant en cause sa prochaine liberté conditionnelle.


Ce qui est certain aujourd’hui, c’est que la meilleure façon de s’évader n’est pas d’utiliser les armes lourdes comme Ferrara ou de creuser un tunnel sous la prison, mais de se faire porter pâle et de déprimer grave !
 
Le salut passe par la voix sanitaire !


Moralité : pour s’évader de la Santé, rien ne vaut la maladie !



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