Lumpen-racaille à la Sorbonne
par Alain Hertoghe
vendredi 17 mars 2006
Une librairie est partie en flammes, jeudi à Paris, au coin du boulevard Saint-Michel et de la place de la Sorbonne. Tout un symbole ! Hier soir, le quartier latin ne rappelait pas la rébellion étudiante de Mai 68, comme on nous en rabat les oreilles depuis quelques jours, mais plutôt Berlin dans les années 1930, aux premières heures de la sauvagerie nazie.
A la fin de la manifestation des étudiants et des lycéens contre le contrat première embauche (CPE), qui s’était déroulée dans le calme, les casseurs ont fait leur apparition. D’abord rue de Vaugirard, puis à Sèvres-Babylone, enfin dans le quartier de la Sorbonne. Rue de Vaugirard, où ils ont brisé, vers 16 h, les vitres de dizaines de voitures en marge de la manifestation, les bandes de banlieues étaient emmenées par des groupes d’autonomes d’extrême-gauche. La bonne vieille alliance historique des "politiques" et du Lumpenproletariat...
Jusqu’à 22 h, quand les forces de l’ordre ont enfin réussi à rétablir l’ordre, gauchistes, hooligans et voyous des cités se sont livrés à une guérilla urbaine totalement déconnectée des mouvements étudiant et lycéen. Ils ont brisé des vitrines, retourné et incendié des voitures, attaqué les CRS à coups de bouteilles, de gros cailloux et de barres de fer. Mais ils n’ont détruit par les flammes qu’un seul magasin : une librairie... Le soir de l’ouverture du Salon du livre de Paris. Tout un symbole !
Face à ces commandos très mobiles et ultraviolents, le ministère de l’intérieur devrait adapter l’organisation et les tactiques de ses troupes pour les affronter et les appréhender beaucoup plus rapidement. Il n’est pas tolérable de laisser faire pendant des heures, par simple peur des "bavures". De nombreux casseurs ont néanmoins été interpellés, jeudi soir, par les forces de l’ordre. Que la justice soit sévère avec eux. Car ils n’ont rien à voir avec les manifestants anti-CPE.