Les Pays-Bas, un peu plus bas
par LM
jeudi 1er juin 2006
Après l’euthanasie, le cannabis, la prostitution, les Pays-Bas ne pouvaient pas s’arrêter en si bon chemin. Un étrange et fouettant parti, le NVD, propose désormais de légaliser la pédophilie et la zoophilie. On touche le fond Dutroux.
Bon voilà, on en est là, avec notre campagne pas lancée, nos candidates favorites des sondages, nos opposants majoritaires, notre majorité balbutiante, nos chiffres du chômage qui baissent, qui montent, qui baissent encore, notre président qui amnistie un sauteur de haie et François Bayrou qui s’étrangle.
On en est là avec nos verts, nos roses, nos rouge foncé, nos droites molles, ou dures, ou entre les deux.
Une Marine par ici, un Nicolas par là, une Ségolène dans ce champ, un Dominique sur cette plage, pas grand-chose, en somme, de nouveau à se mettre sous le stylo.
Dans un an, la France élira sans doute un homme politique, d’un certain âge, qui ne tiendra pas ses promesses.
J’ai lu ça dans Nostradamus. A moins que ce ne soit sur le site de l’Ipsos.
Mais, pendant ce temps, chez nos amis bataves, tout s’accélère.
Les Pays-Bas.
Vous savez, cette contrée que l’on devine orange, qui fait s’étrangler d’horreur notre bon baron de Villiers, devant tous ces drogués qui consomment librement, devant ces prostituées qui s’affichent en vitrine, c’est Sodome, c’est Gomorrhe, c’est l’horreur pour le puisatier de Vendée.
Les Pays-Bas, un autre pays pour le fromage, on le sait, et pour ce que certains n’hésitent pas à nommer liberté.
On écrirait son nom, à les entendre, sur n’importe quoi, mais mieux encore sur du gouda.
Effectivement, quand il faut légaliser, les Pays-Bas n’y vont pas par quatre chemins. Plutôt par deux autoroutes. Et la nouveauté donc, en ce mois de juin, ou de novembre, on sait pas trop, c’est le NVD.
Kesako le NVD ?
Un nouveau parti politique, dont les initiales signifient « Amour du prochain, liberté et diversité ».
Rien à redire a priori sur un tel slogan programme.
Sauf que le prochain en question, qu’on est invité à aimer, peut très bien avoir... douze ans.
Le NVD est un parti qui, entre autres réjouissances, propose une légalisation de la pédophilie.
Ses membres ne cherchent même pas à gagner les élections, mais juste l’emporter sur ce point-là. La pédophilie. Libre et légale.
« A partir de douze ans, on devrait être libre d’avoir des relations sexuelles, de voter, de jouer aux jeux d’argent et de choisir avec qui on veut vivre », prétend ce parti, argumentant : « Les tabous et les dogmes ne font qu’aggraver la peur et l’intolérance ».
Soit. Donc relations sexuelles à partir de douze ans, et âge légal ramené à seize ans (et non dix-huit comme c’est le cas actuellement) pour poser dans les revues pornos.
« Depuis l’affaire Marc Dutroux, il n’y a plus de discussion. Tous les pédophiles sont mis dans le même panier... », affirme le mouvement.
C’est vrai qu’il serait temps de séparer les bons pédophiles des mauvais.
Il y aurait donc les bons pédophiles qui ont des relations sexuelles avec des enfants par amour, ou juste parce que c’est naturel, et les mauvais, qui ne sont que des pervers. Autrement dit, rapidement, il n’y aurait plus de pervers. Juste des faux coupables qu’on ne comprend pas.
Mais ce sympathique parti qui fait du bien à l’Europe ne s’arrête pas en si douteux chemin. Il préconise aussi, deux points ouvrez bien les guillemets :
« L’autorisation de possession d’images pédophiles.
- Légalisation du sexe avec des animaux.
- Autorisation de la prostitution et des tournages pornos dès seize ans.
- Légalisation de la nudité en public.
- Légalisation de toutes les drogues.
- Autorisation de la pornographie à la télé toute la journée. »
Et rien de tout ceci, pas un mot, ne tient de la mauvaise blague. Tout est vrai.
Un homme de 62 ans, Ad Van den Berg est présenté comme le cofondateur de ce parti, dans un article paru dans Libération hier. On n’ira pas forcément chercher plus avant dans le pédigrée de ce sinistre personnage, il ne le mérite pas.
Le NVD a son site Internet. (On y trouve une photo dudit Van den Berg entouré d’un certain Marthijn Uittenbogaard et d’un obscur Norbert de Jonge.)
Il préconise également la... gratuité des voyages en train, la suppression du gouvernement, et l’interdiction du déficit budgétaire. N’y aurait-il que ces dernières mesures-là, on pourrait au moins en rire.
Heureusement, et ça allait presque sans dire, l’énorme majorité des Hollandais (82%, on n’ose même pas réfléchir aux 18% restants) sont scandalisés qu’un tel parti ait même l’idée d’exister.
Nous, dans notre coin, avec nos chasse pêche nature tradition haute couture tailleurs écrus et révolutionnaires postiers, on ne fait pas le poids, en termes d’absurdité démente, avec ce genre de zouaves.
L’émergence d’un tel rassemblement de dérangés risque en tout cas de donner encore des ailes aux accents d’indignation de ce bon Philippe « Le Coran ne passera pas par moi » de Villiers sur le thème : « On commence par un pétard, on finit avec un enfant dans son lit. » Il n’en serait pas à une démagogie près.
En tout cas, si on sait depuis Brel que dans le Port d’Amsterdam, tout est bon, même les marins qui boivent et qui reboivent encore, on découvre aujourd’hui que dans le porc d’Amsterdam il y a beaucoup à jeter.
Au fond du trou.