Mais que fait la police ?
par Marcheg Arvor
vendredi 28 novembre 2008
L’omniprésence des forces de sécurité en France est contre productive.
Un long trajet en auto m’a mené dernièrement d’Alsace en Bavière puis au Tyrol et dans la région de Vienne. 3000 kilomètres hors de France en quelques jours. Quelle ne fut ma surprise de croiser 5 ou 6 policiers au grand maximum durant cette période.
De retour en France, j’en ai compté 3 fois plus en 4 heures entre Metz et Paris. Et puis il y a cette arrogance qui s’est substituée peu à peu au côté paternaliste, mais sévère, de nos flics d’antan.
Alors je me suis interrogé sur ce qui a changé. Tout d’abord la tenue. En effet, les tenues d’intervention réservées auparavant au « troupes de choc » des forces de sécurité (GIGN, RAID, BAC etc.) sont arborées à tous les carrefours par le moindre policier de base et parfois même par des gardes-champêtres (euh pardon, je voulais dire des policiers municipaux !). Excusez moi mais pour arrêter une petite dame un vendredi à 14H devant Montparnasse pour un défaut de ceinture je me demande si un simple policier en uniforme ne suffirait pas plutôt qu’une armada déguisée en équipiers du SWAT dans un film d’Hollywood (c’est du vécu !)…
Et puis ces sirènes hurlantes à tout bout de champs…
On nous explique que les tenues sont plus confortables, que l’on pense au bien-être des policiers et j’en passe.
Mais c’est faux, vous, les décideurs de la place Beauvau, donnez l’impression d’un pays en état de siège et, « l’habit faisant le moine » en l’occurrence, vous justifiez l’attitude souvent répréhensible et « border line » des forces de sécurité.
Et puis il y a cette politique du résultat qui met une pression malsaine sur nos poulets et pandores. Tout devient prétexte à verbaliser, et notamment quand il s’agit de tomber sur celui qui ne va pas poser de problème. Le vrai problème de la sécurité, il est en banlieue ou en Corse, pas sur les autoroutes !
Je me rappelle le beau scandale qu’avait créé Jean Edern Hallier (86 ou 87) quand il racontait que perdu dans Santiago du Chili, il avait passé 2 heures à chercher un policier pour retrouver son chemin. Et pourtant, on était au Chili sous Pinochet…
Et que dire de ces pères de famille arrêtés et menottés devant leurs enfants parce qu’après un repas de fête ils sont pris avec 1g dans le sang (fouille, cellule de dégrisement, menotté au radiateur) ? Évidemment, un père de famille, ça se révolte moins qu’un dealer. Mais bon sang de bois, retrouvez vos esprit ! Madame le ministre, vous êtes professeur de Droit, est-ce que tout cela ne vous gêne pas aux entournures.
Et puis encore cette disproportion de moyens qui donne parfois le vertige. A ce propos un autre exemple : une patrouille de la police ferroviaire dans le train Paris-Versailles (zone évidente de non-droit !) formée de 5 ou 6 gaillards qui tombent à bras raccourcis sur un gosse parce qu’il a les pieds sur la banquette en écoutant son baladeur. Une simple remontrance aurait suffi, je pense. En définitive, je pense que les principes d’une saine police républicaine (Dieu que je n’aime pas ce mot !) devraient de nouveau prévaloir et que l’institution aurait mieux à gagner à montrer ses muscles là où c’est nécessaire se contentant ailleurs d’une présence symbolique et rassurante. En clair, qu’ils passent le Kärcher au lieu d’emm… les honnêtes gens !