Les fonctionnaires boucs-émissaires du PS et des banques ?

par Coeur de la Beauce
samedi 15 février 2014

C'est bien connu. Pour l'ensemble de la presse économique les principaux responsables de la crise économique sont les "freins" qui empêchent le capitalisme triomphant de s'épanouir. D'une part les chômeurs (dans la ligne de mire du Medef), de l'autre les agents de l'état, ces fameux "fonctionnaires" tant décriés (et enviés) par les piliers de comptoir du café du commerce.

Car oui, pour les "spécialistes" de l'économie libérale salvatrice les aides-soignantes des hôpitaux, les institutrices de banlieue et les policiers des commissariats de quartiers sont les "privilégiés" responsables de la dette publique et des dépenses de l'état. Etonnant. Car personne ne rappelle que le déficit est d'abord issu d'une politique orchestrée depuis Pompidou pour empêcher la banque de France de financer à taux zéro les programmes sociaux et pour obliger l'état à s'endetter auprès des banques privées qui fixent les taux. Et depuis quarante ans il faut rembourser ces gens-là. Bref un système mafieux... 

Les "fonctionnaires" ? Ce n'est pas un métier mais un statut, avec ses avantages et ses inconvénients. Ils coûtent ? Pourtant ils ne sont pas responsables des 20 milliards d'euros de fraude fiscale rappelé par Dupont-Aignan et Alain Bocquet dans un rapport parlementaire et ils font rarement fortune avec leur salaire. D'ailleurs rien n'empêche leurs détracteurs de prendre un poste dans la fonction publique : Il y a des centaines de postes de professeurs d'école vacants en Seine St Denis par exemple... Proposons à un journaliste des Echos de devenir un privilégié à son tour en prenant la charge d'une classe de CM2 à Bobigny. Avec les sacrifices financiers qui iront de pair, car le salaire d'un instit n'a rien à voir avec celui d'un journaliste de la grande presse.

Le gouvernement voudrait geler l'avancement des fonctionnaires ? Pourquoi pas, à condition de bloquer aussi les loyers et le coût des dépenses courantes, ce qu'il ne manquera pas de faire en toute logique, sinon il ne serait pas "socialiste"... 

Or ce ne sont ni les agents de l'état, ni les jeunes, les chômeurs ou les retraités qui sont responsables de la crise. Mais les exonérations d'impôts des grandes entreprises, la fraude fiscale à la Cahuzac et la fameuse dette dûe aux Al Capone de la finance... un système qui fait regretter à certains le communisme, un comble pour le patriote que je suis.

Cette classe politique au service d'un système bancaire qui se fiche de la démocratie - au fait expliquez-moi la différence entre Sarkozy et Hollande ? - n'est plus qu'une officine de contremaîtres chargée de fouetter les salariés et de les dresser les uns contre les autres : public contre privé, jeunes contre vieux... diviser pour mieux régner. Chacun d'entre nous constate l'aggressivité et la froideur des gens dans les rues de France et de Navarre : rancunes, frustrations, repli sur soi... or c'est par des luttes collectives que le peuple reprendra le pouvoir, par une conscience citoyenne au-delà des "partis" vendus aux puissances d'argent.

Tout a une logique. Les princes de la finance n'aiment pas les services publics et les idéaux de partage et de solidarité qu'ils véhiculent : écoles et hôpitaux publics ne font pas parti de leur univers. Il s'agit d'un frein à leur épanouissement personnel. Ils n'aiment pas les fonctionnaires sauf pour leur louer des appartements et récupérer la moitié de leur traitement (payé par... l'état) par exemple... ces gens sont parfois incohérents si j'ose dire...

Les "fonctionnaires" comme les "non-fonctionnaires" sauront se souvenir qu'il n'y a plus qu'un parti unique en France et en tireront les conséquences aux élections à venir. Quant à leurs détracteurs ils sont invités à venir les rencontrer physiquement ces fameux privilégiés lors des manifestations de rue à venir contre la politique d'austérité du gouvernement. A cette occasion ils viendront avec leur déclaration d'impôts pour la comparer avec celle d'un brave agent de catégorie B... et pour dialoguer. Arrêtons de se f... de la gueule du peuple ! Oui il existe des privilégiés, et ils habitent du côté de l'avenue Foch, pas à Bobigny... il ne faut pas se tromper de combat.


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