Management : D’une rive à l’autre

par exosphene
jeudi 28 mai 2015

Y a-t-il raison à s’inquiéter lorsque nos voisins Anglo-saxons, viennent s’immiscer dans notre vie, ne serait-ce que pour nous emprunter un élément de langage.

Nous connaissons depuis fort longtemps, leur conception des choses fondamentalement différente de la nôtre, sans pour autant arriver à en saisir la logique culturelle profonde.

Ils ont une fâcheuse tendance à en déduire des équations quelque peu déroutantes, pour notre esprit franchouillard.

 

Notre logique culturelle déduit : Si unanimement tout le monde reconnaît le bien-fondé d’une chose, alors cette valeur est avérée.

Nous avons une orientation culturelle à penser que toute chose contribuant au bien être fondamental des hommes, et reconnue par le peuple, est porteuse d’une valeur universelle.

Dans l’esprit anglo-saxon, les choses s’expriment différemment.

Les choses ne peuvent être reconnues comme bien-fondé que par le consentement de son l’élite, c’est à son regard que le sens des choses sera déterminé, et le bien-fondé avéré, il ne peut l’être que s’il sert sa cause.

Le patriote Anglo-saxon est dévoué à son élite, il lui voue une dévotion, qui pour nous peut apparaitre surprenante, pour le patriote "la cause de l'élite est la raison du peuple".


Lorsque l’élite en aura pris possession et en aura acquis l’exclusivité, alors elle en réglementera l’échange. Rien ne saurait venir déstabiliser le pouvoir en place. Seule cette élite a le pouvoir de changer les choses, c’est une autre culture, le monde anglo-saxon est un empire.

Contrairement à ce que nous pensons le mot empire n’est pas un mot désuet du passé, les termes « Empire Britannique et impérialisme américain » sont toujours employés et d’actualités.

Un bon anglo-saxon (WASP), se doit d’être un sujet dévoué au pouvoir, le vrai, celui qui se cache derrière les institutions politiques, et qui est imprimé dans son inconscient, c’est dans le cadre de son patriotisme que s'exprimera sa citoyenneté.

Source wikipédia

Le terme de white anglo-saxon protestant, abrégé par l'acronyme WASP et pouvant se traduire en français par anglo-saxon protestant blanc, désigne l'archétype de l'anglo-saxon, descendant des immigrants protestants d'Europe du nord-ouest, dont la pensée et le mode de vie ont structuré une partie de la nation américaine depuis les premières colonies anglaises du XVIIe siècle.

À partir du XVIIe siècle, les communautés protestantes britanniques anglaises et écossaises colonisent l’Amérique du nord, et se mélangent aux autres immigrants protestants européens, en particulier allemands, hollandais, scandinaves ou encore huguenots français bannis par les guerres de religion, pour constituer la communauté dite "WASP" aux États-Unis.

Le terme WASP s'oppose à une autre origine importante du peuplement dit blanc des États-Unis, les catholiques, principalement irlandais, italiens, allemands (bavarois) et polonais. À ce titre, certains WASP reprochèrent au premier et seul président non-protestant, John Fitzgerald Kennedy, sa non-appartenance à leur communauté au moment de son investiture suprême.

Aujourd'hui les WASP protestants ne sont plus majoritaires aux États-Unis, avec environ 40 % de la population selon les estimations, même s'ils demeurent importants économiquement, politiquement et culturellement.

 

C’est dans cette logique, que toute équation réputée incompatible à leurs yeux, doit être réorientée, pour maintenir leur prédominance et l’expansion de cette élite.

Cette adaptation ne peut se faire qu’en légitimant une approche des choses recentrées sur ses intérêts.

Ce qui nous apparaissait alors comme culturellement logique, va suivre un processus de réinterprétation différent qui n’est pas sans heurter notre compréhension culturelle.

 

Pour comprendre l’impact de cette différence culturelle et en prendre la mesure, un indispensable est disponible sur you tube Cette imposture qu'est le QI de Gabriel Valmont qui très révélateur de la méthode.

Ainsi, je me suis amusé, en posant simplement mon regard d'invétéré Franchouillard, à analyser la manière dont j’interprète ces différences culturelles, au travers de ces quelques équations, sur lesquelles je n’aurais jamais imaginé pouvoir y placer le signe égal entre les deux termes.

Liste des équations Franco-Atlantistes

Gastronomie = Fast-food

Sport = Business

Culture = Conditionnement des populations sous l’influence des lobbys.

Amnésie = Pathologie indispensable pour éviter l’introspection des peuples, (plus la culture est pauvre plus l'amnésie est grande.)

Télé réalité = Comment apprendre au peuple à se déculpabiliser de la délation.

Progrès = Orientation sociologique visant à rendre dépendant le peuple aux multinationales.(obsolescence programmée).

Contestation = Délit d’opinion

Liberté d’expression = Argument de manipulation de masse par le contrôle des médias.

Indicateurs statistiques = Outils de communication visant à légitimiser l'orientation des politiques imposées.

Terroristes = Toutes personnes susceptibles d’être en désaccord avec l’autorité.

Technologie numérique = Espionnage industriel, ou formidable outil de surveillance de masse des populations

Finance = Outil d’asservissement des peuples

QI = Outil de discrimination sociale    

QE = Outil de déstabilisation, lorsque l’on est à court de QI

Partenariat = États se soumettant à l'adoption de leurs règles.

Europe = TAFTA

Hommes politiques = Marionnette des lobbys

Semence naturelle = Brevets à déposer.

Démocratie = Argument d’invasion d’état souverain

Souveraineté = Concept à abolir au sein de l’UE, entrave au rattachement des états à l’empire.

Droit de l’homme = Texte de loi entravant l’expansion des multinationales, à réformer au plus vite

Economie = Science au-dessus de toutes autres, par laquelle toute décision est tranchée.

Le marché = Terrain de jeu, dont l'empire est le rédacteur, l'utilisateur et le contrôleur des règles.

 

Pas besoin d’avoir fait "Math Sup ou science Po" pour comprendre que l’axe directionnel de toutes ces équations, est le pouvoir par les armes (au propre comme au figuré) du marché (intérieur ou extérieur).

Toutes ses équations deviennent des égalités, à partir du moment où le signe égal, n’a de sens que par les valeurs auxquelles elles concourent pour mieux asservir les peuples et visent au maintien de cette élite.

En opposition à notre culture, ce système de valeur se trouve inversé.

Culturellement nous avons une tendance à traduire l'esprit par des mots, eux, jouent sur les mots pour en dévier l'esprit d'origine et les adapter à leurs intérêts. (Ce qui en soi est le fond du problème de notre société)

Vous comprendrez peut être alors mes craintes lorsqu’un mot d’emprunt a traversé la mer pour revenir chez nous transformé, surtout quand ce mot est Management.

Beaucoup ignore son origine Française.

Ce terme vient de l’emprunt du terme français du XVe siècle, « mesnager », signifiant en équitation « tenir en main les rênes d'un cheval », Par extension, « mesnager » a désigné à partir du XVIe siècle en français le fait de tenir les rênes d'une organisation (exploitation agricole, fabrique, administration, etc.) et non seulement d'un cheval.

Il est intéressant de voir ce qu’il représente aujourd’hui après avoir traversé la mer dans les deux sens, et d’en apprécier la transformation Anglo-saxonne, aujourd'hui dissimulée derrière l'appellation Atlantiste, qui lui donne l'aspect d'un caractère de partenariat culturelle logique, issus de l'assimilation par les peuples européens, du bien-fondé du système Anglo-saxon auxquels ils n'ont pu qu'adhérer depuis la fin de la seconde guerre mondiale. 

Pour les atlantistes il n'est pas concevable que les européens puissent douter de leur soi-disant bienveillance après 70 années de "partenariat"

Je parle bien d’assimilation et non pas d’intégration, c’est un point important qu’il ne faut pas négliger.

Le terme assimiler, dénote une opposition subtile mais fondamentale à celui d’intégrer.

Ce qu’on assimile fait appelle à une notion de (sens) ressenti. Il y a une notion de métabolisme, qui permet une diffusion biologique ou sensorielle. En fait qu’on le veuille ou non, l’information, le fait s’impose à nous, il nous imprègne, il n’est pas choisi, l’assimilation est un processus inconscient.

Ce qu’on intègre fait appel au choix de pouvoir inclure, d’être en capacité de réceptivité consciente. Il y a la place ou pas.

Ce n’est pas parce que l’on assimile quelque chose que l’on veuille nécessairement l’intégrer à notre manière de vivre.

La nuance est très importante, et sous-tend la prise en compte de l'aspect culturel qui s'avère fondamental.

 

Alors que je consultais wikipédia sur le sujet du management, un commentaire m’a tout particulièrement interpelé.

 

Aujourd’hui le terme management semble poser problème quant à son statut épistémologique.

Le concept de management est incertain. Son statut épistémologique est controversé. Suivant les auteurs, ce serait un art, ou une science, ou un processus, ou une fonction. Certains pensent que c'est une axiologie, une praxéologie, une idéologie, une science de gestion, une discipline, un programme scolaire, un ensemble de préceptes, une profession, un art libéral etc.

Ce statut incertain pose problème quand il s'agit de définir le management, car avant de dire ce que c'est, il nous faudrait pouvoir répondre à la question : Le management, c'est un ou une quoi ?

 

Je m’arrêterai simplement sur cette remarque, sans plus développer ce qu’est le management.

Le sujet est passionnant mais demande quelques prérequis indispensables mais trop conséquents, pour être traité dans cet article. Néanmoins 

Cette remarque est caractéristique du développement et de l’optimisation anglo-saxonne, qui par l’inclusion systématiques de l’exploitation contrôlée des biais cognitifs bien connu en psychologie, transforme tous les sujets en armes redoutables à des fins mercantiles, aux services de l’empire. (L’objectif final de ce type de management en détermine l’éthique, c’est la rentabilité optimum coûte que coûte, sa raison d’être est l’asservissement par les armes, en interne comme en externe)

La confusion des genres, sans limite déontologique, entraine systématiquement ce genre d’ambigüité d’interprétation. (Ah !!! Quand les psys s’en mêlent, ou plutôt, devrais-je écrire nous emmêle au point de ne plus savoir à qui ou à quoi nous avons à faire, ce qui est fondamentalement leur rôle dans l’entreprise).

L’avènement dans notre société du principe de management « à l’américaine » s’est généralisé ces dernières années. Comme je l’expliquais au début de l’article, les différences culturelles entre Français et Anglo-saxon sont beaucoup plus profondes qu’il n’y paraît, et ce n’est pas sans conséquences.

Il est un fait qui est directement lié à ce type de management, l’explosion des cas de burnout.

Je me dis alors qu’un retour aux sources serait approprié.

Je trouve l’image de la complicité entre l’homme et le cheval assez belle, elle dit à elle seule ce que devrait être le management.

C’est toute une philosophie, apprendre à aimer et traiter sa bête, avec autant de considération que ses semblables, pour arriver à une complicité harmonieuse. C’est un art témoignant d’une noblesse d’esprit ou fusionne la forme et le fond et où chacun y trouve son équilibre.

Cette approche est en complète opposition avec la conception anglo-saxonne d’un management orienté sur l’axe du profit, qui impose et s’autorise à pouvoir traiter ses semblables comme des bêtes, quitte à les sacrifier pour atteindre son objectif, ou la seule philosophie interprétable est « la fin justifie les moyens » la forme n’a aucune importance, il faut juste qu’elle sache rester sur la limite de la légalité, le fond ne visant qu’à satisfaire un tout petit nombre d’élite.

L’application de tels principes sur des personnes qui ont d’autres valeurs culturelles est dévastatrice.

Elle implique au niveau professionnel, que le personnel soit en mesure de débrancher sa conscience vis à vis des actes qui lui sont imposés.

Pour les atlantistes ça ne posera pas de problème, c'est dans leur culture de se dédouaner de leurs responsabilités en rusant sur la définition des termes.

Pour les personnes d'une autre culture, notamment la grande majorité des gens de France c'est une ineptie, la conscience ce n'est pas quelque chose que tu peux brancher ou débrancher. Nous ne fonctionnons pas en mode alternatif, sélectif, comme les Atlantistes.

Dans notre conception de la société, le droit de la société civile et ses valeurs morales doivent s'appliquer au monde de l'entreprise. (Personne ne peut être au-dessus de la loi)

Accepter qu’une telle exigence professionnelle soit possible, place le personnel des entreprises en zone de non droit.

La tolérance de telles pratiques relèvent de la discrimination culturelle.

 

Alors il serait bon de rappeler, à tous nos chefaillons dont regorgent nos entreprises, adeptes (inconscients de la réalité des conséquences) de l’exercice d’une telle pratique, et qui se glorifient du titre de manager croyant faire partie de cette élite, qu’ils ne sont tout simplement que des pantins, pris au piège de ce dangereux jeu de dupe.

Ce n’est pas, parce qu'ils leurs a été donné une arme peinte en rose (Des clés d'approche psychologique et comportementaliste) dans leurs cours de management, que ça en fait un jouet, ça reste une arme avec laquelle ils feraient mieux d’éviter de continuer de jouer aux cowboys.

Les munitions dont ils disposent ne sont pas des balles en plastiques, celles-ci peuvent tuer et ont déjà tué (hommage aux victimes de France télécom et tant d'autres)

Les dégâts sont considérables, ça se voit et coûte très cher aux caisses d’assurances maladies, nos "chers" élus pourraient finir par y voir, un dépassement de la ligne rouge. (Un peu comme les impôts à l’égard des méthodes d’optimisations fiscales, plus communément appelé fraudes par les inspecteurs des impôts)

Peut-être, finiront ils par être obligé, à ne plus pouvoir continuer à fermer les yeux sur de telles pratiques.(fermer les yeux, le mot est faible car en vérité la situation est beaucoup plus grave, et beaucoup plus généralisée que le simple cas évoqué dans l'article du 26 mai 2015 de Médiapart "En Haute Savoie le procureur fait feu sur l'inspection du travail", il y a bien longtemps que l'inspection du travail enterre les dossiers à la demande, c'est un secret de polichinelle "et qui dit secret.....")

Ces chefaillons pourraient alors voir leurs responsabilités engagées et cesser de voir les institutions collaborer aux dédouanements systématiques de leurs responsabilités.

Pour le moment le jeu de massacre continue, les Atlantistes de Bruxelles et de Washington préfèreraient plutôt voir abolir le code du travail Français. Les dernières avancées en matière de flexibilité du travail ne sont pas sans inquiéter sur l'amorce à plus ou moins longs termes de ce processus.

Cependant, bien que la déférence de nos politiques à leurs maîtres sous prétexte de flexibilité a de quoi nous inquiéter, ils ne peuvent cependant occulter indéfiniment ce phénomène de société qui fait état de chiffres très alarmants.

C’est tout de même extraordinaire, à force de vouloir bêtement s’aligner sur les idées des autres, (c’est toujours mieux ailleurs) on en oublie que l’origine du concept était le fruit d’une réflexion de l’esprit qui nous caractérise tant.

Le fait est, ce qui est valable ailleurs ne l’est pas forcément chez nous, la différence culturelle est fondamentale.

Le ministère de la culture ayant été le premier à avoir subi les coupes budgétaires dû à la crise, difficile d’imaginer que l'approche culturelle comme élément d’analyse puisse être envisagée par nos élus.

Encore combien de temps, et combien de victimes, avant que nos politiques daignent enfin ouvrir les yeux sur cette réalité : Ce type de management n’est pas adapté à notre culture !!!

Les chiffres du chômage ont-ils baissés ?

La situation des entreprises s’améliore-t-elle ?

Ce système permet-il au gens de s'épanouir humainement dans leur travail ?

Le bilan est désastreux, et sans appel, et la réactivité de nos politiques à la hauteur du bilan.

 

Le management à la sauce Anglo-saxonne diligentée sous prétexte Atlantiste, est à l’entreprise ce que le fast-food est à la gastronomie.

Le burnout lui, est au management ce que l’obésité est à la malbouffe.

Nos politiques continueront ils encore longtemps à laisser faire, en substituant leur manque de courage politique, en une argumentation ne relevant juste que d’une appréciation du goût des choses.

C’est bien connu, les goûts et les couleurs ça ne se discutent pas, néanmoins la saveur qui en résulte est plus que douteuse, encore faudrait-il pour pouvoir l’apprécier, ne pas souffrir d’agueusie ou de cécité.


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