Les gays sont tristes

par Pierre de La Coste
lundi 24 septembre 2012

La destruction des repères familiaux, parentaux, moraux depuis trente ans a un effet direct sur l'agressivité des adolescents, notamment les garçons qui n'ont pas reçu la salutaire paire de gifles paternelle. Or, on voudrait aller plus loin dans la destruction de ces repères, avec le mariage homosexuel. Il faut donc s'attendre en retour a plus de violences chez les jeunes.

Une rame de métro ordinaire, à Paris, un samedi soir. Une bande d'adolescents monte à bord. L'un d'entre eux, un garçon taillé comme une armoire à glace, sort un briquet et tente d'incendier le système d'éclairage de la rame. Je m'interpose : "arrêtez, vous allez tous nous faire brûler !"

Immédiatement, un flot d'insultes. Ininterrompu. Ta mère fait ceci, cela, sur le périphérique... moi même je suis "un gros pédé", parce que je laisse insulter ma mère devant tout le métro. Des rafales d'insultes, allant toujours plus loin dans l'abjection. Puis le garçon tente à nouveau de brûler la rame. Je m'interpose à nouveau, aidé par certains ados de la bande. A nouveau, des nuées d'insultes. J'essaie de ne pas perdre mon calme. J'ai cinquante ans et de santé fragile, il pourrait facilement me casser la figure. J'en appelle à la raison. Je lui parle de sécurité. Peine perdue. Parmi les agressions verbales, un leit-motiv : "tu n'es pas mon père pour m'interdire de brûler le métro..." Une jeune fille vole à ma rescousse : "Nasser, arrête, le Monsieur a raison". A la fin de l'altercation, elle vient gentiment me présenter ses excuses.

"Tu n'es pas mon père, pour m'interdire de brûler le métro" ! Ce cri du coeur nous ramène au coeur du problème. Sur le plan purement physique, un garçon de 15 ou 16 ans n'a aucune raison de respecter un adulte, que ce soit un monsieur dans le métro ou un enseignant. Seul, le repère mental de l'autorité parentale, en particulier l'image du père pour le garçon, peut lui inculquer le respect de la société des adultes. Les deux ou trois paires de gifles qu'un garçon doit recevoir dans sa vie, sauf s'il est un petit saint, sont l'assurance d'une vie stable, disciplinée, exempte de violences pour la suite, sauf accident.

Bien entendu, cette dégradation des valeurs morales est aggravée par des facteurs qui touchent toute la société française. Lorsqu'elles sont issues de l'immigration, les familles viennent de sociétés ultra-patricarcales, autoritaires, obéissant à des codes moraux stricts. Les adolescents sont plongés, en l'espace d'une génération, dans une société ultra-permissive, où le père a perdu brutalement toute son autorité, tout son aura. Le choc est rude, car tout le système de valeurs explose. 

Est-ce que l'on tire les leçons de cette situation ? Est-ce que l'on tente de restaurer l'autorité parentale et les repères dont les adolescents ont tant besoin ?

Tous les jours, nous lisons dans les journaux des histoires d'adolescents ultra-violents, comme cette agression d'un professeur à Bordeaux, ou, beaucoup plus grave, ce viol collectif qui a duré des mois dans une cité. Et tous les jours, on nous annonce que le mariage entre personnes du même sexe se précise et que des enfants, demain, auront deux pères ou deux mères. Les mêmes causes ont les mêmes effets et les mêmes causes aggravées auront des effets aggravés. Mais personne, dans les médias, ni chez les politiques ne songe à faire le lien.

Les repères vont se brouiller encore davantage. Non seulement chez les enfants qui grandiront dans les couples homosexuels, mais chez leurs camarades d'école. C'est toute la société qui veut oublier d'où elle vient : de la relation hétérosexuelle et d'elle seule. Certes, l'homosexualité est une réalité, appartient à la nature de certaines personnes (est voulue par Dieu, diront les chrétiens), mais celles-ci ne peuvent revendiquer d'entrer dans une institution dont elles remettent en cause le principe fondateur. Il n'y a d'ailleurs jamais eu d'égalité stricte devant le mariage : un mineur ne peut pas se marier, un frère ne peut pas épouser sa soeur...

L'égalité stricte des adultes sur ce point entraîne une injustice chez les enfants qui n'auront pas droit à un père et une mère, alors qu'ils sont constitués de la rencontre d'un spermatozoïde et d'une ovule, d'un principe masculin et d'un principe féminin. On dispose ainsi de la vie de ces enfants en s'écartant de la voie qui nous est tracée par la manière dont ils sont nés. Le mariage homosexuel revient à voler des enfants à l'hétérosexualité pour les abandonner à l'homosexualité.

"Il est dans le grand ordre qu'il y ait quelque petit désordre", dit Leibniz, reprenant Saint Bernard. Le grand ordre de l'hétérosexualité contient le petit désordre de l'homosexualité. Il est aberrant de mettre sur le même plan le grand ordre et le petit désordre. Il faudrait au contraire, sans le nier, admettre que le petit désordre existe, mais le laisser (ou le remettre) à sa place, qui doit être marginale. Hors du mariage.


Lire l'article complet, et les commentaires