Les antinatalistes, les intégristes... et l’idiocratie

par Jérôme Constantin
jeudi 24 mai 2018

Il y a douze ans sortait dans l'indifférence générale le film "Idiocracy". Ce navet montre un XXVIème siècle dystopique où le niveau intellectuel de l'être humain a considérablement baissé : une population ignare et hébétée vit sous les ordres d'un dictateur stupide. 
Et si cette comédie nous décrivait le futur de l'humanité ?

Quelques principes simples :
 
1. Selon Darwin, la sélection naturelle ne favorise pas toujours les plus intelligents : en l'absence de prédateurs, elle avantage ceux qui se reproduisent le plus.
 
2. A notre époque de maitrise de la fécondité, une partie de la population se reproduit de moins en moins. Les cadres et professions intellectuelles forment la catégorie la plus concernée : selon une étude de l'American Economic Association, plus le niveau intellectuel et scolaire progresse, plus les enfants sont rares.
 
3. Les surdoués donnent généralement naissance à des surdoués et les déficients mentaux à des déficients mentaux. Ainsi fonctionne l'hérédité : les gènes déterminent 80% de l'intelligence à l'âge adulte.

Conséquence : les "intellos" seront-ils bientôt une espèce menacée ?

Demandons-nous d'abord pourquoi ces derniers font de moins en moins d'enfants :

D'après Mike Donnio, professeur de sociologie à Harvard, "L'individualisme et la priorité donnée a la carrière sont en cause. A cela s'ajoute l'influence de nouveaux courants de pensée." 
Parmi ceux-ci, le mouvement "Child free" et l'antinatalisme.
Le premier oppose épanouissement personnel et procréation. Le second dénonce l'impossibilité pour la Terre de nourrir une population trop nombreuse. "Il existe même des versions radicales de ces mouvements, qui demandent l'interdiction de certains espaces aux enfants. Et des antinatalistes qui trouvent criminel de créer d'autres humains, dans un monde aussi cruel. Les intellectuels sont souvent de grands pessimistes."

Selon une étude de la London School of Economics, cette tendance ne cesse de croitre dans les catégories socio-professionnelles supérieures : en Grande-Bretagne, 20% des femmes nées entre 1965 et 1978 ne sont jamais devenues mères. Mais cette proportion grimpe à 43% pour celles qui sont titulaires d’un diplôme d’études supérieures. Et à 48% pour les femmes diplômées nées entre 1975 et 1978.

Au-delà des facteurs économiques et éducatifs, l'étude révèle que les femmes au quotient intellectuel élevé procréent moins que les autres, quel que soit leur milieu social : pour chaque tranche de 15 points de QI en plus, la probabilité qu'une femme ait des enfants chute de 25%.

Allons-nous vers un abrutissement progressif de l'espèce humaine ?

Pas seulement.
 
Demandons-nous quelles sont les familles qui "produisent" le plus d'enfants dans notre pays : 

Selon une étude parue dans le journal 20 minutes, ce sont les catholiques intégristes. Avec une moyenne de 7 naissances par couple !
Ils sont suivis de près par... les musulmans intégristes, avec plus de 6 enfants par femme.

Le même phénomène existe ailleurs : aux États-Unis, 46% des couples mormons ont plus de quatre enfants selon le Washington Post.
En Israël, d'après le bureau central des statistiques, les Juifs ultra-orthodoxes ont en moyenne 6,5 rejetons par femme. 
Ce chiffre atteint 7,2 chez les Amish - protestants radicaux refusant la technologie- en Pennsylvanie et dans l'Indiana. Avec une croissance démographique annuelle de 3 %, la population Amish double tous les 23 ans... sans même faire de convertis.

Il semble exister un lien très étroit entre fondamentalisme religieux et natalité explosive. Notamment parce que les groupes concernés refusent toute forme de contraception.

On peut dès lors envisager le futur de la race humaine avec de plus en plus d'intégristes et moins en moins d'intellectuels.
 
Une planète d'idiots fanatisés d'ici quelques siècles ? Le film "Idiocracy" est en somme assez visionnaire.


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