Les Roms à Vaux-le-Pénil ont aussi des droits

par CHALOT
mardi 15 décembre 2020

 

L’image qui illustre cet article est celle qui compose la couverture de cet excellent livre pour enfants qui nous parle des roms

http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/32759

Des roms , originaires majoritairement de Moldavie se sont installés sur un terrain industriel à Vaux-le-Pénil.

Ils sont plusieurs centaines, en familles, vivant dans des conditions précaires.

On entend tout et son contraire à propos de ces « gens différents »

- La plupart des habitants de Vaux-le-Pénil demandent leur départ immédiat, certains, heureusement peu nombreux, se laissent aller à des propos peu amènes sur leurs conditions de vie et leurs comportements.

Ils oublient que comme partout il y a toutes sortes d’attitudes et toute généralisation risque de conduire à un rejet de type raciste.

- Des militants des droits de l’Homme, indignés par les menaces de démantèlement du camp effectué par la police exigent que les familles des roms puissent rester. Ils dénoncent l’infâmie que constituerait la destruction du camp.

Il y a là un problème social et humanitaire qui se pose, pas seulement aux bonnes consciences prêtes à signer une pétition avant d’aller faire leurs courses mais à tous les citoyens.

Je me suis informé auprès d’Equalis, l’association qui gère, sous l’autorité de l’Etat le SIAO et le 115 .

« Le Service Intégré de l’Accueil et de l’Orientation (SIAO) a pour vocation de simplifier les démarches d’accès à l’hébergement et au logement, traiter avec équité les demandes, coordonner les différents acteurs de la veille sociale et de l’accès au logement et contribuer à la mise en place d’une observation sociale locale.

Il répond à deux niveaux de prise en charge : l'urgence et l'insertion. »

J’ai reçu une confirmation des informations que je détenais : avant tout démantèlement pour des raisons sanitaires et de sécurité d’un campement provisoire, les équipes d’EQUALIS, composées de travailleurs sociaux vont rencontrer les familles et proposer un hébergement hôtelier via la plateforme 115 du SIAO

Avec la pandémie et l’arrivée de la période hivernale, toutes celles et tous ceux qui l’acceptent sont orientés. Certaines familles peuvent même avoir un hébergement en structure collective avec un accompagnement éducatif

Pour des raisons que l’on peut comprendre, certaines familles refusent une orientation : ils veulent continuer leur travail : mécanique, fer, travaux du bâtiment et le renvoi vers un hôtel relativement éloigné les empêche de continuer, Même s’il y a un effort particulier à mettre à l’abri dans des hôtels en priorisant les lieux de travail (CDI) et de laisser les familles très nombreuses proches les unes des autres (ménages de 19 personnes par ex)

Que faire ?

Maintenir ce camp avec les risques encourus : un incendie a déjà eu lieu et des bouteilles de gaz ont failli exploser.

Ou démanteler le camp comme l’a demandé le maire Henri de Meyrignac dans des propos rapportés par le Parisien : . « Suite aux risques sanitaire et sécuritaire devenus aigus avec la venue supplémentaire de 200 Roms de Moldavie, nous avions déjà alerté la préfecture et demandé le démantèlement du camp qui a fini par héberger 800 personnes », indique-t-il.

 

« Ce départ de feu vient confirmer la dangerosité du site. Il fait froid et les gens se chauffent. Il y a une quantité de bouteilles de gaz très importante. Nous avons eu de la chance que ce soit en extérieur car il y a aussi du monde dans le bâtiment couvert de 13 000 m2 avec de nombreuses cabanes et un fort risque d'intoxication »

 

On ne peut pas rester insensibles aux questions sanitaires et humaines que pose le problème de l’installation « spontanée » de centaines d’hommes, de femmes et d’enfants dans un lieu ouvert à tous les dangers.

La réponse qui consiste à proposer des hébergements sous dur dans les hôtels ne suffit pas, il manque des espaces comme des aires de grands voyages avec des équipements collectifs comme de l’eau courante, des sanitaires et une évacuation régulière des ordures ménagères.

Comme beaucoup d’autres militants associatifs intervenant dans le champ de la solidarité, je demande une concertation entre les associations et les pouvoirs publics car c’est ensemble dans le respect des droits de l’homme que l’on peut trouver des solutions.

Je rappelle aussi qu’il existe de nombreux bâtiments vides qu’il suffirait d’aménager afin de les transformer en espaces sécurisés d’hébergement d’urgence.

 

Jean-François Chalot


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