Les milliards des syndicats patronaux

par C BARRATIER
vendredi 20 janvier 2012

Toute une presse manipulatrice utilise l’éteignoir placé sur un rapport sur l’argent des syndicats pour s’en prendre aux syndicats de salariés, alors que les abus constatés ne se situaient pas là.

Haro sur les syndicats …de salariés !

Nicolas PERRUCHOT, député, a rédigé le rapport de la commission parlementaire sur « l’argent des syndicats ». la commission a travaillé, et a produit fin 2011 un rapport de 140 pages dit on …enterré sur consigne de la majorité, les syndicats patronaux se trouvaient en mauvaise posture s’il passait !


La presse, et dans sa suite des blogueurs liquidateurs de la République ont sauté sur l’aubaine : ce qu’on cachait, c’étaient les milliards des syndicats des salariés. Je cite

« Malgré les pressions qui ont permis d'enterrer le premier rapport de la commission d'enquête parlementaire sur l'argent des syndicats, les langues se délient, sous le sceau du secret. Et l'on découvre le prix de la "paix sociale" : 4 milliards d'euros par an ! »

Voilà comment on invente ce qu’on ne sait pas…pour cacher ce qu’on sait …au Figaro bien sûr mais pas seulement….Cependant Le Figaro magazine avait eu l’avantage d être destinataire d’éléments du rapport…et avait choisi ses extraits dans son édition du 2 décembre. Ce n’est pas neutre !

Que raconte-t-on ? L'incroyable richesse des syndicats français (lesquels ? patronaux ? salariés ?), pour commencer. La désinformation dit qu’alors qu'ils ne compteraient que 8 % d'adhérents chez les salariés (la France serait l'un des pays européens où le pourcentage de syndiqués serait le plus faible, voilà qui est bien vague…). Les "syndicats" recevraient près de 4 milliards de la collectivité.

Les cotisations des adhérents représenteraient une part ridicule de l'argent des syndicats : 3 à 4 % de leur budget. 


Plus de 90 % de leurs fonds proviendraient des employeurs (État, entreprises), et des "fromages" qui leur ont été offerts.

Voilà comment les commentateurs patentés passent des «  syndicats » aux syndicats de salariés ! Alors on ne va parler que de ces derniers, les moins riches pourtant !

Les mêmes commentateurs mélangent volontairement syndicats et comités d’entreprises dont la « richesse » est mise arbitrairement dans la « fortune des syndicat ». Les cinq CE les plus riches de France seraient, dans l'ordre : celui d'EDF, qui touche chaque année 1 % du montant des factures d'électricité (près de 500 millions d'euros) et compte près de 4 000 salariés ; ceux de GDF (140 millions), de la SNCF (93 millions), de France Télécom (92millions) et de la RATP (53 millions). ..Problème, ce ne sont pas des syndicats et les syndicats n’en sont pas propriétaires. Mais monter en épingle des gestions et des comptabilités peu professionnelles de comités d’entreprise dans un amalgame avec les syndicats fait les délices de la presse aux ordres et agit insidieusement sur l’opinion publique ! C’est de la manipulation.

Pas question par contre de mettre l’accent sur les constats accablants de la Cour des comptes sur la gestion de l’apprentissage qui rapporte tant, et parfois avec de vrais détournements de fonds, aux syndicats patronaux.

Voir dans la table des news :

« L'apprentissage, les milliards des syndicats patronaux »

 http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=208

On préfère raconter des salades sur l'argent des syndicats.

Les syndicats se partagent en effet la gestion du paritarisme, c'est-à-dire des grands organismes de la Sécurité sociale, des caisses de retraite, comme la Cnav, régime de base des salariés du privé, de l'Unedic, du 1 % logement. Ils siègent dans des conseils d’administration, mais ils n’ont pas les monstrueux jetons de présence distribués en d’autre lieux. Amalgame.

Problème, ces commentateurs ne voient pas que ces flux financiers concernant essentiellement les syndicats patronaux comme le MEDEF, la FNSEA, la CAPEB. Les sièges sociaux des patrons ne sont pas de châteaux à la campagne, mais des locaux luxueux à PARIS où le prix au m2 est astronomique. Alors la propagande va titrer sur les châteaux des syndicats ! C’est malhonnête. Ces châteaux invendables ont été bradés à des organisateurs des colonies de vacances, parfois à des syndicats à des prix 20 fois inférieurs au prix du m2 d’une villa ! Là où les patrons des syndicats patronaux du CAC 40 ont besoin de séminaires de luxe à PARIS avec de hôtels 5 étoiles pour tenir leurs réunions syndicales, les « châteaux » des salariés offrent des chambres bon marché, une cuisine permettant des repas où les participants assurent le service…bref, un moindre coût. Actuellement sur Internet, circule une malhonnête campagne sur les châteaux des syndicats où ne sont cités que les syndicats de salariés et, en amalgame, les comités d’entreprise. Il est nécessaire, devant cette désinformation, de réagir avec nos petits moyens…


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