Mariage homosexuel : argumentaire des contre

par pisavar
mercredi 5 décembre 2012

Le mariage homosexuel s'impose à certain comme une évolution sociétale naturelle. Cependant, quels peuvent être les arguments retenus contre lui ?

L'argument juridique 

Dans sa forme actuelle, le mariage sert notamment à faciliter la fondation d'une famille par le couple, comme le précise l'article 213 du Code civil : "Les époux assurent ensemble la direction morale et matérielle de la famille. Ils pourvoient à
l'éducation des enfants et préparent leur avenir."

On ne peut donc se contenter de débattre du mariage, car le mariage implique pour l'instant la famille. D'autres exemples peuvent être trouvés dans le code, comme la présomption de paternité à l'article 312 ou l'adoption ouverte aux couples mariés à l'article 343-1.


Par définition l'union homosexuelle est stérile : il est absurde de lui appliquer un régime juridique sans rapport avec sa réalité. Il faudrait donc parler d'union homosexuelle détachée de toute condition de parentalité en ouvrant aux couples "unis" les mêmes
droits que les hétérosexuels mariés, mais ne pas parler de mariage.


L'argument historique

Le mariage est une institution, c'est à dire une tradition fondée - comme toute tradition - sur des principes normatifs. Ce n'est pas un acquis social ni un privilège, c'est juste un truc aussi vieux que l'humanité, qui sert à consacrer les conditions exclusives de la fertilité, et à protéger l'intégrité des filiations légitimes.

Le mariage ne sert donc pas à faire plaisir à deux personnes qui s'aiment, mais à cimenter et légitimer un modèle civilisationnel. Il existe des sociétés où le mariage se contracte entre plus de deux personnes [polygamie]. Il existe des sociétés où les enfants ne sont pas élevés par leurs propres parents [oncles, tantes, organismes d'état]. Il existe des sociétés où le consentement mutuel n'existe pas pour contracter le mariage [islam]. Il existe même des sociétés où la notion d'amour entre les conjoints est totalement absente.

Mais voilà : nous sommes les héritiers d'une longue tradition qui croit que le mariage est un don libre et mutuel de l'un à l'autre, qu'il couronne la fertilité naturelle par l'union avec le sexe opposé, qu'il est un acte gratuit et indissoluble, que la filiation et l'éducation des enfants reviennent de plein droit à leurs parents légitimes, que le nombre de parents d'un enfant est égal à deux ; et cette synthèse, que vous le vouliez ou non, est spécifiquement chrétienne. 

Maintenant, si le christianisme ne vous intéresse pas, et si les valeurs du mariage en général ne vous intéressent pas, on ne comprend pas l'intérêt du "mariage homosexuel". Ah, mais si, je sais : c'est parce que quand on aaaiiime, tout se justifie. Mais le sentiment amoureux sert-il à écrire la législation d'une nation et à définir le projet d'une civilisation ? Et si un jour on ne s'aime plus, alors le mariage ne vaut plus rien ? S'il suffit d'agir "par amour" pour écrire la Loi, alors on justifie l'euthanasie, on justifie l'eugénisme, on justifie l'égoïsme plutôt que le Bien Commun ; on ouvre la porte à la tyrannie du désir.


L'argument utilitariste

Le mariage rempli une mission sociale : organiser le rapport du couple hétérosexuel dans la société occidentale au service de la constitution d'une famille, et donc de la perpétuation de la nation ; il n'a pas à servir à satisfaire à un besoin de reconnaissance sociale d'une minorité qui ne remplit pas envers la société, en particulier au regard de l'objectif de renouvellement des générations, les mêmes services.


Les risques au plan de la parentalité

Admettre le mariage homosexuel, c'est consacrer le couple homosexuel comme aussi légitime que le couple hétérosexuel pour l'accueil d'un enfant, puisque le mariage français est le lieu naturel de la constitution de la famille. Or une part non négligeable des psychologues pour enfants considèrent que le développement psychique harmonieux du mineur implique la référence à une figure paternelle et maternelle.

Etre élevé dans un couple homosexuel présenterait donc un certain danger pour la construction de l'enfant. Même si une part des psychologues le conteste : en l'état on n'en sait rien. Le principe de précaution implique donc de ne pas consacrer au plan parental le modèle de l'union homosexuelle à égalité avec celui de l'union hétérosexuelle, l'intérêt et le droit de l'enfant prévalant sur la volonté de
reconnaissance sociale d'une minorité et sur son désir d'enfant.


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