Les voyous anglais... en maternelle
par Christine Tasin
mercredi 6 janvier 2010
Un passage du Café Pédagogique d’hier a retenu mon attention :
"En Angleterre, les exclusions d’enfants de moins de 6 ans ont augmenté de 6%. "Il y a un problème sérieux et grandissant avec le comportement des élèves les plus jeunes des écoles primaires et cela rend la vie impossible aux enseignants" clame dans la presse anglaise le responsable de l’éducation des conservateurs. En cause, des statistiques qui montrent 2 600 cas d’exclusion d’écoliers de 3 à 5 ans en Angleterre, en 2007-2008, soit 6% de plus que l’année précédente.
Que leur reproche-t-on ? Sur ce total on compte 30 voyous âgés de 3 ans, 830 malfaiteurs de 4 ans et 1 750 racailles de 5 ans. Ils sont exclus pour racisme, violence et même, pour 10 enfants de 4 ans et 20 de 5 ans, pour "inconduite sexuelle". La presse britannique prend ces choses au sérieux. Le ministre des écoles remarque de son côté que la très grande majorité des écoles n’exclut aucun écolier. C’est peut-être de ce côté là qu’il faut creuser"
Certes, cela se passe en Angleterre ; certes, le Café minore (c’est son fond de commerce) les dysfonctionnements au point d’accuser les établissements qui excluent d’excès ; comme d’habitude, Saint Meirieu est passé par là, mais nous savons tous que dès la petite enfance de petits anges sont capables de devenir des démons, nous en voyons dans les lieux publics, et les enseignants de maternelle peinent de plus en plus à gérer les petits "macs" qui débarquent, comme l’écrivait l’an dernier Brigitte Bré Bayle pour Riposte Laïque.
Non, malgré l’ironie des adeptes du pédagogisme, des gosses de 3 à 5 ans violents et ingérables ce n’est pas une invention et on peut croire que l’Angleterre multiculturelle et qui favorise le communautarisme au point d’accepter des tribunaux musulmans jugeant en fonction de la charia n’a pas d’écoles rigoristes avec des pratiques d’avant-guerre !!!!
Non, ne mettons pas nos oeillères, nous sommes bien dans une crise de société, une crise de civilisation. Je ne chercherai pas ce qui dysfonctionne le plus, démission parentale, culte de l’enfant-roi, modèles télévisés, remplacement d’une tradition occidentale de douceur et de tolérance par des traditions importées de sociétés patriarcales violentes, consumérisme acharné ayant fait disparaître les vraies valeurs... J’en oublie sans doute mais il est indéniable que c’est inacceptable.
Et c’est d’autant plus inacceptable en 2010, quand, en principe, toute la population reçoit une éducation, une instruction censées brider les instincts primaires et violents de l’animal qui demeure en nous...
Les vrais problèmes que nous rencontrons nécessitent de vrais projets de société, mais, depuis 30 ans "on" nous assure que le bonheur est dans le monétarisme, dans l’économique... et "on" a même fait Maastricht et Lisbonne pour ça.