Les cougars, ces dévoreuses d’hommes, espèce à protéger !
par Ariane Walter
lundi 27 septembre 2010
« Cougar », ce nom est né dans les limbes d’une série américaine « Cougar town » dont nous allons bientôt avoir la primeur. Il s’agit donc de femmes d’une quarantaine d’années qui ne se contentent pas de lutiner un petit ami mais plusieurs. Ce sont les petites sœurs des « nympho ». Plus finaudes, n’en doutons pas, car les nympho, vu leur appétit, honoraient toutes les tranches de la pyramide des âges. Les cougars, elles, choisissent ce qu’il y a de mieux : la chair fraîche et le muscle tendu. Ah ! Elles ont le flair et les crocs !
Notons un progrès dans le choix des appellations. Même si cougard sonne rudement à l’oreille, ce nom vaut mieux que nymphomane. Les sauvages succèdent aux malades. (Oui, les nymphomanes étaient ces femmes qui collectionnaient les hommes car elles n’arrivaient pas à jouir. On peut aussi imaginer qu’elle les collectionnaient car elles y arrivaient très bien mais enfin, bon , n’ergotons pas et laissons le cas à « Santé Magazine. »)
Je veux laisser ici la position traditionnelle qui consiste à critiquer vertement ces débauches de femmes mûres. ( Je note au passage que l’adjectif « mûr » accolé à un femme est beaucoup moins flatteur que lorsqu’il est accolé à un fruit. « Fruit mûr » étant le nec plus ultra. « Femme mûre » étant plutôt synonyme de femme blette.)
Je veux étudier les raisons pour lesquelles, dans notre monde bouleversé, l’intérêt des femmes plus âgées pour les hommes plus jeunes compense les défaillances du système familial et social et ne peut donc qu’être encouragé.
Ces femmes ne sont-elles pas les dames patronnesses de notre temps ? Je pose la question !
Etudions la situation :
Autrefois un jeune de vingt à trente ans se mariait, avait des enfants, travaillait assurément et n’avait guère le temps pour compter fleurette aux amies de sa mère.
Mais la crise est passée et le monde foisonne désormais de ces beaux garçons intelligents qui vivent encore chez leurs parents car ils ne trouvent pas de travail. Veulent-ils se marier, ils sont chômeurs. Bonjour ! Au revoir ! Sont-ils mariés, l’évolution des mœurs leur a été fatale. Le temps n’est plus où Madame supportait Monsieur patiemment jusqu’à ce qu’elle se fasse débarquer vers la quarantaine. A présent, elle prend les devants, ne supporte aucun caprice, aucune anicroche, et se retrouve libre et divorcée avec ses enfants et sa maison.
Pendant ce temps l’ex-époux ruiné se réfugie dans un studio où sa seule occupation virile est de recevoir ses bambins un week-end sur deux.
On comprend donc, dans ces conditions, qu’une femme « mûre » c’est-à-dire aussi désirable qu’une pêche d’été, ne soit pas une compensation désagréable pour tous ces malheureux qui pullulent sur les sites de rencontre.
Car là est la nouveauté.
Autrefois une femme mûre ne pouvait espérer rencontrer une dizaine de jeunes par semaine.
A présent si.
On ne dira jamais assez à quel point les sites de rencontre signent le triomphe de la femme mûre. Tout le monde s’intéresse à elle. Les jeunes , les moyens , les vieux. Ces catalogues sont un puits sans fond. Mais les grognons diront ( « les grognons » étant le masculin de « femme mûre ».) :
- Quel intérêt, collectionner des jeunes !!!
Ma foi, je n’en sais rien. Je l’avoue. Mais c’est une collection qui en vaut d’autres et qui a le mérite de stabiliser la société, de prendre le relai de l’Anpe, non pas pour créer une nouvelle race de gigolos mais tout simplement pour venir en aide à des hommes blessés, abandonnés aux soins d’infirmières compatissantes .Sans danger.
Il n’y a rien de moins dangereux, en effet, pour un homme qui sort d’un divorce fracassant et s’inquiète de la jeunette qui voudra des enfants, et rebelote, que la femme mûre qui ne souhaite que lui donner du plaisir dans sa belle maison. (Laissée par son mari lors de leur divorce.)
Certes, des hommes s’ulcèrent du succès de leurs ex et ne se gênent pas pour leur dire en ricanant :
« Oui ! C’est ça ! Profites-en pendant encore quelques années ! Mais après tu vieilliras seule !
Houla ! La menace est inquiétante. Personnellement je ne connais aucune femme qu’une vieillesse solitaire inquiète, surtout si elle la compare avec une vieillesse en compagnie d’un grognon qui marmonne devant sa télé :
« Arrête avec ton aspirateur ! »
Non, alors, non. Ne critiquons et encourageons même les femmes qui hésiteraient à se lancer dans cette carrière.
Si elles me demandaient conseil, voici ce que je leur dirai :
« Lancez- vous les filles, lancez-vous !
Ayez plusieurs amants !
Au minet romantique, ne demandez rien de sérieux ; au jeunot organisé, confiez vos affaires. Au troisième poulet, plus énergique, offrez l’ardeur dont les deux autres ne vous dépossèdent pas tout à fait.
L’un aime danser. L’autre aime lire. Le troisième adore monter à cheval. Chacun son parfum. Aucune monotonie. Chacun ses rites amoureux. Aucune habitude.
Souhaitez-vous voyager ? Envoyez un message à celui qui vit toujours sur pied de départ.
Rêvez-vous de parler poésie ? Convoquez l’artiste.
Souhaitez-vous jouir vivement ? Choisissez celui qui masse bien les pieds.
Faut-ils qu’ils se connaissent ? Non.
Gardez pour vos affaires la discrétion qui est la leur en ce qui concerne les autres femmes .
S’ils apprennent votre nature vous quitteront-ils ?
Qu’ils le fassent.
D’autres, toujours, les remplaceront. Avec leurs qualités et leurs défauts.
Comme un jardinier cueille des fleurs qui embaument sa maison mais laissent régulièrement la place à d’autres, cueillez, lors de vos promenades, lors des bals , ces visages aux yeux brillants montés sur des cous aux parfums délicats . Fleurissez-en vos salons, parfumez-en vos draps.
Il n’y a pas de bougie plus scintillante que le regard d’un homme séduit.
La fidélité est-elle préférable ?
Serez-vous tentée d’y céder ?
Si cela vous arrive, ne renvoyez personne. Contentez-vous pendant quelques jours, voire un mois de fréquenter le même.
Un mois suffit généralement, quand ce n’est pas un jour, pour voir ce qu’il en est de ce genre de fantaisie romanesque : la fidélité .
On est alors fidèle au silence. A la tendresse épisodique . À l’absence de plaisirs simples que les autres vous accordaient volontiers. Veut-on se promener le soir ? Il digère. Veut-on courir le matin ? Il dort encore. Veut-on lire des poèmes ? Il fait ses comptes.
Ce qui manque le plus dans ces cas de triste figure, c’est la passion toujours si vive de ceux qui savent qu’ils ont encore plus à souhaiter : La possession totale d’une femme qui s’abandonne à un seul.
En donnant tout, on perd tout. Inévitablement.
Pourquoi la fidélité est-elle une vertu ?
Ce sont les hommes qui l’ont inventée. Sans la pratiquer. En vertu de l’adage : « Fais ce que je te dis, moi je ferai le contraire. » Ils protègent ainsi leur race. Toute femme qui ne veut être qu’une reproductrice sérieuse doit les suivre dans cette voie. Les autres éviteront ce mythe anti-naturel. Car enfin qui se satisferait, certes la comparaison est banale : du même plat, de la même musique , de la même robe ? N’est-ce pas la nature elle-même qui nous apprend la variété ? N’est-ce pas faire insulte à l’immense océan de la floraison masculine que de s’en tenir à une seule goutte ?
Même les hommes n’ont pas intérêt à la fidélité des femmes.
Les femmes fidèles les épuisent de leurs exigences insensées. Elles veulent qu’ils soient : et la terre et le ciel et l’enfer. Elles brûlent qu’ils incarnent une passion intense qui n’est pas de leur ressort. Les hommes ont un romantisme saisonnier. Leur amour est un printemps que suit l’été, l’automne et l’hiver. Parfois en une nuit.
Leur âme amoureuse est un sexe.
Ceux qui disent : « les âmes sont invisibles », n’ont pas bien cherché.
L’âme des hommes a une petite tête sur un long cou. Pas d’yeux. Une bouche verticale qui crache la vie. Elle est douce, fragile, dure, pénétrante. Spectaculaire. Fière. Théâtrale. Curieuse. Envahissante. Drôle.
Caresser l’âme d’un homme, c’est philosopher.
Admirer les ressorts étonnants de la vie.
Contempler et agir.
Chaque âme nous donne des enseignements différents et leurs maîtres, jamais, ne doivent être les nôtres si nous tenons, ce qui est le paradis, à rester leur Maîtresse.
Maître, maîtresse…
Puissances incompatibles.
Il faut choisir.
Et quand le jour se lève et quand la nuit descend, attendre cœur battant un autre cœur qui bat dans un moment qui plus jamais n’existera.
Votre avenir est le présent !